Michel Moawad : Sans élections, le Liban risque de se transformer en Failed State

Le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad, a estimé hier que le Liban se transformerait en « Failed State » si les élections n’avaient pas lieu.
« La tenue des élections sur base d’une loi électorale, garantissant une parité effective, et non de façade, préservant l’État et le pacte, est une priorité, a déclaré M. Moawad. Cependant, il ne faut pas que la revendication d’une nouvelle loi, qui est juste, se transforme en moyen pour reporter les élections et porter atteinte au régime démocratique », a affirmé M. Moawad, qui a reçu hier à Zghorta une délégation de la Ligue maronite présidée par M. Samir Abillama et groupant MM. Maroun Farhat, Jihad Torbey, Béchara Karkafi, Antoine Constantine, Michel Comaty, Émile Abi Nader, Farès Abinasr, Ibrahim Jabbour, Fady Gerges, Walid Khoury et Maroun Romanos, en présence notamment de l’ancienne ministre Nayla Moawad et de M. Youssef Doueihy, membre du secrétariat général du 14 Mars.
À cette occasion, le président de la Ligue maronite, Samir Abillama, a appelé les responsables à « un sursaut de conscience » qui permettrait l’adoption d’une loi électorale juste et équitable, ainsi que la tenue de l’opération électorale. « Dans le cas contraire, la vision du monde par rapport au Liban va changer, à Dieu ne plaise, si nous perdons cette voie démocratique caractérisée par la démocratie et l’alternance dont le Liban jouissait jusqu’à présent », a-t-il indiqué.
Les deux hommes ont également évoqué la nécessité d’œuvrer au rassemblement politique intermaronite et interchrétien sur certaines constantes, dans le respect des spécificités de chacun et de la concurrence démocratique libre.
« Vous faites face à de nombreux défis, notamment la défense de l’entité libanaise, de l’État libanais et du triptyque “présidence de la République-patriarcat maronite-armée libanaise”, qui représente l’immunité du Liban historique », a noté Michel Moawad, évoquant également le dossier gravissime des réfugiés syriens au Liban, ainsi que celui de l’achat des terres, ou encore de l’émigration.