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Lifestyle - Objets et Histoire

Pour boire ou pour manger ?

Si au Japon, il est vécu comme une offense par les Nippons qui ne veulent pas donner l’impression de faire l’aumône et qu’à Singapour il est carrément interdit, au Canada et aux États-Unis, le pourboire est impératif (entre 15 et 20 %), afin de démontrer votre satisfaction aux serveurs. Étant donné qu’ils tirent la majeure partie de leur salaire des pourboires laissés par les clients, vous risqueriez que l’on vous coure après dans la rue pour venir récupérer la monnaie, si vous ne l’aviez pas laissée avant de quitter la table. En Europe, les us en matière de pourboires sont assez similaires à ce qui se pratique en France : ils sont en général recommandés, mais pas obligatoires. Seuls les pays du Nord se différencient du reste de l’Europe : dans les pays scandinaves, on ne laisse jamais de pourboire, seuls les personnels dans les hôtels de luxe en perçoivent.
Pourboire est défini par Boiste : « Petite libéralité en signe de satisfaction ; petite récompense au-delà du prix convenu ; ce qui, tout d’abord, veut dire qu’un pourboire est une rétribution volontaire, une générosité facultative résultant de la circonstance ou de la bonne humeur, et ne saurait justement être imposé en quoi ni à qui que ce soit. » Le pourboire trouverait ses origines dans un restaurant outre-Manche, dont le patron, au XVIIIe siècle, mit en place une pratique originale. Il installa sur son comptoir un pot comportant les inscriptions : To Insure Promptness (pour assurer la rapidité). Ce pot était destiné à recevoir quelques pièces des clients pressés qui désiraient être servis plus vite. Les initiales de cette expression restèrent et formèrent le mot tip, signifiant désormais pourboire en anglais.
En France, cette pratique s’est développée plus tard, au XIXe siècle, pour récompenser les cafetiers et restaurateurs d’un service de qualité. Il était coutume alors de laisser un fond de bouteille aux serveurs ou même de leur offrir un verre pour qu’ils se désaltèrent une fois leur service terminé. Ensuite, on leur donna quelques pièces... Pour boire.
De la même manière, en Allemagne, pourboire se dit trinkgeld, littéralement « argent pour boire », tout comme le mot portugais gorjeta. En espagnol, la propina vient d’une ancienne coutume qui consistait à boire la moitié d’un verre après avoir trinqué à la santé de quelqu’un puis offrir à cette personne la fin du verre. En Russie, la traduction de pourboire donne na chaï, ce qui signifie « argent pour le thé ». Au fil du temps, cette habitude s’est diversifiée et le pourboire s’est vu verser comme une faveur accordée par un client reconnaissant aux ouvreurs de cinéma et de théâtre, aux coiffeurs, aux chauffeurs de taxi, au personnel hôtelier, et plus largement à de nombreux prestataires de services quotidiens ou ponctuels (livreur à domicile, dépanneur, guide touristique, déménageur, bagagiste, coursier etc.).
Chez nous ainsi que dans les pays arabes, on parle de bakchich ; ce mot trouve son origine dans le mot persan bakshish d’origine pahlavi, qui signifie « don », passé à l’arabe puis au turc. Il se rapproche plus du pot-de-vin, cette somme versée pour soudoyer quelqu’un, que de pourboire. Cette pratique était très courante sous l’Empire ottoman – et aurait entre autres contribué à sa chute – et continue malheureusement de l’être dans le monde entier. L’Institut de la Banque mondiale estime la corruption sous forme de pots-de-vin ou bakchich à 1 000 milliards de dollars. Le rapport précise que les pays qui s’attaqueraient sérieusement à la corruption pourraient avoir une augmentation de 400 % de leur PIB. Oui mais... selon un proverbe turc : « Le ciel inspire favorablement le juge qui a reçu un bakchich... » Pas chiche !

 

Sources principales :
france-pittoresque.com
fr.finance.com
rue89.com

Si au Japon, il est vécu comme une offense par les Nippons qui ne veulent pas donner l’impression de faire l’aumône et qu’à Singapour il est carrément interdit, au Canada et aux États-Unis, le pourboire est impératif (entre 15 et 20 %), afin de démontrer votre satisfaction aux serveurs. Étant donné qu’ils tirent la majeure partie de leur salaire des pourboires...

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