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Économie - Crise de la dette

Juncker accorde « sa dernière chance » à la Grèce

Réunion aujourd’hui à Berlin entre Merkel et Hollande pour discuter d’un éventuel assouplissement de la cure administrée à Athènes.

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker en compagnie du Premier ministre Antonis Samaras.  Louisa Gouliamaki/AFP

Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a apporté hier son soutien à la Grèce à condition qu’elle redouble d’efforts pour assainir ses comptes, lors d’un entretien avec le Premier ministre Antonis Samaras ouvrant un marathon diplomatique grec pour adoucir la rigueur.
M. Juncker a aussi confirmé qu’aucune décision n’était attendue dans l’immédiat sur la demande grecque d’un délai supplémentaire de deux ans renvoyant à 2016 le retour du pays à l’équilibre budgétaire.
Cela « dépendra des conclusions de la mission de la troïka », représentant les créanciers de la Grèce (BCE, UE et FMI), et qui doit conclure en septembre son dernier audit des comptes et des efforts de redressement du pays, a-t-il indiqué à l’issue de sa rencontre avec M. Samaras.
« Je suis au côté de la Grèce » a-t-il lancé, s’affirmant « totalement opposé à une sortie de l’euro » du pays, face aux tentations croissantes en Europe de lâchage d’Athènes.
Mais le chef de file de l’euro a fixé comme « priorité numéro un » au pays l’assainissement de ses finances, via une « stratégie robuste et crédible ». « Dans l’immédiat la balle est dans le camp grec. En fait, c’est la dernière chance et les Grecs doivent le savoir », a-t-il mis en garde.
Il a aussi demandé davantage en matière de réformes structurelles, et jugé que « le programme de privatisations devait être relancé ».
Les entretiens de MM. Juncker et Samaras, les premiers depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier en juin, sont une première étape du marathon diplomatique qu’Athènes entame afin d’obtenir plus de temps pour mettre en œuvre la cure de rigueur que lui ont prescrite l’UE et le FMI en échange de son sauvetage financier.
M. Samaras, qui veut aussi s’assurer de la reprise des versements au pays des prêts internationaux, doit s’entretenir vendredi à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, puis samedi à Paris avec le président français François Hollande.
« Nous sommes sûrs que la crédibilité du pays sera rétablie », a déclaré M. Samaras, indiquant avoir assuré M. Juncker de sa « détermination » à tenir les engagements du pays.
« Ce que demande la Grèce et le bon sens, c’est un retour à la croissance », a-t-il relevé à la veille du sommet crucial qui réunira aujourd’hui à Berlin Mme Merkel et M. Hollande pour discuter d’un éventuel assouplissement de la cure administrée à la Grèce.
« Tout ce que nous voulons, c’est un peu d’air pour respirer, remettre l’économie en route et accroître les revenus de l’État », avait fait valoir M. Samaras dans un entretien publié mercredi par le quotidien allemand Bild.
« Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d’argent », avait-il aussi souligné, alors que nombre d’analystes chiffrent de 20 à 60 milliards l’addition d’un sursis.
M. Samaras a souligné avoir assuré son homologue que le pays bouclerait « ces prochaines semaines le paquet de 11,5 milliards d’euros » d’économies que ses prêteurs, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, lui réclame pour 2013 et 2014.
Ces mesures pourraient même atteindre 14 milliards d’euros pour compenser la baisse des impôts et cotisations sociales résultant des nouvelles coupes prévues, selon le ministère des Finances.
Ce tour de vis conditionne le déblocage de 31,5 milliards d’euros des prêts UE-FMI gelés depuis des mois, alors que le pays est à court de liquidités. S’exprimant sur RTL, M. Juncker a renvoyé à octobre une décision sur l’éventuelle reprise de cette perfusion.
Mais après deux ans et demi d’une stricte rigueur, qui vaut au pays une cinquième année de récession, la tension sociale remonte : la centrale du public (Adedy) a dénoncé des mesures « injustes et antipopulaires » et le syndicat du privé (GSEE) accusé le plan UE-FMI d’aggraver « récession et chômage ».
Face à la France, perçue comme plus souple, l’Allemagne refuse dans l’immédiat toute renégociation du plan d’aide et Mme Merkel a réaffirmé hier en Moldavie qu’elle ne prendrait aucune décision avant la présentation du rapport de la troïka.
M. Juncker doit quitter la capitale grecque cet après-midi, sans autre rencontre prévue en dépit d’une demande de rendez-vous du chef de l’opposition grecque, le dirigeant de la Gauche radicale Syriza Alexis Tsipras. Le porte-parole du Syriza, Panos Skourletis, a qualifié « d’inconvenance » cette fin de non-recevoir.

(Source : AFP)
Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a apporté hier son soutien à la Grèce à condition qu’elle redouble d’efforts pour assainir ses comptes, lors d’un entretien avec le Premier ministre Antonis Samaras ouvrant un marathon diplomatique grec pour adoucir la rigueur.M. Juncker a aussi confirmé qu’aucune décision n’était attendue dans l’immédiat sur la...

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