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Moyen Orient et Monde - Gaza

Cinq attentats inédits visent le Hamas et le Jihad islamique

Les autorités au pouvoir dans l'enclave palestinienne pourraient mener des arrestations dans les milieux salafistes, soupçonnés d'être derrière les attaques qui n'ont fait aucun mort.

Les explosions visant les deux mouvements islamistes ont totalement détruit les véhicules dont les carcasses gisaient, carbonisées, devant les domiciles de leurs propriétaires, sans toutefois faire de victime. Mohammad Abed/AFP

Des attentats quasi simultanés ont détruit hier les voitures de cinq membres des branches armées du Jihad islamique et du Hamas, mais n'ont pas encore été revendiqués.
Selon les témoins, des bombes avaient été placées sous trois voitures appartenant à des membres des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, et deux à des membres des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique. La police du mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave palestinienne n'a accusé personne, mais promis que les « saboteurs » ne pourraient « pas échapper aux sanctions ». Hier matin, les explosions ont totalement détruit les véhicules dont les carcasses gisaient, carbonisées, devant les domiciles de leurs propriétaires, sans toutefois faire de victime. Seuls des « dégâts matériels » sont à déplorer, a assuré la police du Hamas.
Al-Qassam et al-Qods ont dénoncé hier « une tentative de s'en prendre à la résistance en faisant exploser les véhicules de ses combattants ». Des violences qui, ont assuré les deux mouvements qui ont mené il y a un la guerre contre Israël à Gaza, « ne servent que l'occupant et ses objectifs » et placent leurs auteurs « dans le camp des traîtres », sans toutefois pointer du doigt une organisation en particulier.
Ces attentats sont inédits à différents niveaux : c'est la première fois que le Jihad islamique, deuxième force à Gaza et allié du Hamas, est ainsi visé. C'est aussi la première fois qu'une attaque coordonnée – les cinq bombes ont explosé en l'espace d'un quart d'heure dans le même quartier de Cheikh Radouane – vise autant de membres des mouvements islamistes à Gaza.

Climat explosif
Cette action fait suite à la contestation grandissante de salafistes radicaux des groupes soutenant l'État islamique (EI), et qui avaient déjà affirmé être responsables de plusieurs attentats récents contre le Hamas. En effet, plusieurs attaques ont déjà visé des membres, parfois de haut rang, du Hamas, ainsi que plusieurs de ses bâtiments. La plus spectaculaire avait eu lieu début mai lorsqu'un groupe salafiste se faisant appeler les « Partisans de l'État islamique à Jérusalem » a revendiqué des tirs de mortier contre une base d'al-Qassam. À chaque fois, le mode opératoire semble indiquer qu'il s'agit de menaces et d'avertissements, les explosions survenant toujours de nuit ou à une heure où aucun passant ne se trouve aux alentours. Mais après l'attaque d'hier, la police du Hamas, qui assure surveiller les groupes salafistes à Gaza, a promis la fermeté. Elle pourrait mener de nouvelles arrestations. Pour rappel, en effet, après plusieurs attaques contre ses forces ainsi que des intérêts étrangers, le Hamas avait arrêté en juin des dizaines de personnes dans les milieux salafistes. Une figure salafiste avait trouvé la mort dans un échange de tirs avec la police et les arrestations avaient provoqué une volée de communiqués menaçants de la part de la mouvance salafiste. Le Hamas avait déjà durement réprimé en 2009 des mouvements salafistes radicaux allant jusqu'à détruire l'une de leurs mosquées. Pour le Hamas comme pour le Jihad islamique, les actes de l'État islamique « salissent l'image de l'islam » et vont « à l'encontre de ses principes ». Un cadre du mouvement islamiste indiquait encore récemment que « le Hamas ne veut pas que Gaza devienne la Syrie ou l'Irak, car ce serait faire un cadeau à l'occupant israélien ».
Dans la bande de Gaza, c'est un climat explosif qui règne. Que ce soit la pauvreté ou le chômage galopants, les promesses de reconstruction qui se font toujours attendre un an après la dernière guerre, les attentats de l'EI dans le Sinaï égyptien voisin, l'enfermement dû au blocus israélien et à la fermeture de la frontière par l'Égypte, rien ne semble entériner une situation plus que délicate. Cela explique très certainement pourquoi une grande partie des Gazaouis sont déçus par les partis traditionnels palestiniens et se radicalisent. Les experts affirment que l'attrait de l'EI qui multiplie les exactions en Syrie et en Irak et qui a désormais une branche dans le Sinaï se fait de plus en plus sentir parmi la jeunesse dans un territoire exigu où s'entassent 1,8 million de personnes. Pourtant, aucun groupe à Gaza n'a obtenu jusqu'ici l'adoubement de cette organisation extrémiste.
(Source : AFP)

Des attentats quasi simultanés ont détruit hier les voitures de cinq membres des branches armées du Jihad islamique et du Hamas, mais n'ont pas encore été revendiqués.Selon les témoins, des bombes avaient été placées sous trois voitures appartenant à des membres des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, et deux à des membres des Brigades Al-Qods, la branche armée...

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