Si son nom ressemble à s’y méprendre à une contraction de « Dracula » et « Frankenstein », la bâtisse octogonale du XVIIe siècle a tout d’un château de conte de fées. Après son abdication en faveur de son fils Willem-Alexander le 30 avril, le reine Beatrix des Pays-Bas, 75 ans, s’y retirera en tant que princesse. Elle devrait déménager courant 2013, mais elle y vivra seule, son époux Claus von Amsberg étant décédé en 2002. Beatrix achète la propriété en 1959 alors qu’elle n’est encore que princesse héritière. Elle y emménage quatre ans plus tard et continue d’y vivre après son mariage en 1966. Les trois fils de Beatrix et Claus voient le jour durant les 18 années passées à Drakensteyn, la famille ayant finalement déménagé à La Haye en 1981, un an après l’intronisation de Beatrix. La monarque a raconté avoir vécu à Drakensteyn « les plus belles années de ma vie ». « Je me souviens quand j’étais enfant que tout était très informel. Nous allions y chanter pour Noël et nous recevions toujours une tasse de chocolat chaud », lance Hein van Oosterom, un restaurateur de Lage Vuursche. « Quand Beatrix est devenue reine, tout a changé. Elle a cherché à protéger sa vie privée et n’a plus été très engagée dans le village, assure M. Van Oosterom : Nous espérons que cela va changer maintenant qu’elle revient, mais je ne suis pas sûr que cela va se passer comme cela. » De fait, la relation des habitants avec la famille royale n’a pas toujours été rose, les esprits s’étant échauffés quand la nouvelle clôture s’est avérée plus haute que la précédente. « L’histoire de la barrière, c’était vraiment pas top, on n’a pas apprécié, assure M. Van Oosterom. Mais j’imagine que la reine n’a pas eu son mot à dire. » Les habitants ont en outre le sentiment que le déplacement d’une antenne de transmission sur la propriété de Drakensteyn n’a été effectué que pour permettre à la famille royale d’avoir une meilleure réception réseau alors que le reste du hameau a vu sa réception diminuer.
Caché de la vue des badauds par une épaisse forêt, le château est bien gardé. Ce qui se rapproche le plus du château qui soit accessible au public n’est autre qu’une réplique miniature sur un minigolf du hameau. « Nous comprenons la nécessité de la protéger, assure Gerda Majoor, assise à la table d’un restaurant du hameau et plongeant sa fourchette dans une assiette de « poffertjes » (petites crêpes). Mais bon, elle est un peu captive dans son propre château. » Toujours est-il que Lage Vuursche se prépare avec ferveur à l’intronisation du nouveau roi et à la venue de Beatrix. « Majesté, vous pouvez emprunter une tasse de sucre quand vous le souhaitez, affiche une pancarte devant un des cafés. Nous nous réjouissons de votre retour. » Hein Van Oosterom espère que le retour de Beatrix permettra de doubler le nombre de visiteurs (1,2 million par an actuellement). De retraite paisible, il ne sera pas question pour Beatrix : elle a d’ores et déjà assuré qu’elle ne comptait pas faire ses adieux, et son agenda bien rempli compte des inaugurations de monuments et de musées.
(Source : AFP)
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