"Chaque pays a le droit de réagir comme il veut mais personne ne peut empêcher le pape de s'exprimer sur ce qui arrive à ses enfants", a déclaré le prélat à l'agence italienne Ansa.
Jeudi, la plus haute institution de l'islam sunnite avait annoncé qu'elle suspendait ses réunions avec le Vatican, à la suite des "attaques répétées contre l'islam du pape Benoît XVI". "Le pape a répété que les musulmans opprimaient les non-musulmans vivant avec eux au Moyen-Orient", avait affirmé dans un communiqué l'institution, proche du pouvoir égyptien.
"Le dialogue avec l'islam ne s'arrêtera pas", a ajouté le cardinal Turkson, soulignant qu'il "n'est pas limité à l'Egypte" et citant notamment l'Iran.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi avait déjà réagi jeudi: "quoi qu’il arrive, la ligne d’ouverture et de désir de dialogue du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux reste inchangée", avait-il déclaré à la presse.
Le pape a condamné à plusieurs reprises l'attentat commis dans la nuit du Nouvel an, devant une église copte orthodoxe Alexandrie (nord), qui a fait 21 morts. Le 1er janvier, il avait demandé aux dirigeants du monde de défendre les chrétiens contre les abus et l'intolérance.
Dès le lendemain, ces propos avaient été qualifiés "d'ingérence" par le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb, ce que le Vatican avait récusé.
Quelques jours plus tard, Benoît XVI avait souligné l'"urgente nécessité" pour les gouvernements du Moyen-Orient d'adopter, "malgré les difficultés et les menaces, des mesures efficaces pour la protection des minorités religieuses".
Le lendemain, le gouvernement égyptien avait rappelé pour consultations son ambassadeur auprès du Vatican, jugeant que ces propos constituaient une "ingérence inacceptable".
Les plus commentés
Pourquoi était-il inscrit "Tel Aviv" sur la carlingue d'un avion à l'AIB ?
Des « zones sûres » en Syrie pour les réfugiés ? Trop tôt pour le dire, persistent les ONG
Journée de commémoration ce 26 avril à Tripoli : les Mamelouks à l’honneur