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Liban

Nasrallah : « L’alternative au dialogue, c’est le chaos »

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait hier un plaidoyer en faveur de la défense des armes du Hezbollah, estimant que l’armée ne dispose pas du pouvoir de dissuasion nécessaire pour contenir Israël et que la véritable raison du chaos au Liban, ce ne sont pas les armes, mais le discours confessionnel et la pratique corruptrice des forces du 14 Mars.
Durant un iftar en présence des femmes militantes de son parti, Hassan Nasrallah a commencé par dénoncer l’incident du Sinaï, qu’il a qualifié d’attristant et de douloureux. « Il est triste qu’il soit mis sur le compte de la religion, de l’islam, de la résistance ou de ceux qui brandissent des slogans de ce genre », a-t-il dit, présentant ses condoléances au directoire égyptien, à l’armée et aux familles des victimes. « Le plus grand gagnant dans cette affaire est Israël, qui va en tirer profit. C’est pourquoi l’on peut dire qu’il s’agit d’un acte suspect », a-t-il ajouté, accusant Israël de « chercher à semer la discorde confessionnelle en Égypte » et faisant assumer à « la pensée takfirie, qui bénéficie du soutien de gouvernements arabes et qui est financée par le pétrole arabe », la responsabilité de tels actes. Il a par ailleurs estimé que ce qui se déroule dans la région – « les tueries et la destruction en Syrie ainsi que l’enlèvement de visiteurs libanais et iraniens, les attentats divers en Irak et l’enlèvement de citoyens pacifiques à Bahreïn (...) » – est « douloureux et attristant ». « Les gouvernements et les régimes sont absents, en contrepartie, et la plupart sont là pour approfondir les plaies et aggraver les crises », a-t-il noté.
Hassan Nasrallah est ensuite de nouveau revenu sur le « complot contre la résistance » depuis l’an 2000, estimant que cette dernière constitue « la source principale de crainte pour Israël s’il vient à songer à agresser le Liban ». Si « la résistance constitue un rempart face à l’agression israélienne contre le Liban », au regard de son « échec en 2006 », Israël est en revanche « rasséréné par les régimes arabes, parce que leur décision se trouve hypothéquée par les États-Unis ». « Les armes qui sont détenues par la plupart des armées arabes ne font pas peur à Israël. Mais si quelqu’un vient à rompre l’équilibre, ils ont immédiatement recours à la menace », a-t-il dit, « ce qui signifie que le Liban possède une force de dissuasion qui s’appelle la résistance ». « Comment peut-on être réellement en mesure de penser à se dispenser de la puissance de la résistance avec tout ce qui se produit dans la région ? Est-ce le moment de le faire ? » s’est-il demandé. « Et quelle est la force de dissuasion alternative dont le Liban pourrait bénéficier pour être sûr qu’Israël n’aura pas peur d’attaquer ? Les visées d’Israël sur nos terres et notre eau ont-elles disparu, alors même qu’il manifeste un intérêt notable pour notre pétrole et notre gaz ? » a-t-il poursuivi. « Les autres n’ont pas de vision. Ils veulent juste que nous remettions nos armes. L’armée peut-elle constituer une force de dissuasion ? Sa force devrait être égale à celle de l’armée israélienne et c’est à ce moment-là qu’elle peut constituer une force de dissuasion. Peut-on seulement en arriver à ce stade ? » a-t-il dit, appelant à « apaiser les craintes communautaires créées par le maintien des armes par une seule communauté, mais sans ôter les armes de la résistance et exposer tout le Liban au danger israélien ». « La solution, c’est de préserver la résistance et de nous asseoir calmement pour discuter des craintes », a souligné Hassan Nasrallah.
« Ils disent qu’il ne peut y avoir d’élections à l’ombre des armes. Il y a eu des élections au Koura et elles se sont déroulées en toute intégrité. Tout cela s’est produit à l’ombre des armes de la résistance, qui sont pour la résistance et qui n’ont eu aucune influence sur les élections. Durant toutes les élections, il n’y a jamais eu d’influence quelconque des armes sur le scrutin. Certains affirment qu’il ne devrait pas y avoir de proportionnelle à l’ombre des armes. Pourquoi peut-on le faire avec un scrutin majoritaire et pas la proportionnelle ? » a-t-il noté.
« Certains prétendent que pour régler l’état de chaos généré par les armes au Liban, il faudrait dissoudre la résistance et en ôter les armes. Il y a au Liban des partis, des milices, des guerres et le chaos des armes d’avant notre naissance et avant que la résistance n’existe. Les armes sont chez tous les Libanais et les armes qui génèrent des problèmes sont aux mains de tous les Libanais. Quant aux armes qui servent à dissuader Israël, elles sont chez nous, uniquement. Il est possible d’organiser le chaos des armes si l’État et les forces politiques en possèdent la volonté, tout en préservant la résistance. (...) Ils disent que les armes de la résistance empêchent l’édification de l’État. Y avait-il un État avant la création de la résistance ? Il n’y a pas eu d’État avant 1990. Est-ce notre faute ? Non. Jamais. Ils dissimulent les véritables raisons et inventent des prétextes fallacieux. Les véritables raisons sont l’État confessionnel – (...) nous avons, depuis la fondation du Grand Liban, une crise d’État – ainsi que la corruption, politique, financière et administrative – et comment édifier un État alors que la corruption est répandue? Certains changent leur fusil d’épaule et d’allégeance politique en fonction de l’argent. La réforme tarde, mais le problème, c’est que la corruption est protégée. La plupart des forces politiques qui triomphent lors des élections sont une partie de la corruption et la protègent. Et lorsque nous voulons parfois combattre la corruption, elles menacent d’une guerre civile et confessionnelle », a poursuivi Hassan Nasrallah.
« Aujourd’hui, la corruption augmente et le confessionnalisme aussi. (...) Il y a certaines parties qui ne peuvent subsister que grâce à l’incitation des sentiments confessionnels et sectaires », a-t-il ajouté.
« Nous sommes ceux qui profiteraient le plus de l’édification de l’État réel (...). Nous avons des armes depuis 30 ans. Si nous avions voulu établir notre hégémonie sur l’État, pourquoi ne l’avons-nous pas fait ? (...) Nous ne le voulons pas. Si l’une des composantes du 14 Mars avait nos armes, elle aurait établi son hégémonie sur le pays », a souligné le patron du Hezbollah. « Nous avons eu l’opportunité de dominer le pays le 7 mai 2008 et nous ne l’avons pas fait parce que nous ne le voulons pas. Le conte portant sur la communauté qui gouverne est terminé. Aucune communauté ne peut gouverner le Liban. Celui qui pense de cette manière souhaite entraîner le pays vers davantage de crises. Au nom de la communauté chiite, je déclare que nous ne voulons être ni une communauté gouvernante ni une communauté leader. Nous reconnaissons le Liban dans toutes ses communautés et dans le respect mutuel », a-t-il noté.
« Nous devons tous être égaux pour vivre ensemble. Mais il y a un camp politique qui refuse tout véritable dialogue : les forces du 14 Mars, qui souhaitent que la résistance remette ses armes et que le gouvernement Mikati s’en aille pour prendre le pouvoir. Pouvez-vous protéger le Liban si vous prenez le pouvoir ? Pouvez-vous combattre la corruption? Comment pourraient-ils le faire alors qu’ils sont une partie importante de la corruption? Si le cabinet chute et que le 14 Mars prend le pouvoir, la TVA va augmenter. Au moins le gouvernement actuel mène une politique de dissociation à l’égard des événements en Syrie. S’ils prennent le pouvoir, ils ouvriront des camps de combattants dans le Nord et la Békaa, et créeront des zones tampon. Il n’y a qu’une seule issue : nous devons nous asseoir ensemble à la table de dialogue. Les États-Unis et l’Occident veulent détruire la Syrie et y empêchent tout dialogue. Cela est déplorable au plan humanitaire, mais si la situation est abandonnée à la solution militaire, les choses iront vers plus de tueries et de massacres. Nous souhaitons que tout le monde se calme en Syrie. Et que les parties au Liban ne posent pas de conditions au dialogue, et que les Libanais continuent à discuter ensemble : l’alternative au dialogue, c’est le chaos », a-t-il conclu.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait hier un plaidoyer en faveur de la défense des armes du Hezbollah, estimant que l’armée ne dispose pas du pouvoir de dissuasion nécessaire pour contenir Israël et que la véritable raison du chaos au Liban, ce ne sont pas les armes, mais le discours confessionnel et la pratique corruptrice des forces du 14 Mars....

commentaires (4)

C'est un marrant ce clown. Au debut il negotie et se met d'accord sur certains points avec le 14 Mars. Lorsqu'il s'est rendu compte que le 14 Mars etait sincere dans le fait qu'il veut batir un etat de droit, il provoque la guerre de 2006 et refute tous les anciens accords. Ayant realise qu'une fois de plus le 14 Mars reste attache a ses principes et continue a vouloir un etat de droit, il use des pratiques style Mai 2008 pour les discrediter. Rate, une fois de plus, puisqu'il perd les elections de 2009. Il cree alors la democratie consensuelle, boycotte le dialogue et use des chemises noires pour mettre en place son coup d'etat. Apres tout cela, il veut encore nous faire croire que se sont les autres les corrompus, les autres qui ne veulent pas d'un etat, les autres qui refusent le dialogue. Le comble c'est qu'il insiste et persiste que l'armee est une bande d'incapables et que l'Etat est nul et non avenue. Ce qu'il omet de dire c'est que l'armee semble en avoir marre de ses simagree, que le peuple Libanais ne croit plus en ses victoires ni en la capacite du Hezbollah de defendre le Liban efficacement.

Pierre Hadjigeorgiou

05 h 29, le 07 août 2012

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Commentaires (4)

  • C'est un marrant ce clown. Au debut il negotie et se met d'accord sur certains points avec le 14 Mars. Lorsqu'il s'est rendu compte que le 14 Mars etait sincere dans le fait qu'il veut batir un etat de droit, il provoque la guerre de 2006 et refute tous les anciens accords. Ayant realise qu'une fois de plus le 14 Mars reste attache a ses principes et continue a vouloir un etat de droit, il use des pratiques style Mai 2008 pour les discrediter. Rate, une fois de plus, puisqu'il perd les elections de 2009. Il cree alors la democratie consensuelle, boycotte le dialogue et use des chemises noires pour mettre en place son coup d'etat. Apres tout cela, il veut encore nous faire croire que se sont les autres les corrompus, les autres qui ne veulent pas d'un etat, les autres qui refusent le dialogue. Le comble c'est qu'il insiste et persiste que l'armee est une bande d'incapables et que l'Etat est nul et non avenue. Ce qu'il omet de dire c'est que l'armee semble en avoir marre de ses simagree, que le peuple Libanais ne croit plus en ses victoires ni en la capacite du Hezbollah de defendre le Liban efficacement.

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 29, le 07 août 2012

  • A la veille de la destruction d'Alep le "que tout le monde se calme" ne manque pas d'à propos...d'autant que l'arsenal Hezbollah défendu pourrait entraîner non pas la destruction d'Israêl mais celle du Liban...reste que "les autres" tour à tour évoqués c'est l'Etat : l'institution de la légitimité qui ne saurait appartenir à une communauté comme le dit le Sayyed Nasrallah!

    Beauchard Jacques

    01 h 55, le 07 août 2012

  • Faut dire que le chaos ...s'installe durablement en Syrie depuis des mois et pour ne pas être le représentant et le responsable du chaos au Liban ,reste la sagesse ...cela s'appelle le respect du peuple libanais ... Monsieur Hezbollah, vous devriez savoir ausssi que les civils libanais toutes régions et religions confondues ont déjà payé" malgré eux" ,durant les années de malheur ,le prix fort au chaos miliciens...alors BASTA les menaces perfides et place au dialogue constructif...!

    M.V.

    01 h 41, le 07 août 2012

  • Le fâcheux dans cette évolution vers le "fakîhdiotisme" est que, face à des sectaires fanatiques dont la résolution ne se démentait pas, les tenants d’une Sanité toujours plus marquée, voire d’une Démocratie "orientale fertile" osant dire son nom s’affadirent et se montrèrent soucieux d’éviter les coups plutôt que d’en donner ! Il faut donner du temps au temps répétaient-ils. La conséquence ne fut pas que le temps leur manqua mais ce furent "ces Sains altermondialistes"-là qui lui manquèrent à ce temps-là. C’est toujours le cas aujourd’hui alors que, tracté par le fanatisme "fakîhiste" de toutes obédiences, le Sectarisme n’est jamais loin. Ni dans ce "croissant ? fertile !". Ni plus près d’ici avec celui-ci, bâbord Anti-Libanais. En ce temps de crise, la traque du bouc émissaire "Non-chïïtofakihiste" donc sunnite" est monnaie courante : et d’un classicisme ! Et la dénonciation par les "fakihistes" pâmés et jaunis de ce "sunnisme" n’est donc pas près de s’atténuer. Et pourtant.... Comment ne pas répéter sur tous les tons que le destin de ce patelin, et plus encore celui de "sœur syrie", dépendent bien davantage d’une évolution heureuse de ce "croissant fertile !?", que des aléas de ces deux modestes patelins-là, le Liban et la Syrie-là, sortis trop tôt d’un certain Franc "Mandat-Protectorat" !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    22 h 57, le 06 août 2012

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