Medvedev met en garde les Occidentaux contre les guerres "hâtives"

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a mis en garde les Occidentaux contre des interventions militaires "hâtives", avant de se rendre au G8 aux Etats-Unis.

M. Medvedev a fait ces déclarations lors d'un forum juridique à Saint-Pétersbourg, avant de se rendre aux Etats-Unis pour représenter le pays au sommet du G8 de Camp David.

Ses commentaires faisaient clairement allusion à la crise syrienne, sur laquelle Moscou, allié de Damas, et les Occidentaux s'opposent, et aux frappes de l'Otan sur la Libye, dénoncées à de nombreuses reprises par la Russie.
"Les conséquences d'interventions militaires hâtives dans des pays tiers se terminent habituellement par l'arrivée au pouvoir d'extrémistes", a déclaré M. Medvedev, qui a été président de 2008 au retour au Kremlin le 7 mai de l'homme fort du pays, Vladimir Poutine.

"A un certain moment, de tels actes, qui minent la souveraineté nationale, peuvent mener à une guerre régionale d'envergure, et même au recours à l'arme nucléaire", a-t-il ajouté, selon les images de la télévision russe.

Le forum juridique, auquel devaient participer notamment le procureur général (ministre de la Justice) américain Eric Holder et d'autres responsables internationaux, se tenait à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).
M. Medvedev doit représenter la Russie au G8 vendredi et samedi, Vladimir Poutine ayant décidé de ne pas s'y rendre en invoquant la formation du gouvernement, moins de deux semaines après son investiture à la présidence russe.

Tant Moscou que Washington se sont efforcés de minimiser la signification de ce refus, perçu par des commentateurs comme un geste de mauvaise humeur à l'égard des Etats-Unis pour leurs critiques sur la situation de la démocratie en Russie.

M. Poutine a été investi président le 7 mai pour un troisième mandat après ceux de 2000-2008 puis quatre ans passés à la tête du gouvernement faute d'avoir pu légalement enchaîner un troisième mandat consécutif. Il avait alors propulsé M. Medvedev à la présidence, sans jamais vraiment lâcher les rênes du pouvoir.