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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Abbas s’attend à des temps « difficiles »

Intenses contacts diplomatiques pour éviter une confrontation majeure le 23 septembre à l’ONU, lors de la demande d’adhésion d’un État de Palestine.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, signant le « livre d’honneur » aux Nations unies, hier lors de sa rencontre avec le secrétaire général Ban Ki-moon. Jessica Rinaldi/Reuters

Le président Mahmoud Abbas a affirmé que les Palestiniens s’attendaient à des temps « très difficiles » après la demande d’adhésion d’un État de Palestine qu’il est déterminé à présenter en fin de semaine à l’ONU, à son arrivée hier à New York. « Après le 23 septembre, les choses seront très difficiles », a ainsi déclaré M. Abbas dans l’avion qui l’emmenait de Amman à New York. « Notre démarche n’est pas un saut dans le vide. Nous cherchons notre indépendance et nous nous interrogeons face à la division de la communauté internationale. Quand aurons-nous droit à un État ? » a-t-il dit. Il a aussi exhorté Israël à « reconnaître un État palestinien » et à ne pas « laisser passer l’occasion de la paix ».
Le président Abbas, qui à 76 ans veut rester dans l’histoire du mouvement national palestinien, présentera vendredi la demande d’adhésion au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, afin qu’elle soit soumise au Conseil de sécurité. C’est en qualité de chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), « seul représentant légitime du peuple palestinien », que M. Abbas remettra la requête à M. Ban. « D’ici à vendredi, nos efforts se concentreront sur la demande d’adhésion à l’ONU, nous ne discuterons pas d’autres idées », a insisté M. Abbas, en réponse aux efforts diplomatiques en cours – infructueux jusqu’à présent – pour dissuader les Palestiniens de soumettre leur demande au Conseil de sécurité.
Hier, le Conseil national palestinien (CNP, assemblée générale de l’OLP) a exprimé son soutien à la démarche de M. Abbas. Les Palestiniens voient la tentative d’obtenir la reconnaissance de leur État à l’ONU comme une occasion de se « rapprocher de (leur) rendez-vous avec la liberté », a déclaré pour sa part à New York le Premier ministre palestinien, Salam Fayad. Selon un sondage publié hier, 83 % des Palestiniens soutiennent la demande de reconnaissance de leur État, même s’ils redoutent également de graves conséquences économiques qui pourraient s’ensuivre.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, espère de son côté infléchir la position palestinienne et éviter un bras de fer, qui pourrait selon lui provoquer « une explosion de violence dans la région ». « Nous devons trouver une solution équilibrée. Nous avons trois ou quatre jours pour trouver une telle solution », a-t-il déclaré, jugeant le statu quo « inacceptable et intenable ». Le gouvernement allemand a également indiqué vouloir éviter une « confrontation » dangereuse.
Parallèlement, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit se rendre aujourd’hui à New York pour exprimer la « vérité » d’Israël face à la revendication palestinienne. Il doit rencontrer demain le président américain Barack Obama et prendre la parole vendredi à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies, après le président palestinien.
D’intenses contacts diplomatiques sont déployés pour éviter une confrontation majeure aux Nations unies, où les États-Unis menacent de recourir à leur veto. Des responsables du quartette sur le Proche-Orient – États-Unis, ONU, Russie, Union européenne – se sont réunis dimanche à New York. Aucun communiqué n’a été publié à l’issue de la rencontre. Tony Blair, l’envoyé spécial du quartette, a assuré que des tractations, qui devraient se poursuivre jusqu’à la dernière minute, étaient en cours pour tenter de convaincre les Palestiniens de renoncer au Conseil de sécurité. Le processus de paix est gelé depuis un an, les Palestiniens exigeant des paramètres « clairs » de négociations et l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, ce qu’Israël refuse. De leur côté, les États-Unis redoublent d’efforts pour convaincre les autres membres du Conseil de sécurité de s’opposer à la démarche palestinienne ou au moins de s’abstenir. La résolution palestinienne échouerait si elle ne réunissait pas au moins neuf voix. Washington, déjà déconsidéré aux yeux des Palestiniens, n’aurait alors pas besoin d’opposer un veto très embarrassant pour son image en plein « printemps arabe ». Il y a un an, devant les États membres de l’ONU, le président Obama avait affiché sa volonté de voir arriver en 2011 un État palestinien à l’ONU.
Hier soir, le Hamas a annoncé avoir conclu un accord avec son rival du Fateh pour ne pas organiser de manifestations à Gaza à l’occasion de la demande d’adhésion d’un État de Palestine, afin d’éviter des divisions. Samedi, un chef du Fateh à Gaza avait appelé à des manifestations pacifiques.
(Source : agences)
Le président Mahmoud Abbas a affirmé que les Palestiniens s’attendaient à des temps « très difficiles » après la demande d’adhésion d’un État de Palestine qu’il est déterminé à présenter en fin de semaine à l’ONU, à son arrivée hier à New York. « Après le 23 septembre, les choses seront très difficiles », a ainsi déclaré M. Abbas dans l’avion qui...

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