Liban : Assir appelle de Beyrouth à "l'intifada de la dignité"

A l'ombre de mesures de sécurité renforcées, le cheikh salafiste sunnite Ahmad el-Assir et ses partisans ont participé dimanche à un sit-in organisé par les familles des détenus islamistes à la place des Martyrs, à Beyrouth, pour réclamer que leur procès soit accéléré. Des informations avaient état néanmoins  d'une possible annulation de cette manifestation au lendemain de la décision du commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, d'ouvrir une enquête sur les armes en possession du cheikh Assir. 

Prenant la parole devant des centaines de manifestants, le cheikh salafiste a appelé à "l'intifada de la dignité" afin que les détenus soient libérés et "que nous soyons traités comme les autres et non comme membres de la communauté déchue."  S'adressant au président ainsi qu'aux responsables libanais, le cheikh sunnite a appelé à la libération immédiate des détenus islamistes qui sont retenus depuis plus de six ans sans avoir été jugés. "Nous n'avons pas confiance en votre tribunal militaire, ni en vos juges", a martelé l'imam de la mosquée Bilal ben Rabah de Saïda. 

Les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont entamé le 8 février les interrogatoires préliminaires de 21 détenus du groupuscule islamiste de Fateh el-islam. Le procès des détenus commencera après ces interrogatoires, devant la Cour de justice.
Les affrontements au camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, au Liban-Nord, en 2007, entre les islamistes de Fateh el-islam et l’armée libanaise avaient fait 400 morts, dont 168 soldats. Des dizaines d’islamistes sont détenus depuis lors sans procès.