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Moyen Orient et Monde - Turquie

Erdogan accusé de préparer un « coup d’État civil »

Un soldat tué dans des affrontements avec le PKK ; une douzaine de personnes otages.

La vidéo de Mehmet Alkan, un lieutenant-colonel de l’armée turque, mettant en cause l’offensive meurtrière lancée contre les rebelles kurdes, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux du pays. Ihlas News Agency / Stringer / AFP

Un soldat turc est mort dans des heurts avec les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région de Diyarbakir (Sud-Est), a annoncé hier l'armée turque.
Les violences ont éclaté après que des rebelles kurdes eurent attaqué à la roquette et aux armes de longue portée une unité de l'armée qui gardait un barrage hydroélectrique dans le district de Kulp, près de Diyarbakir. En réponse, l'armée a mené une opération dans les airs pour « neutraliser » les rebelles kurdes à l'origine de l'attaque. Depuis le début de la « guerre contre le terrorisme » lancée par Ankara, 56 membres des forces de sécurité turque sont morts dans des attaques revendiquées ou attribuées au PKK, dont 812 combattants ont été tués selon un dernier bilan fourni par l'armée turque. Des chiffres qui restent toutefois difficiles à vérifier.
À ce sujet, la vidéo d'un lieutenant-colonel de l'armée turque, prostré hier sur le cercueil de son frère mort dans des combats, mettant en cause l'offensive meurtrière lancée contre les rebelles kurdes, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux du pays. « Qui est son meurtrier ? Quelle est la cause de sa mort ? (...) Que s'est-il passé pour que ceux qui nous parlaient encore hier d'une solution » avec les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) « n'ont plus que le mot guerre à la bouche ? », s'est exclamé avec ferveur Mehmet Alkan, vêtu de ses habits militaires, lors des funérailles de son frère dans la région d'Osmaniye (sud du pays). La victime, Ali Alkan, capitaine dans l'armée turque, a été tuée samedi dans la province de Sirnak (Sud-Est) dans une attaque attribuée au PKK. Plusieurs milliers de personnes assistaient aux funérailles hier du jeune militaire, au cours desquelles des slogans contre le Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir depuis 2002) ont été scandés. « Ceux qui disent "je souhaite mourir en martyr" alors qu'ils se baladent dans les palais avec 30 gardes du corps n'ont qu'à aller là-bas », sur le front avec l'Irak et la Syrie, a lancé l'homme devant des journalistes, selon une vidéo de l'agence de presse Cihan. En effet, le ministre de l'Énergie Taner Yildiz a déclaré mercredi souhaiter « mourir en martyr, pour la religion, la nation et le pays » avant d'expliquer que le sens de ses propos était philosophique.

À la frontière avec l'Iran...
Par ailleurs, onze douaniers et leur chauffeur ont disparu depuis deux jours dans la région de Van dans l'est de la Turquie, à la frontière avec l'Iran, a détaillé hier l'armée sur son site Internet. Il n'y a pour l'heure aucune information sur leur sort mais l'armée a confirmé hier que le groupe avait été enlevé au poste frontalier de Kapikoy, qui sépare la Turquie de l'Iran, par « l'organisation séparatiste terroriste », une phrase régulièrement utilisée par l'armée turque pour désigner le PKK, sans le nommer. Les enlèvements par le PKK sont assez courants et leur issue en général positive.
Dans ce contexte, le chef du principal parti de l'opposition en Turquie a accusé hier le président turc Recep Tayyip Erdogan de préparer un « coup d'État civil », après l'échec des négociations pour la formation d'un gouvernement de coalition ouvrant la voie à un nouveau scrutin législatif. « Nous sommes face à un coup d'État civil », a lancé le président du Parti social-démocrate (CHP) Kemal Kiliçdaroglu. « Aucune loi n'est respectée en ce moment en Turquie, la démocratie est suspendue, tout comme la Constitution », s'est insurgé le leader du CHP lors d'une conférence, qui s'est tenue au siège du parti à Ankara et retransmise à la télévision turque.
Pour le CHP, Recep Tayyip Erdogan a délibérément fait échouer les négociations pour mener le pays vers un nouveau scrutin dans l'espoir d'obtenir de meilleurs résultats. Le président turc, qui doit rencontrer le président du Parlement aujourd'hui pour déterminer les conditions d'un nouveau scrutin, a d'ores et déjà appelé à des législatives anticipées au 1er novembre. Le CHP accuse le président turc d'avoir violé la Constitution en ne lui donnant pas l'opportunité de former un gouvernement de coalition.

(Source : AFP)

Un soldat turc est mort dans des heurts avec les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région de Diyarbakir (Sud-Est), a annoncé hier l'armée turque.Les violences ont éclaté après que des rebelles kurdes eurent attaqué à la roquette et aux armes de longue portée une unité de l'armée qui gardait un barrage hydroélectrique dans le district de Kulp, près de...

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