Rechercher
Rechercher

Culture

L’hommage à Walid Gholmieh et Zaki Nassif...

L’Ensemble de musique orientale et la chorale du Conservatoire, placés sous la direction d’André el-Hage. Photo Sami Ayad

Deux années se sont écoulées depuis la disparition, en juin 2011, de Walid Gholmieh, un chef d’orchestre, un administrateur et un compositeur. Un personnage immense, qui jusqu’à aujourd’hui n’a pu être remplacé sur la scène musicale et culturelle, aussi bien libanaise qu’arabe. Les institutions qu’il a fondées ou qu’il a « boostées » lui rendent hommage. Notamment à travers l’Ensemble de musique orientale et la chorale du Conservatoire, placés sous la direction d’André el-Hage. Avec un titre-phare éloquent pour cet événement sous le signe de l’émotion et du souvenir : « Fil Bal ya Walid » (toujours dans nos mémoires Walid).
Pour cela, jeudi soir, à la salle de l’Unesco, comble et bouillonnante, l’hommage était clair. Dans une atmosphère de musique « tarab » et « keif », mais où l’on retient aussi une larme d’émotion et de regret, s’est déroulé ce vibrant hommage musical. Avec un documentaire d’une dizaine de minutes, réalisé par la section audiovisuelle de l’AUST, sur le musicien disparu.
Images déroulant tous les moments fastes et charnières d’une vie, avec la plupart des personnalités du paysage culturel libanais et arabe. Ont retenti aussi des œuvres du compositeur : Ya saken el-leil (habitant de la nuit), al-manadil (les foulards), Fatat wa imraa (jeune fille et femme), et surtout le survolté Kalaa kibiré (grande citadelle, que Sabah a porté aux nues avec sa voix et sa pétulance), qui ont marqué les festivals et une très large audience.
Une soirée marquée aussi par la corde patriotique avec cette sémillante chanson dédiée au pays du cèdre, Yeslam Lebnan, qui fait toujours les délices du public et soulève son enthousiasme... Telle cette mémorable soirée à l’AUB où Walid Gholmieh avait galvanisé une salle délirante et pleine jusqu’aux jardins du West Hall (du jamais-vu dans les annales musicales beyrouthines) en faisant retentir, dans un éclat incomparable, l’inspiration et les mélodies de feu Zaki Nassif...
Des ritournelles que Walid Gholmieh aimait et affectionnait à celles qu’il a composées, vives, enjouées, rythmées. La musique, en toute liberté et effusion, a parlé ce soir-là avec la voix du cœur, du souvenir, de l’amitié, de la reconnaissance et de la gratitude.
C’est sous des tonnerres d’applaudissements et un enthousiasme libéré de toute timide mesure que se sont éteintes les dernières cadences. Pour une musique venue du cœur, un accueil chaleureux et profondément cordial.

Au Grand Sérail
Comme une onde de choc, du souvenir de Walid Gholmieh à celui de Zaki Nassif, la musique reste le fil conducteur. Le lendemain vendredi, dans les lustres du Grand Sérail, entre marbre travaillé aux murs et boiseries sculptées du plafond, sous la houlette de maestro Wojcieh Czepiel, l’Orchestre philharmonique libanais, accompagné du chœur de l’Université antonine dirigé par le révérend père Toufic Maatouk, a offert à un public sélect des pages variées de l’art lyrique. Au-devant de la scène, la soprano Nadine Nassar et le ténor Ziad Nehmé.
Pour cette soirée belcantiste organisée par l’Apsad, l’enjeu, selon Raya Daouk, présidente de cette association, est non  seulement « une sensibilisation à un certain apport artistique, à la valorisation des interprètes ou instrumentistes locaux et à la création d’un circuit de tourisme culturel au Liban, mais aussi et surtout à la possibilité de financement de certains grands projets. Notamment, comme ce soir, celui de la transformation de la demeure de Zaki Nassif en musée. Et pas seulement, car il y a aussi en chantier la réhabilitation d’une demeure à Deir el-Qamar ainsi que ce projet de librairie pour l’histoire de toutes les religions... ».
Pour cette soirée dédiée au soutien aux activités culturelles du pays et au chant lyrique, le menu était essentiellement composé des extraits des partitions de Rossini (Barbier de Séville), Verdi (Rigoletto, Nabucco, La forza del destino, La Traviata, Il Trovatore), Donizetti (Lucia di Lammermoor) et Bizet (Carmen). Dans un écrin prestigieux, ouvertures, arias, solo et duo pour un chant lyrique belcantiste se sont élevés dans un mélange de vocalises, d’amplitude chorale et de houles orchestrales.
En intermède libanais, fidèle à sa nouvelle tradition pour révéler le patrimoine musical oriental et régional, l’OPL a interprété une œuvre, dans un sillage orientalisant, du compositeur Jamal Abou el- Hosn
L’amour est un oiseau rebelle du Carmen de Bizet et le Libiamo nel lieti calici de la Traviata de Verdi, entre vivre les passions du cœur et trinquer joyeusement dans les coupes, ont clôturé le concert avant les gerbes de fleurs, la révérence des artistes, le salut du chœur et des musiciens, et les salves d’applaudissements.

E.D.
Deux années se sont écoulées depuis la disparition, en juin 2011, de Walid Gholmieh, un chef d’orchestre, un administrateur et un compositeur. Un personnage immense, qui jusqu’à aujourd’hui n’a pu être remplacé sur la scène musicale et culturelle, aussi bien libanaise qu’arabe. Les institutions qu’il a fondées ou qu’il a « boostées » lui rendent hommage. Notamment à...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut