Rechercher
Rechercher

Culture - Festival

Crazy Opera, un show spectaculaire et détonant

« Ils connaissent mes petits brins de folie », confie la soprano Samar Salamé au lendemain de sa représentation au Festival de Byblos. Inédit, le spectacle était spécialement créé pour l’occasion et joué devant un public nombreux, mais loin de remplir le site.

La soprano Samar Salamé entourée par les danseurs.

Tantôt saccadé, tantôt langoureux, aérien, burlesque, mélodieux ou détonnant, Crazy Opera était chanté, dansé, parlé et joué mercredi soir au Festival international de Byblos. Tony Abou Jaoudé a une fois de plus fait la preuve de ses talents multidisciplinaires dans ce « show », comme l’appelle Samar Salamé, soprano et star de la soirée. Elle réunissait aussi un orchestre libanais mené par Mario Rahi, Ziyad Sahhab et son oud, le chœur de l’Université antonine et l’équipe de danseurs de Jean Sakr, lequel a mis en scène et chorégraphié l’ensemble. Chant lyrique, musique classique et orientale, humour, danse, comédie musicale... on trouvait de tout dans ce spectacle essentiellement divertissant.
Un enchaînement crescendo...


La lune est presque pleine et brille derrière la scène, comme les ruines illuminées de la cité phénicienne. Un décor parfait pour l’air enchanteur sur lequel l’orchestre entame la soirée. Mais la musique s’emballe rapidement. Samar troque sa tenue blanche de tragédienne pour une élégante robe noire, sur fond de lumière rouge, et se lance dans un jeu de tango séducteur avec Tony Abou Jaoudé. C’est parti pour « l’enchaînement crescendo » voulu par la chanteuse : le Miaou de Rossini (ou plus académiquement Duetto buffo dei gatti), Alabama Song de Kurt Weill, Tonight et I Feel Pretty extraits de West Side Story, ainsi que Zombie de Cranberries.


La musique orchestrale fait grand effet sur chacune des chansons, décuple leur puissance. Si l’influence de l’opéra reste claire, avec des airs plus classiques : Ave Maria de Piazzola, Nella Fantasia d’Ennio Morricone, Da Tempeste de Giulio Cesare et Hänge, l’alternance crée un rythme unique. Enfin, le show se termine en apothéose avec l’immense Libiamo, extrait du chef-d’œuvre de Verdi La Traviata.


Ce soir, les danseurs ont livré une performance électrifiante, particulièrement sur Zombie où on notait un jeu de jambes exceptionnel. Emporté par cette chorégraphie, le public parviendra à faire fi de quelques imprécisions. Samar Salamé s’est même mise de la partie et, mêlant chant lyrique et chorégraphie, elle offre à voir une prestation à couper le souffle. Si le spectacle semblait satisfaire le public, certains déploreront un « éclairage approximatif ». Quant au comédien Mario Bassil, présent pour le spectacle de ses amis et collaborateurs, il s’est dit « fier et impressionné » devant cette représentation d’un « art rare au Liban ».

Un show accessible à tous !
Mais de quel art s’agit-il au juste ? « C’est vraiment un mélange, souligne plusieurs fois Samar Salamé, adapté au Festival de Byblos et à cette scène jeune et dynamique. » Le début du spectacle évoque en effet la tragédie classique, musicalement et graphiquement, avec un chœur et des chanteurs qui se répondent. Mais on trouve par ailleurs les morceaux de oud de Ziyad Sahhab – assez peu mis en valeur à notre avis. Ces morceaux ont été pour la plupart choisis personnellement par la soprano. « Quand Byblos m’a demandé une création musicale, j’ai essayé de réaliser un panachage des chansons que j’aime », explique-t-elle.


Une fois que Tony Abou Jaoudé a rejoint l’aventure, les deux artistes ont accordé leurs goûts. Ainsi, ils ont tous deux choisi l’air de Rossini qui a marqué leurs débuts respectifs sur scène. Il a également marqué Tony Abou Jaoudé quand, enfant, il regardait les dessins animés « Tom and Jerry » évoluer sur l’air de Figaro, raconte Salamé qui signale au passage : « J’ai décidé de prendre des cours de chant juste pour arriver à chanter Zombie. Je ne m’adresse pas à un public précis. Le show est à la portée de tous. » Un excellent divertissement bien exécuté, sans message et sans histoire.

Tantôt saccadé, tantôt langoureux, aérien, burlesque, mélodieux ou détonnant, Crazy Opera était chanté, dansé, parlé et joué mercredi soir au Festival international de Byblos. Tony Abou Jaoudé a une fois de plus fait la preuve de ses talents multidisciplinaires dans ce « show », comme l’appelle Samar Salamé, soprano et star de la soirée. Elle réunissait aussi un orchestre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut