Hommage appuyé à Antoinette Chahine

Un vibrant hommage a été rendu à l'activiste des droits de l'homme, Antoinette Chahine, au cours d'un dîner organisé dimanche à Eddé Sands, à l'occasion de son obtention de la nationalité française que lui a octroyée le gouvernement français en hommage à son courage pendant et après son emprisonnement à la suite de l'affaire de l'Église Notre-Dame de la Délivrance de Zouk. Rappelons qu'Antoinette Chahine, militante FL, avait été accusée et condamnée à la peine de mort en 1994 et avait été ensuite acquittée en 1999.
L'événement a eu lieu en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses, sociales et du monde des médias, notamment les députés Sethrida Geagea, Antoine Zahra, Fadi Karam, Élie Keyrouz, l'ancien ministre Salim Wardy, la deuxième conseillère à l'ambassade de France, Céline Place, qui représentait l'ambassadeur Patrice Paoli, les archevêques Guy Noujeim, Boulos Rouhana, Michel Aoun, Mounir Khairallah, le chef du Parti de la paix, Roger Eddé, le président du conseil municipal de Jbeil, Ziad Hawat, le directeur exécutif de l'Organisation des droits de l'homme et du droit humanitaire, Waël Kheir, ainsi que deux représentants de l'organisation Amnesty International France.
Dans une allocution de circonstance, la députée Sethrida Geagea a indiqué que « la France a accordé la nationalité à Antoinette Chahine (et à ses enfants) en hommage à sa foi en un Liban libre et indépendant, et en raison de son refus de livrer un faux aveu de culpabilité et de produire un faux témoignage condamnant les Forces libanaises et leur leader, Samir Geagea, malgré les sévices que lui avait infligés le régime barbare de Hafez el- Assad ».
La députée FL a en outre salué l'activiste pour le sens de défi dont elle est dotée et à travers lequel elle œuvre pour la liberté, « portant une voix qui défend les valeurs de la vie et la dignité humaine dans tous les coins du monde ». Invoquant d'autres qualités, Sethrida Geagea a parlé aussi d'une modestie en même temps que d'une détermination à « militer pour l'abolition de la peine de mort, la vie devant représenter une haute valeur dans toute société ». La députée s'est ensuite directement adressée à Antoinette Chahine, exprimant son admiration et sa considération pour « l'épouse, la mère et la militante » et renouvelant au nom des Forces libanaises son engagement de continuer à œuvrer pour le Liban, « afin que des citoyens comme vous soient fiers de nous ». Mme Geagea a remercié en conclusion l'État français, défenseur des droits de l'homme, qui s'est tenu aux côtés de l'activiste durant la période de son emprisonnement.
Prenant à son tour la parole, Antoinette Chahine s'est dit « honorée d'obtenir la nationalité d'un pays qui respecte et défend les droits de l'homme et considère les valeurs humaines comme sacrées », avant d'adresser ses remerciements aux associations humanitaires qui se sont solidarisées avec sa cause et à ses amis et sa famille, notamment à sa mère qui lui a « offert tout son soutien pour qu'elle continue à dire la vérité même durant les moments les plus difficiles ».
Notons que l'événement a par ailleurs été marqué par la projection d'un film documentaire évoquant le parcours d'Antoinette Chahine, depuis son arrestation jusqu'à sa sortie de prison et l'annonce de son innocence ainsi que son combat pour la défense des droits de l'homme.