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Moyen Orient et Monde - Révolte

En Syrie, le « vendredi de la liberté » noyé dans le sang

La situation en Syrie est un motif « d'inquiétude aiguë », a déclaré Barack Obama hier, au terme d'une nouvelle journée de révolte baptisée « vendredi de la liberté ». Une journée qui s'est soldée par la mort d'au moins 34 manifestants.

Selon les contestataires, cette image, prise d’une vidéo YouTube, montre un jeune manifestant tué par balle à Lattaquié.

À l'appel de l'opposition pour un « vendredi de la liberté » et de l'unité nationale, des milliers de personnes ont de nouveau manifesté hier en Syrie. La contestation était vive à Homs, Deraa, Banias, Qamichli, Jableh, Amouda et Derbassiyeh notamment. Des manifestations, certes limitées, ont aussi eu lieu près d'Alep et à Damas, toutes deux jusqu'à présent globalement épargnées par les protestations.
Selon des militants des droits de l'homme, les forces de sécurité ont tué au moins 34 personnes en ouvrant le feu pour disperser les manifestants qui réclamaient la liberté et la chute du régime de Bachar el-Assad. Des dizaines de manifestants ont en outre été blessés par les forces de l'ordre, ont ajouté ces militants.
Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la localité de Maaret al-Naamane, près de la ville d'Idlib, où 15 personnes, dont un adolescent de 15 ans, ont été tuées. À Homs, 12 manifestants, dont un enfant de 10 ans et deux adolescents de 15 et 16 ans, ont péri sous les balles des forces de sécurité. « Le peuple veut la chute du régime », scandaient les manifestants, en grande majorité des hommes, avant que le bruit de tirs ne retentisse et la foule ne se disperse, selon une vidéo diffusée par des militants sur Internet. On y voit en arrière-plan deux véhicules de police garés en travers de la rue. Sept autres personnes ont été tuées dans la région de Deraa, deux à Deir Zor, un à Lattaquié et un à Hama où 20 000 personnes se seraient rassemblées. À Banias, les manifestants portaient des branches d'olivier et des hommes ont défilé torse nu pour montrer qu'ils n'étaient pas armés, contrairement aux accusations du régime qui attribue depuis le début du soulèvement les troubles à « des gangs criminels armés » ou à des « groupes terroristes ». Les forces de sécurité ont tiré sur la foule, mais aucun bilan n'était disponible. Elles ont également tiré à balles réelles à Sanamine. Dans la localité kurde de Aïn Arab, près d'Alep, des centaines d'opposants ont scandé « Non à la violence, oui au dialogue », « Nous voulons la liberté ».
Par ailleurs, un témoin a dit avoir constaté une forte présence des forces de sécurité et des barrages dans les faubourgs de Damas, probablement pour empêcher les opposants de marcher sur le centre de la capitale. Mais cela ne les a pas arrêtés. À Daraya, une banlieue de Damas, un manifestant est mort. Les manifestants ont aussi envahi les rues à Douma, Hajaz al-Assouad et Saqba, près de la capitale. À Saqba, les manifestants ont crié « Bye-bye Bachar ». Un internaute a indiqué sur son site que les protestataires ont défié M. Assad d'envoyer des troupes sur le Golan. Selon le site des activistes syriens, FNN, les forces de sécurité ont dispersé la foule à coups de gaz lacrymogènes à la mosquée al-Kabir à Damas même. Un témoin a en outre raconté à la chaîne al-Jazira que plus de 5 000 personnes ont manifesté dans la capitale et ses environs. Il a ajouté que les autorités ont mis en garde les chefs tribaux, leur enjoignant de mettre un terme à leur contestation faute de quoi ils seraient accusés d'être des « agents sionistes ».
La répression du mouvement d'opposition a fait depuis le 15 mars au moins 850 morts et entraîné plus de 8 000 arrestations, selon des ONG et l'ONU. Elle a poussé des milliers de Syriens à prendre le chemin de l'exode, notamment les habitants de Tall Kalakh, ville frontalière avec le Liban. L'armée avait annoncé jeudi le début de son retrait de la ville où, selon des habitants et des militants, le régime a commis « des massacres ».
Plus de deux mois après le début de cette révolte sans précédent, le pouvoir continue d'ignorer les appels internationaux pressants à cesser de réprimer le mouvement, y compris celui du président américain Barack Obama, qui a demandé à son homologue syrien de « diriger la transition » ou de partir. D'abord prudents, les États-Unis ont finalement haussé le ton. « Le peuple syrien a montré son courage en exigeant une transition vers la démocratie. Le gouvernement doit cesser de tirer sur les manifestants et autoriser les protestations pacifiques », a dit jeudi M. Obama, au lendemain de l'annonce de sanctions américaines contre M. Assad. Mais les autorités syriennes ont rejeté cet appel en affirmant que M. Obama n'avait pas à « dire à un pays souverain ce qu'il devait faire ». Hier, lors d'une entrevue avec le Premier ministre israélien, M. Obama a réitéré ses propos, affirmant que la situation en Syrie représente un motif « d'inquiétude aiguë » tant pour Israël que pour les États-Unis.
(Source : rédaction
et agences)
À l'appel de l'opposition pour un « vendredi de la liberté » et de l'unité nationale, des milliers de personnes ont de nouveau manifesté hier en Syrie. La contestation était vive à Homs, Deraa, Banias, Qamichli, Jableh, Amouda et Derbassiyeh notamment. Des manifestations, certes limitées, ont aussi eu lieu près d'Alep et à Damas, toutes deux jusqu'à présent globalement épargnées...
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