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Moyen Orient et Monde - Pourparlers de paix

L’opposition syrienne réunie à Riyad, grande absente de la rencontre de Genève

Confiant, Staffan de Mistura a affirmé que « cette fois-ci doit être la bonne ».

Des avions russes ont survolé hier Lattaquié. Omar Sanadiki/Reuters

L'opposition syrienne réunie à Riyad ne sera pas à Genève aujourd'hui pour le début prévu de pourparlers de paix indirects avec le régime, faute d'avoir pu prendre une décision sur sa participation au processus. « Les réunions de Genève vont commencer vendredi et nous n'y serons pas car nous n'avons pas encore pris de décision », a indiqué un porte-parole du Haut Comité des négociations (HCN). « Nous allons poursuivre nos réunions vendredi à Riyad », pour le quatrième jour consécutif, a-t-il ajouté.
À Genève, la porte-parole des Nations unies pour les pourparlers, Khawla Matar, a affirmé pour sa part que l'Onu maintenait à aujourd'hui le lancement des pourparlers de paix, précisant qu'« un communiqué de presse serait diffusé ce matin sur la logistique et les détails ».
Le HCN a été spécialement créé en décembre à Riyad pour représenter les principaux groupes politiques et armés de l'opposition aux négociations indirectes avec le régime de Bachar el-Assad.
La communauté internationale compte sur les pourparlers de Genève pour trouver une solution politique à un conflit ayant fait plus de 260 000 morts et déplacé des millions de personnes depuis 2011. Elle y voit aussi un moyen de concentrer les forces sur la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI).

« Khalas »
L'émissaire de l'Onu pour la Syrie avait affirmé avant l'annonce de l'opposition que les discussions « ne peuvent pas échouer ». Staffan de Mistura a adressé un message vidéo en anglais aux Syriens. « Maintenant, on a besoin de vous entendre interpeler les délégations à la conférence (de Genève) et leur dire qu'ils ne peuvent pas manquer cette occasion », a-t-il affirmé. « Cette fois-ci doit être la bonne. Vous avez vu suffisamment de conférences » de paix, ces pourparlers « ne peuvent pas échouer », a insisté l'émissaire de l'Onu pour la Syrie. « Khalas » , a-t-il dit en arabe, « ça suffit ».
Selon une source proche du gouvernement syrien, la délégation du régime arrivera, elle, aujourd'hui à Genève et rencontrera M. de Mistura. « Les discussions ne commenceront probablement pas avant la fin de l'après-midi », a précisé Khawla Matar.

« Participer à une mascarade »
Pour Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, « l'opposition est très embêtée car sa marge de manœuvre s'est réduite » en raison notamment des récentes victoires du régime sur le terrain avec l'aide de la Russie, « confortant de plus en plus Assad. La vraie question pour elle est : Est-ce que ça vaut le coup d'aller à Genève et participer à une mascarade menée par le régime et les Russes alors qu'elle n'a rien à gagner ? », ajoute-t-elle.
Staffan de Mistura a donné au HCN des assurances sur les points de la résolution 2254 dans laquelle le Conseil de sécurité de l'Onu appelait à un arrêt des bombardements des zones civiles et à un accès aux zones civiles assiégées. « L'Onu approuve une résolution pour faire entrer de l'aide humanitaire puis nous demande de discuter de cette question sur la table des négociations. Nous demandons à Ban Ki-moon des clarifications », a indiqué une source proche du HCN. Ce dernier, qui insiste pour être le seul représentant de l'opposition aux négociations, a par ailleurs réclamé à M. de Mistura des précisions sur « la nature des invitations » adressées à des opposants ne faisant pas partie de cette instance.
Parmi ces derniers figure Haytham Mannaa, coprésident du Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d'opposants kurdes et arabes, qui est déjà à Genève. Or la participation des Kurdes, en pointe dans la lutte contre l'EI qui occupe de vastes régions de Syrie, est un des points de discorde entre l'opposition et les pays étrangers impliqués dans le conflit, comme la Turquie qui s'y oppose.
La résolution 2254, sur laquelle se baseront les pourparlers, prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition exige le départ de M. Assad au début de la période de transition.
D'autre part, la Russie a proposé hier une réunion le 11 février à Munich, en Allemagne, du Groupe international de soutien à la Syrie (17 pays, dont la Russie, les États-Unis, l'Arabie saoudite et l'Iran, ainsi que ceux de l'Union européenne, de l'Onu et de la Ligue arabe).

54 civils tués
Sur le terrain, les violences n'ont pas connu de répit : 54 civils ont été tués en 24 heures dans des frappes russes sur des zones tenues par l'EI et la rébellion dans le nord et l'est de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Enfin hier, le ministre syrien de la Défense Fahd el-Freij a discuté à Moscou avec son homologue russe Sergueï Choïgou du « développement » des relations militaires.

(Source : AFP)

L'opposition syrienne réunie à Riyad ne sera pas à Genève aujourd'hui pour le début prévu de pourparlers de paix indirects avec le régime, faute d'avoir pu prendre une décision sur sa participation au processus. « Les réunions de Genève vont commencer vendredi et nous n'y serons pas car nous n'avons pas encore pris de décision », a indiqué un porte-parole du Haut Comité des...

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