Bahreïn : l'opposant détenu Nabil Rajab hospitalisé

L'opposant et militant bahreïni des droits de l'Homme Nabil Rajab a été conduit à l'hôpital mardi pour des problèmes cardiaques alors qu'il est détenu depuis deux semaines, selon son compte Twitter.

"#NabeelRajab a été transféré par ambulance (...) après avoir souffert de problèmes cardiaques à l'isolement", a indiqué un tweet. M. Rajab, 51 ans, avait été arrêté le 13 juin à son domicile à Bani Jamra, village chiite près de Manama, selon sa famille.

Son avocate Jalila al-Sayed a indiqué mardi à l'AFP qu'il serait jugé le 12 juillet mais que la défense n'avait pas encore obtenu la liste des accusations pesant contre lui.
Elles sont "probablement liées à des tweets qu'il aurait écrits ou retweettés", a-t-elle ajouté, précisant que ces tweets auraient été écrits en 2015 au sujet de troubles dans une prison et de la guerre au Yémen entre des rebelles chiites et les forces gouvernementales.

Ce militant chiite est l'un des animateurs du mouvement de contestation qui réclame depuis plusieurs années une véritable monarchie constitutionnelle à la dynastie sunnite.
Il avait été libéré en juillet 2015 après avoir bénéficié d'une grâce royale pour "raisons de santé". Il purgeait alors une peine de six mois de prison pour "atteinte aux institutions de l'Etat" à la suite de plaintes des ministères de l'Intérieur et de la Défense qui l'accusaient d'avoir "mis en doute la compétence de leurs employés".
Le petit royaume du Golfe, allié des Etats-Unis, est secoué par des troubles depuis la répression en 2011 du mouvement de contestation animé par la majorité chiite.

Pour Amnesty International, la nouvelle arrestation de M. Rajab "semble être un nouvel exemple alarmant de la tolérance zéro de Bahreïn vis-à-vis d'une opposition pacifique".