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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le régime multiplie les victoires dans la région d’Alep

« Jihadi John » probablement tué dans un raid américain ; Washington pessimiste quant aux avancées diplomatiques possibles à Vienne.

Les États-Unis ont probablement tué dans un bombardement jeudi le bourreau britannique du groupe État islamique (EI) « Jihadi John ». Site Intelligence Group/HO/AFP

Les forces du régime syrien, appuyées par les frappes russes, ont remporté deux importantes victoires cette semaine. Après avoir piétiné plus d'un mois, l'armée de Bachar el-Assad, épaulée par le Hezbollah et des combattants iraniens, s'est emparée jeudi d'al-Hader, un fief de la rébellion au sud de la ville d'Alep, à 10 km de la route internationale, selon une source militaire. La cité d'al-Hader, située à 25 km de la ville d'Alep, « est le plus grand QG des forces rebelles, notamment le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et les islamistes, au sud d'Alep. Sa capture permet aux forces du régime de se rapprocher de la route internationale », contrôlée depuis novembre 2012 par les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pour le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, « la capture de Hader est la plus importante avancée stratégique des forces du régime depuis le début des frappes russes ».
Mardi, dans la même province d'Alep, l'armée syrienne avait également brisé le siège de l'aéroport militaire de Kweires imposé depuis deux ans par les jihadistes du groupe État islamique (EI), sa première victoire significative face à cette organisation jihadiste depuis le début, le 30 septembre, de la campagne aérienne de Moscou en appui au régime Assad. L'aéroport de Kweires, dans l'est de la province d'Alep, où étaient retranchés plus d'un millier de soldats pendant deux ans, va servir de base avancée contre l'EI dans la région, a affirmé une source militaire. « Contrôler Kweires marque un réel tournant dans les opérations militaires autour de la ville d'Alep, notamment parce que l'armée se trouve désormais à quelques kilomètres de la station électrique alimentant la cité, a déclaré la source militaire. Une prise totale de Kweires donne aux forces syriennes et russes un poste avancé pour mener d'autres opérations. »
Les forces gouvernementales syriennes ont également repris hier le village de Tel Hadya, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d'Alep, ont rapporté l'OSDH et la télévision publique syrienne. Cette localité est située à proximité immédiate de l'axe routier qui relie les principales villes syriennes, de Damas à Alep en passant par Homs et Hama.

Opérations en préparation
Dans la foulée et après de violents combats, le régime et ses alliés ont également réussi à reprendre la localité d'al-Eiss et ses environs. Selon l'OSDH, « c'est un secteur-clé car situé en hauteur, et le régime a désormais dans sa ligne de feu l'autoroute Homs-Alep ».
Selon la source militaire, l'armée se trouve désormais à quelques kilomètres de Deir Hafer, un bastion de l'EI plus à l'est, et d'al-Bab, un autre fief de l'organisation jihadiste au nord de l'aéroport. « Elle se prépare à lancer des opérations militaires dans cette région où il n'y a pas eu de combats depuis trois ans. L'objectif consiste à pénétrer dans des régions sous contrôle (de l'EI) plutôt que d'affronter les rebelles », a-t-elle dit.
Parallèlement, une alliance récemment formée de mouvements rebelles syriens, soutenus par les États-Unis, a annoncé hier la prise de la ville d'al-Hol, dans la province de Hassaké, qui était aux mains des jihadistes de l'EI. Un porte-parole des combattants kurdes, qui font partie de l'alliance, a déclaré se trouver dans la ville, proche de la frontière avec l'Irak, ajoutant que les jihadistes avaient pris la fuite. Il s'agit de la première opération déclarée des Forces démocratiques de Syrie, qui ont annoncé leur formation ce mois-ci et qui regroupe des milices kurdes YPG soutenues par les États-Unis et un certain nombre de groupes rebelles arabes.

Jihadi John probablement tué
Parallèlement, les États-Unis ont probablement tué dans un bombardement jeudi soir le bourreau britannique de l'EI « Jihadi John », que l'on voit dans plusieurs vidéos de décapitation d'otages occidentaux et qui était devenu emblématique de la cruauté de l'organisation jihadiste. « Nous sommes raisonnablement certains d'avoir tué la cible que nous visions, qui est Jihadi John », de son vrai nom Mohammad Emwazi, même si « cela prendra du temps (...) pour formellement (le) prouver », a déclaré hier un porte-parole de l'armée américaine, dans une vidéoconférence depuis Bagdad. « C'est certainement un coup significatif pour le prestige » de l'EI, mais « il n'était pas un personnage important » dans l'organisation opérationnelle, a-t-il ajouté. Le jihadiste, un programmeur informatique de Londres, né au Koweït en 1988 d'une famille apatride d'origine irakienne, était « un animal humain », a-t-il estimé. « Jihadi John » était devenu l'incarnation de la cruauté du groupe EI, s'affichant dans plusieurs vidéos de décapitation de prisonniers occidentaux, toujours vêtu de noir, masqué et couteau à la main. Un ancien prisonnier l'avait qualifié de « type froid, sadique et impitoyable ».

Beaucoup reste à faire
Alors que les efforts se multiplient pour tenter de trouver une solution au conflit qui a fait plus de 250 000 morts en Syrie depuis mars 2011, le secrétaire d'État américain John Kerry a douché les espoirs d'un règlement diplomatique qui pourrait être trouvé aujourd'hui à Vienne entre une vingtaine de pays et organisations internationales. « Je ne peux pas vous dire que nous sommes au seuil d'un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire », a admis M. Kerry devant un centre de recherches et d'études à Washington.
Il a donné la liste des gouvernements et organisations qui formeront à Vienne « un groupe extraordinaire » : l'Onu, l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Égypte, les Émirats arabes unis, la France, l'Iran, l'Irak, l'Italie, la Jordanie, le Liban, Oman, le Qatar, la Russie, le Royaume-Uni et la Turquie. Après une première réunion multilatérale à Vienne le 30 octobre, les grandes puissances et les pays de la région cherchent à dessiner les contours d'une transition politique en Syrie. Mais les États-Unis et leurs alliés arabes et européens d'un côté et la Russie et l'Iran de l'autre restent en profond désaccord sur le sort à réserver à M. Assad.

(Sources : agences)

Les forces du régime syrien, appuyées par les frappes russes, ont remporté deux importantes victoires cette semaine. Après avoir piétiné plus d'un mois, l'armée de Bachar el-Assad, épaulée par le Hezbollah et des combattants iraniens, s'est emparée jeudi d'al-Hader, un fief de la rébellion au sud de la ville d'Alep, à 10 km de la route internationale, selon une source militaire. La...

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AU CARRÉ NÉGATIF DES ÉTENDUES PERDUES...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 37, le 14 novembre 2015

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Commentaires (2)

  • AU CARRÉ NÉGATIF DES ÉTENDUES PERDUES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 37, le 14 novembre 2015

  • "Il a donné la liste des gouvernements et organisations qui formeront à Vienne un groupe extraordinaire : l'Onu, l'Union européenne, la Ligue arabe, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Égypte, les Émirats arabes unis, la France, l'Iran, l'Irak, l'Italie, la Jordanie, le Liban, Oman, le Qatar, la Russie, le Royaume-Uni et la Turquie." ! Pourquoi ne pas y joindre le héZébbb de l'haSSine et la bääSSyrie de l'aSSadique ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 04, le 14 novembre 2015

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