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Moyen Orient et Monde - Territoires palestiniens

Accord Fateh-Hamas : Lieberman menace

Pour les analystes, le chemin vers une réunification de la Cisjordanie et de Gaza reste long.
L'accord entre le Fateh et le Hamas, conclu mercredi, a été pour le moins mal accueilli hier par les autorités israéliennes, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman menaçant l'Autorité palestinienne d'un « vaste arsenal de mesures » de rétorsion. Mesures parmi lesquelles : la suppression du statut de VIP pour Abbas et Salam Fayyad (le Premier ministre palestinien), ce qui ne leur permettrait plus de circuler librement en Cisjordanie, ou encore le gel des transferts des impôts prélevés par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne. Le chef du bureau politique du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal, « voit son patron le président Bachar el-Assad tirer sur les mosquées, ses chars ouvrir le feu délibérément sur les civils, et comprend que le sol s'effondre sous ses pieds », a encore dit M. Lieberman, ajoutant que l'accord va se traduire par la « libération de centaines de terroristes du Hamas détenus par l'Autorité palestinienne en Judée-Samarie (Cisjordanie) ».
Mercredi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait réaffirmé que Mahmoud Abbas devait « choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas ». Quant au président Shimon Peres, il a estimé hier que l'accord entre le Fateh et l'« organisation terroriste Hamas » était « une grave erreur qui empêcherait l'établissement d'un État palestinien et saborderait les chances de paix et de stabilité dans la région ». Le doyen respecté de la vie politique israélienne a dit craindre qu'in fine le Hamas prenne le contrôle de la Cisjordanie à l'occasion des élections simultanées prévues par l'accord.
Après plus d'un an et demi de discussions infructueuses, des délégations du Hamas et du Fateh réunies mercredi au Caire ont conclu un accord pour la formation d'un gouvernement transitoire d'indépendants, en vue d'élections présidentielle et législatives d'ici à un an.
En revanche, Haïm Ramon, un des dirigeants de Kadima, le principal parti d'opposition centriste, a appelé le Premier ministre à présenter un plan de paix.
Mahmoud Abbas a, pour sa part, rappelé hier que la conduite des négociations de paix lui revenait en tant que chef de l'OLP, et non au gouvernement transitoire d'indépendants prévu par l'accord de réconciliation avec le Hamas.
Mahmoud Zahar, l'un des dirigeants du groupe islamiste dans la bande de Gaza, a, de son côté, souligné que le Hamas restait sur la même ligne : « Pas de reconnaissance (d'Israël), pas de négociations. » Mais il a ajouté que le mouvement n'essaierait pas d'empêcher le Fateh de chercher à obtenir un accord de paix avec Israël. « Si le Fateh est prêt à assumer la responsabilité de négocier sur des absurdités, qu'il le fasse. S'ils parviennent à obtenir un État, tant mieux pour eux », a-t-il déclaré.
Sur la scène internationale, la France s'est dit prête à travailler avec un gouvernement d'unité palestinien qui rejetterait la violence et s'engagerait en faveur d'un accord de paix avec Israël. L'Iran a, de son côté, salué l'accord ainsi que le rôle de l'Égypte dans sa conclusion.
Pour les analystes, l'agitation dans le monde arabe et l'échec des négociations avec Israël ont levé un obstacle à la réconciliation entre le Fateh et le Hamas. « Le changement en Égypte et dans le monde arabe est un facteur essentiel de l'accord de réconciliation, dans le sens où il n'y a plus de parties tentant d'entraver la réconciliation parce que toutes sont accaparées par leur situation interne », souligne ainsi l'analyste politique Hani al-Masri.
Le chemin reste toutefois long vers une réunification des territoires palestiniens. « Ce n'est pour l'instant qu'une signature sur le papier, dans la mesure où les élections et toutes les questions sont suspendues pour un an, et le Hamas se concentre à présent sur la libération des détenus politiques de l'Autorité palestinienne, souligne un autre analyste palestinien, Georges Giacaman. Mais la question qui demeure est : est-ce que Abbas va de nouveau charger Salam Fayyad de former le gouvernement, ou y renoncer, étant donné que le Hamas lui est opposé de longue date ? »
(Source : agences)
L'accord entre le Fateh et le Hamas, conclu mercredi, a été pour le moins mal accueilli hier par les autorités israéliennes, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman menaçant l'Autorité palestinienne d'un « vaste arsenal de mesures » de rétorsion. Mesures parmi lesquelles : la suppression du statut de VIP pour Abbas et Salam Fayyad (le Premier ministre palestinien), ce...

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