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Lifestyle - Musique

Des stradivarius aux enchères au profit des investisseurs et des virtuoses

Les plus fameux des instruments à corde atteignent aujourd’hui des prix dissuasifs pour les musiciens.

Philip Dukes, professeur à l’Académie royale de musique de Londres, joue un récital avec un stradivarius archinto.             Carl Court/AFP

Les plus fameux des instruments à corde, les stradivarius et guarnerius, atteignent aujourd’hui des prix dissuasifs pour les musiciens et sont acquis dans les salles des ventes ou sur Internet par des sponsors, qui les prêtent ensuite aux artistes.
Ainsi, le violon du chef d’orchestre américain Lorin Maazel, un guadagnini datant de 1783, est mis en vente aux enchères en ligne par la maison spécialisée Tarisio, basée à New York et à Londres, qui pratique la vente en ligne depuis sa création en 1999. L’argent récolté servira à aider les jeunes musiciens participant au festival de Castleton, que Lorin Maazel a fondé en 2009 en Virginie. « J’ai joué ce guadagnini pour la première fois à l’âge de 15 ans et il a été depuis mon plus proche compagnon », déclare le musicien. Un simple clic de souris par un expert et ce violon deviendra la propriété d’un riche acheteur qui restera sans doute anonyme, comme c’est souvent le cas.
Le « Lady Blunt », un stradivarius datant de 1721 et propriété de la Fondation japonaise de musique, a été vendu aux enchères le 20 juin dernier par Tarisio pour 15,9 millions de dollars, une somme record qui servira à aider les victimes du tsunami. L’identité de l’acheteur n’a pas été révélée. « Il est souvent difficile de savoir qui achète ces instruments, explique le luthier parisien Bernard Salin. Les acheteurs, des sponsors très riches, des millionnaires, veulent généralement rester anonymes. » Le virtuose russe Maxim Vengerov a été l’un des derniers musiciens à pouvoir acquérir un stradivarius, en 1998.
La plupart des virtuoses aujourd’hui jouent sur des violons prêtés par des sponsors : Renaud Capuçon joue sur un guarnerius del gesu ayant appartenu au virtuose américain Isaac Stern et prêté par la Banque suisse italienne, tandis que Laurent Korcia joue sur un stradivarius de 1719, le « Zhan », prêté par la société LVMH. D’autres musiciens pourtant, comme l’Américaine Hilary Hahn, ont fait le choix d’un instrument moins prestigieux, mais qui leur appartienne en propre. « Les sponsors parient sur le fait que le musicien auquel ils prêtent va être très connu et que ce succès valorisera leur instrument », affirme Bernard Salin. « Un violon ayant appartenu à Isaac Stern ou à Yehudi Menuhin, c’est un bon investissement », précise-t-il. Car les violons les meilleurs sont ceux qui ont été le mieux joués. « Maintenant, la plupart des sponsors prêtent sur des durées limitées avec des contrats renouvelables », ajoute le luthier. Les solistes disposant d’instruments prêtés doivent jouer tous les deux ou trois ans devant une commission qui les évaluent. Quant aux fondations, elles ne prêtent pas leurs instruments au-delà d’un certain âge du musicien. « Les fondations et les sponsors dictent leurs règles », selon Bernard Salin, qui déplore qu’en France, les violons solos des grands orchestres doivent se battre pour disposer d’instruments de qualité.
Quelque 600 stradivarius subsistent actuellement, et sont répertoriés, sur le millier d’instruments fabriqués par Antonio Stradivarius (1644-1737), le plus connu des luthiers de Crémone avec la famille Guarnerius, notamment Giuseppe, dit del Gesu. Les plus beaux de ces violons relèvent de la période d’or de Stradivarius, à sa maturité, entre 1710 et 1725.
L’admirable sonorité des stradivarius, aux proportions parfaites devenues une référence, a été au centre de bien des hypothèses qui ont nourri leur « mystère ». Des scientifiques sont aujourd’hui parvenus à analyser le processus de fabrication, notamment le vernis, et ont découvert qu’ils étaient pourtant élaborés à partir d’ingrédients communs chez les artisans de l’époque. Les guarnerius, environ 200 violons dont 90 subsistent, ont des sonorités plus puissantes et plus sombres dans les graves que les stradivarius. Lorenzo Guadagnini a perpétué la tradition des stradivarius. Celui de Lorin Maazel a été fabriqué trois ans avant la mort du luthier.
            (Source : AFP)
Les plus fameux des instruments à corde, les stradivarius et guarnerius, atteignent aujourd’hui des prix dissuasifs pour les musiciens et sont acquis dans les salles des ventes ou sur Internet par des sponsors, qui les prêtent ensuite aux artistes.Ainsi, le violon du chef d’orchestre américain Lorin Maazel, un guadagnini datant de 1783, est mis en vente aux enchères en ligne par la maison...
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