De fait, confirme Hussein Ibish, du centre d’études American Task Force on Palestine, « il y a de la rancœur au sein de l’élite iranienne à l’égard des États-Unis », qui interdit d’envisager pour l’instant tout « réchauffement des relations bilatérales ». Et, renchérit Anthony Cordesman, du Center for Strategic and International Studies, « aucun des deux camps ne peut oublier sa propre histoire, qu’il s’agisse du coup d’État de 1953, de la prise d’otages de 444 jours à l’ambassade des États-Unis (à Téhéran) ou du soutien américain à l’Irak lors de la guerre contre l’Iran » dans les années 1980.
La CIA vient de reconnaître avoir orchestré le coup d’État ayant renversé le Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh le 18 août 1953, après qu’il eut nationalisé le pétrole de son pays, provoquant l’ire de la puissance britannique. Le rôle de la CIA avait été admis du bout des lèvres en 2000 par la secrétaire d’État Madeleine Albright, puis par M. Obama en 2009. Mais ce coup de force, qui permit à Washington de placer sur le trône le chah Mohammad Reza Pahlavi, hante toujours les relations américano-iraniennes. Et le 4 novembre 1979, sept mois après la proclamation de la République islamique de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny, lequel avait fait fuir le chah, des étudiants radicaux prennent en otages 52 diplomates et employés de l’ambassade américaine. L’administration de Jimmy Carter rompt ses relations avec Téhéran et impose ses premières sanctions économiques avant la fin de la crise le 20 janvier 1981, jour de l’investiture du président Ronald Reagan.
Depuis une dernière rencontre en 1978 à la Maison-Blanche entre le chah et le président Carter, les deux États « n’ont non seulement pas eu de relations diplomatiques, mais ont surtout eu des relations déplorables », relève un diplomate. Les deux pays ont pourtant un « intérêt commun à éviter la confrontation » militaire, estime M. Ibish, qui croit à une « petite entente » sur le nucléaire. Mais même si un accord a mimima était trouvé, « l’héritage historique amer des agressions et des représailles entre les deux pays a suscité une méfiance qui pèsera sur la relation dans les années à venir », déplore M. Cordesman.
(Source : AFP)
commentaires (5)
E est masculin. Ici j'entends la lettre E. Merci.
SAKR LOUBNAN
11 h 59, le 26 septembre 2013