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Culture - Musique

Nemir, au cœur du rap

C’est un rappeur qui cite Boby Lapointe, séduit France Inter et Orelsan, joue avec Youssoupha et aux Francos. À 28 ans, Nemir est l’un des espoirs du rap, avec un style très musical qui transcende les chapelles et a tout pour séduire le grand public.

Nemir, bonnet noir sur la tête, Ray-Ban sur le nez, barbe de sept jours...

Bonnet noir sur la tête, Ray-Ban sur le nez, barbe de sept jours, Nemir est né à Perpignan en 1984.
«J’ai toujours su, depuis que j’étais petit, que j’avais un rapport bizarre avec la musique, parce que j’avais l’impression que c’était quelque chose que j’aimais plus que les autres», raconte-t-il à Bénédicte Rey de l’AFP.
Petit, il apprend la batterie, les percussions. À la maison, sa mère joue de la musique traditionnelle marocaine.
«Naturellement, parce que socialement on écoutait plus de rap dans mon milieu, je me suis retrouvé à en faire. Mais moi, je dis toujours que je fais du rap par amour de la musique», poursuit-il.
Le rap de Nemir, et en particulier ses titres les plus récents parus sur l’EP «Ailleurs» au début de l’année, frappe par son son extrêmement mélodieux, gorgé de sonorités afro-américaines et arabisantes.
Même sa façon d’écrire détonne sur la scène française. Ici pas de longues histoires scandées à toute vitesse, pas de recherche de la «punchline» à tout prix, c’est la musicalité des mots qui compte avant tout.
«Absolument!, s’enthousiasme-t-il. Moi j’adore Boby Lapointe, sa façon de rendre musicaux ses placements, il découpe, il hache les mots, moi j’adore ça.»
«Je n’ai pas envie de tomber dans la facilité de ne rien raconter, mais je n’ai pas non plus envie d’alourdir la musicalité par un thème superfort. Je travaille mes paroles au service de la musique», dit-il.

Volonté d’exploration
Nemir explique qu’il commence à apprendre la guitare et vient de s’acheter un manuel de solfège, parle avec passion et admiration de blues touareg, de jazz, de Benjamin Biolay, des rockeurs psychédéliques de Tame Impala, de l’électro-pop de Phoenix et Metronomy.
Il travaille étroitement avec En’Zoo, un «beatmaker» et pianiste de formation, aussi «agoraphobe» que lui est volubile et chaleureux.
Ni littéraire à la façon d’Oxmo Puccino, ni ego-trip version Booba, moins sombre qu’Orelsan, moins conscient que celui de Disiz... le rap de Nemir transcende les chapelles habituelles de ce style.
«Je les respecte tous et je les ai tous un peu pratiqués,
raconte-t-il. Dans mes périodes d’apprentissage, j’ai été énormément curieux et j’ai pratiqué des raps qui n’ont rien à voir les uns avec les autres et qui sont presque des fois contradictoires», dit-il.
«On est dans une période où le public rap a énormément changé. Après une période de dix ans où le rap était monochrome, où tout le monde faisait la même chose, les gens sont aussi en attente d’autre chose. Aujourd’hui, dans son i-Pod, tout le monde a énormément de musique qui n’a strictement rien à voir dans l’approche, le caractère. Du coup, plein de croisements sont possibles», estime-t-il.
Nemir a logiquement commencé à séduire au-delà des amateurs de rap. France Inter et Radio Nova le jouent, il a gagné haut la main avec Fauve le prix des Inouïs (les découvertes) du Printemps de Bourges, décerné par un jury présidé par Orelsan.
Il a signé chez un producteur de spectacles et une maison de disques en licence qui ne sont pas des spécialistes du rap: Furax et le prestigieux label Barclay, qui abrite Gaëtan Roussel, -M- ou encore Lou Doillon.
«On a une vraie volonté d’exploration, je pense que sur certains projets à venir, ça se ressentira encore plus», affirme le rappeur.
Bonnet noir sur la tête, Ray-Ban sur le nez, barbe de sept jours, Nemir est né à Perpignan en 1984.«J’ai toujours su, depuis que j’étais petit, que j’avais un rapport bizarre avec la musique, parce que j’avais l’impression que c’était quelque chose que j’aimais plus que les autres», raconte-t-il à Bénédicte Rey de l’AFP.Petit, il apprend la batterie, les percussions. À...

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