D’influences variées – le chanteur se dit inspiré par des groupes de tous horizons, allant de Metallica à Judas Priest, en passant par My Dying Bride, Anathema, ou encore Moonspell –, le groupe part régulièrement en tournée et se rendra dans quelques jours en Russie et en Ukraine pour se produire devant des foules et faire les ouvertures de groupes de renommée internationale, comme Amorphis, groupe finlandais mythique de métal, ce qui n’est vraiment pas peu. Leurs prochains objectifs? «On essaie toujours d’aller de l’avant et de se projeter dans l’avenir. Notre troisième album vient de sortir et dans quelques semaines nous commencons à travailler sur un nouvel opus, et planifier de nouvelles tournées et apparitions dans des festivals pour l’année prochaine. Il y a donc toujours quelque chose en cours de formation, de préparation.»
Obstacles
Pas évident quand on fait du métal et encore moins quand on est libanais... Car les obstacles ne manquent pas, comme on peut s’en douter, et les exemples sont nombreux. Est-il besoin de rappeler cette risible affaire de concert à Dahr el-Wahech où quelques groupes de rock, dont Kimaera, se sont fait accuser de satanisme par certaines personnes d’une ignorance crasse...? Mais pour le chanteur du groupe, le problème principal «n’est pas tant la mentalité des gens, bien que ce soit très réel, que la situation sécuritaire fragile au Liban. Elle est toujours instable et elle n’a fait qu’empirer ces dernières années. La plupart des jeunes de notre âge quittent le pays pour travailler et avoir une meilleure qualité de vie, et nous n’avons pas été épargnés par cette vague d’émigration.» Ces dernières années, en effet, le groupe a connu plusieurs changements au niveau de sa composition, plusieurs personnes ayant quitté le pays au cours des dernières années pour s’assurer un avenir décent. C’est le genre de contretemps et d’embûches auxquels de nombreux artistes et groupes sont constamment confrontés, les poussant à chercher en permanence de nouveaux membres qui seraient assez impliqués, dévoués pour y rester à plein temps. «Beaucoup de groupes locaux sont amateurs, dans le sens où ils font de la musique uniquement pour s’amuser. Ce n’est pas le cas de Kimaera: on fait des tournées, on enregistre des albums, on fait des vidéoclips... C’est une très grosse responsabilité qui n’est pas à prendre à la légère, à tel point qu’on a dû aller jusqu’en Turquie pour trouver un nouveau batteur (ce dernier, Erce, étant turc et donc menacé, n’a pu venir à Beyrouth pour les répétitions précédant la tournée européenne et le concert annonçant la sortie de l’album au Nova, à Sin el-Fil, le week-end dernier), parce que c’est réellement très difficile de trouver un batteur doué et prêt à s’impliquer. Je ne pense donc pas que tout cela va changer, à moins que la situation ne s’améliore, ce dont je doute fortement» déplore Jean-Pierre Haddad. Quant à l’aspect financier, pas d’illusions à se faire: «Nous n’avons pas de soutien réel ou suffisant, mais on se débrouille toujours. Bien évidemment, nous ne recevons aucune aide du gouvernement libanais ou d’une instance officielle, quelle qu’elle soit. Nous puisons presque toujours dans nos fonds personnels.»
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