Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yigal Palmor a pour sa part « espéré que la crise est derrière nous ». « C’est de l’intérêt bien compris des deux parties », a déclaré M. Palmor. Adoptant un ton un peu moins diplomatique, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, un faucon, a souhaité que les relations avec l’Égypte « reviennent à la normale car elles sont très importantes ». « L’accord de paix est effectif, il y a toujours deux ambassades », a-t-il remarqué. M. Shalom a toutefois déploré l’assaut donné samedi par des manifestants égyptiens au Caire contre l’ambassade d’Israël. « Je n’ai pas aimé le fait que des manifestants soient montés sur le toit et que des drapeaux israéliens aient été brûlés », a-t-il reproché. « Nous approchons d’élections en Égypte, et l’absence d’un ambassadeur (égyptien) en Israël pourrait pousser la région vers l’extrémisme. Les États-Unis et la communauté internationale ne veulent pas de cette escalade. Si l’Égypte abandonnait sa ligne modérée prooccidentale, toute la région et ses ressources pétrolières passeraient sous le contrôle de l’Iran », a averti le ministre israélien.
Au Caire, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées dans la nuit de samedi à dimanche devant l’ambassade d’Israël pour dénoncer la mort des policiers. Sous les acclamations, un manifestant a retiré le drapeau israélien flottant au sommet de l’immeuble abritant l’ambassade et a hissé à sa place celui de l’Égypte, ont indiqué des témoins. Hamdi Sabahi, candidat à l’élection présidentielle égyptienne, l’a félicité dans un communiqué : « Hamdi Sabahi (...) salue avec fierté Ahmad ach-Chahat, le héros qui a brûlé le drapeau sioniste qui polluait l’air égyptien depuis 30 ans. » La police antiémeute, présente aux abords de l’ambassade, n’est pas intervenue.
Le gouvernement égyptien a jugé jusqu’à présent insuffisants les « regrets » exprimés dès samedi par le ministre de la Défense Ehud Barak pour la mort des soldats égyptien, en s’abstenant toutefois de mentionner le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv, annoncé samedi par la télévision d’État mais qui n’a pas été confirmé officiellement. Le Caire avait rappelé son ambassadeur dans l’État hébreu en novembre 2000 pour protester contre « l’usage excessif de la force » par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième intifada. L’Égypte a néanmoins salué l’ouverture d’une enquête conjointe sur l’incident. Une délégation emmenée par un diplomate israélien de haut rang, qui n’a pas été identifié, est arrivée hier au Caire selon des sources aéroportuaires.
La Ligue arabe a de son côté condamné « l’agression israélienne contre les forces égyptiennes ».
(Source : agences)
commentaires (1)
Et si c’était un coup de pouce au gouvernement en place en raison de ces démêlés avec son peuple et son mécontentement? A suivre...
Petrossou
04 h 43, le 22 août 2011