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Moyen Orient et Monde - Espionnage

L’affaire Snowden provoque un imbroglio diplomatique en Europe

Soupçonné de transporter l’informaticien, l’avion du président bolivien Evo Morales a été retenu 13 heures à Vienne.

Le président Evo Morales, outré d’avoir été retenu 13 heures durant dans un aéroport autrichien, dénonce une « agression » des puissances européennes. Helmut Fohringer/AFP

L’affaire autour de l’informaticien américain en fuite Edward Snowden fait des vagues en Europe, comme en témoigne un couac hier entre Paris et Berlin. Hier, la porte-parole du gouvernement français Najat Vallaud-Belkacem a plaidé pour une « suspension temporaire » des négociations entre l’UE et les États-Unis sur un accord de libre-échange, en raison des révélations sur l’espionnage des Américains en Europe. Côté allemand, on soutenait en revanche un démarrage des négociations la semaine prochaine comme prévu. Il a finalement été convenu lors du sommet euopéen tenu hier à Berlin, que les négociations commenceraient bien comme prévu.


Rappelons que Snowden, ancien consultant de la puissante Agence américaine de sécurité nationale (NSA), est à l’origine des révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales. Invisible depuis son départ de Hong Kong il y a 11 jours, il a permis la publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l’espionnage des communications de l’Union européenne, provoquant la colère des Européens.


De son côté, soupçonné d’avoir emmené avec lui Edward Snowden, le président bolivien Evo Morales, en provenance de Moscou, a dû faire une escale forcée de 13 heures à Vienne après que plusieurs pays européens eurent interdit à son appareil de survoler leur espace aérien, dont la France. Néanmoins, Paris a fait part à la Bolivie de ses « regrets », évoquant un « contretemps ». Tentant d’apaiser la tension née entre les deux pays, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a téléphoné à son homologue pour l’assurer que la France n’avait jamais eu l’intention de refuser le survol du territoire français à l’avion du président bolivien.


Des policiers autrichiens sont donc montés pour un contrôle à bord de l’appareil une fois que ses occupants l’avaient quitté, en accord avec le pilote et Evo Morales, ont indiqué des porte-parole des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur. Mais l’avion n’a pas été fouillé, car il n’y avait « aucune raison légale pour une fouille », a précisé le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Karl-Heinz Grundböck. À La Paz, le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a critiqué « les rumeurs infondées sur la présence de M. Snowden dans cet avion », déplorant un « énorme mensonge ». « Nous voulons exprimer notre mécontentement, car la vie du président a été mise en danger », a-t-il affirmé. L’ambassadeur bolivien auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU), Sacha Llorenti, a déclaré à Genève que la Bolivie avait « mis en œuvre une procédure pour dénoncer ces faits devant le secrétaire général de l’ONU ». M. Morales a reçu le soutien de ses alliés en Amérique latine. Ricardo Patino, ministre des Affaires étrangères de l’Équateur, l’un des 21 pays où Snowden a demandé l’asile politique, a notamment estimé que « cela semblait être une terrible offense au président Morales ».


Le président bolivien a finalement pu quitter la capitale autrichienne hier en fin de matinée. Son avion s’est posé dans l’après-midi aux Canaries pour une escale technique avant de regagner la Bolivie. « C’était quasiment comme un enlèvement de près de 13 heures », a protesté le président bolivien, furieux, lors d’une conférence de presse à l’aéroport autrichien. Il a notamment pointé du doigt la France, l’Italie, le Portugal et l’Espagne qui ont, selon La Paz, refusé à son avion le survol de leur territoire. Il s’agit « d’une erreur historique », a-t-il lancé, « d’une provocation (...) envers la Bolivie et toute l’Amérique latine, c’est une agression envers l’Amérique latine ». La colère de ce pays andin s’est aussi exprimée dans la rue à La Paz où une centaine de manifestants ont brûlé un drapeau français et jeté des pierres sur l’ambassade de France, au moment où le Parlement bolivien affirmait vouloir demander l’expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d’Italie. L’imbroglio diplomatique s’est produit quelques heures après que M. Morales eut déclaré, en marge d’une visite mardi à Moscou, que son pays était prêt à accueillir le fugitif recherché pour espionnage par les États-Unis, et réfugié actuellement dans un aéroport à Moscou.
(Source : AFP)

 

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commentaires (2)

Les puissances occidentales sont en train de péter un câble...elles ont encore beaucoup de mal à admettre que le monde est en train de changer, et c'est bien dommage. Elles devraient plutôt accompagner ce changement en le favorisant, plutôt que d'essayer de maintenir à tout prix une suprématie devenue artificielle, et dont elles n'ont de toute façon plus les moyens. Même le terrorisme de l'OMC, car il s'agit bien d'un terrorisme économique et financier, est battu en brèche...Monsanto va se faire virer comme le malpropre qu'il est d'Inde...et ce n'est qu'un début. Le traitement infligé à Evo Morales est tout simplement indigne, et surtout contre-productif.

GEDEON Christian

12 h 16, le 04 juillet 2013

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Commentaires (2)

  • Les puissances occidentales sont en train de péter un câble...elles ont encore beaucoup de mal à admettre que le monde est en train de changer, et c'est bien dommage. Elles devraient plutôt accompagner ce changement en le favorisant, plutôt que d'essayer de maintenir à tout prix une suprématie devenue artificielle, et dont elles n'ont de toute façon plus les moyens. Même le terrorisme de l'OMC, car il s'agit bien d'un terrorisme économique et financier, est battu en brèche...Monsanto va se faire virer comme le malpropre qu'il est d'Inde...et ce n'est qu'un début. Le traitement infligé à Evo Morales est tout simplement indigne, et surtout contre-productif.

    GEDEON Christian

    12 h 16, le 04 juillet 2013

  • On remarquera que les 4 pays européens cités sont économiquement dans une telle merde qu'ils ont obtempéré à l'ordre du big boss sans vérification préalable , c'est honteux pour hollandouille surtout , parce que lui joue au coq au Mali et n'est finalement qu' un capo en europe, lamentable pour la France....

    Jaber Kamel

    12 h 09, le 04 juillet 2013

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