Le président a chiffré à 430 millions d’euros le coût total de ces mesures, qui seront financées par le « redéploiement » de crédits déjà existants afin de « ne pas accroître nos déficits », a-t-il déclarer sans entrer dans le détail du financement. Cet argent devra essentiellement servir à doper l’activité à temps partiel (140 millions), à supprimer pendant six mois les charges liées à l’embauche des jeunes de moins de 26 ans dans les entreprises de moins de 20 salariés (100 millions) et à aider à former des chômeurs « très éloignés de l’emploi » (150 millions).
À l’issu de ce « sommet de crise » réuni à l’Élysée, les syndicats ont salué quelques avancées, notamment sur la prise en charge du chômage partiel, mais ont dénoncé le « flou » de leur financement. La représentante du patronat Laurence Parisot s’est de son côté félicitée d’une rencontre « très riche » avec « deux consensus », sur l’emploi des jeunes et la formation.
Notons que la réunion s’est déroulée dans un contexte de tensions après l’abaissement de la note de la dette à long terme de la France par l’une des trois grandes agences de notation, Standard and Poor’s, et l’envolée du chômage qui atteint les 10 % de la population active. Nicolas Sarkozy, qui ne devrait pas annoncer avant mars sa candidature, a souligné dans son discours d’ouverture du sommet que « la gravité de la crise impos(ait) de prendre des décisions » et qu’on ne pouvait « pas attendre les échéances politiques pour décider », dans une allusion au scrutin présidentiel des 22 avril et 6 mai.
Dès avant cette rencontre, le président avait prévenu qu’il tâcherait, jusqu’au bout de son mandat, de réformer la France. Il avait fait de la TVA sociale – réforme du financement de la protection sociale passant par un allègement du coût du travail et une hausse de la taxe – une priorité. Hier, M. Sarkozy n’a donc pas prononcé les termes de « TVA sociale », mais souligné la nécessité d’abaisser le coût du travail par « une diversification accrue des sources de financement » de la protection sociale. Il a confirmé à l’issue de la réunion qu’il rendrait « avant la fin du mois » sa décision sur ce « chantier » ainsi que sur la flexibilité du temps de travail, deux mesures impopulaires contre lesquelles syndicats et opposition sont vent debout.
Redoutant une remise en cause du modèle social français, les syndicats des salariés s’étaient rendus en traînant les pieds à ce sommet. « La perte de notre triple A (...) ne doit pas autoriser le gouvernement à une remise en cause de notre modèle social », a ainsi déclaré le numéro un de la CFDT (réformiste) François Chérèque.
Sur la finance, Nicolas Sarkozy a redit sa « détermination totale à agir sur la taxe sur les transactions financières », se félicitant d’avoir « déjà convaincu l’Allemagne et l’Espagne ». Il a aussi évoqué le besoin de nouveaux logements sociaux et un soutien à l’industrie.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris pour dénoncer un sommet « antisocial » convoqué « pour la forme », déplorant qu’une fois encore, après deux plans de rigueur successifs, un effort soit encore demandé aux salariés.
(Source : AFP)
commentaires (5)
André, mon cher ami, les prisons sont pleines de voyous et traficants de tout genre, les stats ne prennent pas en compte les fourgueurs qui eux savent se cacher et échapper aux lois, et ils sont loin de ressembler aux bougnouls des stats.Les consommateurs non plus.
Jaber Kamel
13 h 29, le 19 janvier 2012