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Économie - « Panama Papers »

De DSK aux barons de la drogue, les révélations d’hier

Mossack Fonseca, cabinet d’avocats basé au Panama, aurait permis une évasion fiscale à l’échelle planétaire. Rodrigo Arangua /AFP

Dimanche, une fuite massive de documents, révélée par plus de 100 journaux à travers la planète et coordonnée par le Consortium international des journalistes d'investigation (Icij), a mis à jour des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, de stars du football ou de célébrités. Voici les principales informations à retenir de la journée de mercredi.

En Angleterre
Le quotidien britannique The Guardian a annoncé, hier, que le président des Émirats arabes unis, cheikh al-Nahyane, possédait un empire immobilier d'une valeur d'environ 1,2 milliard de livres (1,71 milliard de dollars) à Londres, via des sociétés offshore montées par Mossack Fonseca. Ces révélations – qui soulignent le caractère légal des pratiques –, donnent une nouvelle ampleur à la présence immobilière à Londres de la famille régnante d'Abou Dhabi, qui n'était donc connue qu'en partie. Le Guardian a en effet révélé qu'elle possédait le monumental bâtiment du grand magasin BHS sur la célèbre rue commerçante d'Oxford Street, ainsi que des propriétés abritant entre autres une boutique Hermès sur la prestigieuse et coûteuse artère de Mayfair. Au total, la valeur des propriétés immobilières britanniques détenues via Mossack Fonseca atteint 7 milliards de livres (9,95 milliards de dollars).

En France
Le journal Le Monde a fait état de plusieurs révélations hier, portant sur l'implication dans les activités fiscales offshore de l'ancienne entreprise de Dominique Strauss-Kahn ainsi que de nombreux entreprises et hommes d'affaires français. La Société générale, troisième banque du pays, était en outre mise en cause.
L'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a ainsi été indirectement impliqué, puisque la société d'investissement luxembourgeoise qu'il présidait jusqu'en octobre 2014, LSK, a créé 31 sociétés dans des paradis fiscaux. Selon Le Monde, LSK (Leyne Strauss-Kahn & Partners) a aidé des clients à ouvrir et à administrer, souvent de manière opaque, des sociétés aux Seychelles, aux îles Vierges britanniques, au Panama et à Hong Kong via une filiale baptisée Assya Asset Management Luxembourg (AAML). Le quotidien souligne que LSK, aujourd'hui en faillite, pratiquait l'activité offshore avant l'arrivée de DSK à sa présidence en octobre 2013. Contacté par Le Monde, son entourage fait valoir qu'il « n'était pas au courant de cette activité de domiciliation offshore ».
Le même quotidien a par ailleurs dévoilé, tout en soulignant leur légalité, les systèmes offshore utilisés par quelques grandes sociétés et fortunes françaises : GL Events, Geopetrol, ou encore Maurel et Prom côté entreprises, Jacques Glénat ou Gérard Autajon côté particuliers.
En outre, le directeur général de Société générale, Frédéric Oudéa, a défendu hier sa banque, épinglée mardi par Le Monde pour avoir ouvert 979 sociétés offshore par l'intermédiaire de Mossack Fonseca. « Je trouve scandaleux les amalgames et les inexactitudes qui sont véhiculés concernant la Société générale dans le cadre de cette enquête », a-t-il martelé dans un entretien au Figaro, expliquant que sa banque n'avait « plus aucune implantation dans les paradis fiscaux ». Ses propos faisaient suite à ceux du ministre des Finances, Michel Sapin, qui avait exigé hier « de connaître l'état actuel total de la situation, l'évolution de 2012 à 2015 et les raisons de l'ouverture éventuelle de nouveaux comptes offshore », sur la radio Europe 1.

Dans les milieux criminels
Hier, le Süddeutsche Zeitung a révélé que Mossack Fonseca avait par ailleurs eu pour clients des barons de la drogue, ou des personnes ou sociétés faisant l'objet de sanctions européennes ou américaines.
Le journal allemand affirme que dans la liste des clients du cabinet figurent « des trafiquants de drogue du Mexique, du Guatemala et d'Europe de l'Est » qui ont fait l'objet de sanctions. « Un probable financier du Hezbollah, des personnes soutenant les programmes nucléaires iranien et nord-coréen, et deux soutiens présumés du président du Zimbabwe, Robert Mugabe » apparaissent également dans ces fichiers, poursuit le journal sans toutefois donner l'identité des personnes ou des sociétés mises en cause. « Au moins 22 personnes et au moins 24 sociétés » avec qui Mossack Fonseca a fait des affaires étaient ou sont sur des listes visées par des sanctions américaines ou européennes, selon la même source. Le Süddeutsche Zeitung ajoute que dans certains cas, la collaboration s'est achevée avant que les sanctions n'entrent en vigueur, mais que dans d'autres, elle s'est au contraire poursuivie durant des années.
(« OLJ » avec agences)

Dimanche, une fuite massive de documents, révélée par plus de 100 journaux à travers la planète et coordonnée par le Consortium international des journalistes d'investigation (Icij), a mis à jour des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, de stars du football ou de célébrités. Voici les principales informations à retenir de la journée de mercredi.
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