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Culture - Performance

Alors, « Raconte-moi une abaya »...

Initié par l’association Khayal dans le cadre des activités de « Soundouk el-Ferje », le spectacle « Raconte-moi une abaya » au théâtre Tournesol samedi 24 novembre, à 19 heures.

Roaa Bzeih, Jad Hakawati, Adon Khoury et Élie Njeim: vive les métiers d’antan.

C’est un spectacle pour les jeunes de plus de huit ans, ainsi que pour les grands à l’âme d’enfant. Coécrite et coréalisée par Roaa Bzeih et Jad Hakawati qui ont formé il y a quelques années le «Twin Collective», cette performance est interprétée par le tandem et par Adon Khoury et Élie Njeim. Interactive, elle effectue un flash-back sur un autre visage du Liban, notamment sur ces petits métiers aujourd’hui en voie de disparition, et évoque le modernisme qui, tel un tsunami, fait table rase du passé.

Kindara, kindarjé...
Tout commence par une chaussure, star de la scène. Trois artisans (kindarji) s’attellent à la rafistoler, à la remodeler en lui donnant un coup de neuf. Tels des musiciens, leurs marteaux, machines à coudre et autres outils harmonisent leurs notes sonores. Une vraie ruche que visite de temps en temps un marchand ambulant, tailleur de «abayas», non sans raconter au passage une histoire amusante. C’est que le couturier est à la fois hakawati. Cette ambiance passéiste ramène tous les spectateurs quelques années en arrière avec un petit brin de nostalgie. Comme un bonbon laissant un petit goût d’amertume sur les lèvres. Le public en effet était très peu nombreux ce jour-là.
Ce qui nous amène à nous interroger. Est-ce que les enfants rêvent encore? Avec le prêt à jouer et le prêt à vivre, peuvent-ils encore avoir un imaginaire?
Autrefois, seul dans une chambre avec quelques ficelles ou du papier, un gosse pouvait inventer un jeu. C’est la faute des ordinateurs, de la technologie, diriez-vous, mais n’est-ce pas un peu la faute des parents qui se doivent de fertiliser cet imaginaire et de le modeler telle une pâte encore molle? Un apprentissage quotidien qui amènera petit à petit le gamin à imaginer le passé et à rêver son pays.
Car s’il n’est pas exigé de lui d’avoir de la nostalgie dans la mesure où il n’a pas accumulé jusque-là des références de comparaison, il pourrait néanmoins avoir quelques repères culturels, sociologiques ou historiques. Ceci est le rôle de tout parent: préparer son enfant à un spectacle qui lui est pourtant adapté. Hakawati (un nom de prédilection) et Roaa Bzeih, qui signent à quatre mains tous leurs spectacles (scénario et décors inclus), portent cette responsabilité et s’attelllent, sans jamais baisser les bras, à animer des spectacles à la fois amusants et pédagogiques. Le jeune Libanais ne doit-il pas connaître son histoire? Si ce n’est politique, du moins sociologique et culturelle, semblent-ils dire.
Raconte-moi une abaya est donc une performance de soixante minutes à ne pas rater. Amusante et créative, alliant présent et passé, théâtre et ombres chinoises (réalisées avec beaucoup de délicatesse), elle se déroule encore samedi au théâtre Tournesol. Courez-y la voir.
C’est un spectacle pour les jeunes de plus de huit ans, ainsi que pour les grands à l’âme d’enfant. Coécrite et coréalisée par Roaa Bzeih et Jad Hakawati qui ont formé il y a quelques années le «Twin Collective», cette performance est interprétée par le tandem et par Adon Khoury et Élie Njeim. Interactive, elle effectue un flash-back sur un autre visage du Liban,...

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