Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Tarik Sadouma et ses demi-dieux arabes

L’artiste égypto-hollandais Tarik Sadouma présente sa nouvelle série de sculptures à l’espace du Beirut Tower jusqu’au 14 septembre. Une sorte de confrontation entre l’Est et l’Ouest, mais aussi un hymne à la beauté, la sensualité et le pouvoir.

Tarik Sadouma devant la sculpture de Nidal Ahmadieh. Photo Michel Sayegh

Né en 1979 à Amsterdam de père égyptien, Tarik Sadouma étudie à l’Académie Rietveld, poursuit sa carrière avant de rentrer s’installer au Caire. Actuellement, il partage son temps entre la Hollande et l’Égypte où il se ressource et mélange les genres et les disciplines : « Je suis imprégné par les beaux arts, mais aussi par la musique et le cinéma, affirme Sadouma, qui se dit touche-à-tout. » « Car lorsqu’un artiste, poursuit-il, a une idée en tête, il peut la développer en différentes manières et sous différentes formes. »
La série de sculptures grand format, entre autres celle de Nidal Ahmadieh, installées à Beyrouth dans cet espace du Beirut Tower, est très symbolique. Pour la simple raison que la capitale libanaise a toujours représenté le parfait alliage entre l’Occident et l’Orient et qu’elle porte en elle tous les thèmes abordés par Sadouma.

Modernité et passéisme
Renouveau, contemporanéité, défis relevés, l’artiste effectue une plongée dans le monde arabe pour le sonder et le décortiquer. « Un artiste ne doit pas être loin de la société où il vit. Il doit en connaître les abysses afin de la dépeindre à sa façon, précise Sadouma. Après avoir vécu ailleurs, il me semblait bon de revenir au pays afin de m’y immerger et comprendre toutes les contradictions qui le régissent ainsi que toutes celles du monde arabe en ébullition socialement et culturellement. »
Sur de grands piédestaux, des lits, ou encore des sarcophages rappelant l’ère pharaonique, le sculpteur a installé ses icônes féminines. Déesses de la chanson, de la société et symboles d’un certain pouvoir (sexuel !), elles représentent en toute évidence les nouveaux produits arabes, « mais pourquoi pas ? » semble s’interroger Sadouma. Après tout, elles ont réussi à briser les tabous et à se faire une « image » dans un monde islamique qui a toujours combattu l’image en soi. Elles méritent donc d’être surélevées. Mais l’artiste ne se limite pas seulement à ces portraits féminins qu’il multiplie parfois en petites sculptures comme les « souvenirs » qu’on achète dans un lieu touristique. D’autres travaux viennent compléter sa vision de l’esthétique. Une grande sculpture représentant avec beaucoup d’authenticité le célèbre chanteur Abdullah Bilkhair et une autre celle du fameux Hratch Saghbazarian. Ces deux personnages issus de milieux différents ont réussi à intégrer le star system et trouvent leur place de choix dans la galerie. En effet, le chirurgien esthétique assis et entourant sa muse de son bras semble défier toutes les règles de la vieillesse et de la laideur. Quant au chanteur, il semble avoir atteint une « surdimension » dans le monde de la chanson.
Poursuivre une pensée, la travailler et la présenter au regard pour la partager avec les autres, tel est l’objectif de Tarik Sadouma qui espère bientôt voyager avec cette exposition à travers un film. Vous avez dit pluridisciplinaire ?
Né en 1979 à Amsterdam de père égyptien, Tarik Sadouma étudie à l’Académie Rietveld, poursuit sa carrière avant de rentrer s’installer au Caire. Actuellement, il partage son temps entre la Hollande et l’Égypte où il se ressource et mélange les genres et les disciplines : « Je suis imprégné par les beaux arts, mais aussi par la musique et le cinéma, affirme...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut