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Moyen Orient et Monde - Repère

L’« Armée de la conquête », la coalition qui avance face au régime syrien

La poussée relativement rapide de « Jaïch el-Fateh » est due en partie à une meilleure coordination entre les groupes rebelles.

L’« Armée de la conquête » a mis la main sur la base militaire de Qarmid, ne laissant au régime que quelques positions dans la province d’Idleb. Ammar Abdullah/Reuters

Qui forme l'« Armée de la conquête » ?
Annoncée en mars, la coalition « Jaïch el-Fateh » est composée essentiellement de groupes islamistes, comme Ahrar el-Cham, et jihadistes, tels que le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. Elle compte aussi Faïlaq el-Cham, un regroupement de bataillons liés aux Frères musulmans, ou le petit groupe jihadiste Jund el-Aqsa. Cette « Armée de la conquête » coopère avec d'autres groupes rebelles, dont Fursan el-Haq qui recevait auparavant des armes américaines. Dans certaines batailles, particulièrement dans le nord de la province de Hama (Centre), ce sont des groupes modérés qui sont à la pointe.

Quels sont les gains de la coalition ?
Elle s'est emparée de plusieurs positions stratégiques dans la province d'Idleb, dont le chef-lieu du même nom, qui est le second à échapper au pouvoir central après Raqqa, dans le nord. La prise samedi de Jisr el-Choughour, une ville stratégique de cette province, ouvre aux rebelles la voie vers les fiefs du régime que sont les provinces de Lattaquié (Ouest) et de Hama. Ils ont mis lundi la main sur la base militaire de Qarmid, ne laissant au régime que quelques positions dans cette province.

Qui soutient cette coalition ?
Les groupes composant l'« Armée de la conquête » sont appuyés par des pays étrangers dont le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, en rivalité pour le contrôle de l'opposition. L'idée a couru que la formation de cette coalition résulterait d'un accord entre ces trois puissances régionales, mais des experts restent sceptiques, notant que des regroupements identiques entre groupes d'idéologies différentes ont vu le jour dans d'autres parties de la Syrie. Le Front al-Nosra, qualifié de « terroriste » par les États-Unis, avait chassé cette année d'Idleb différents groupes rebelles soutenus par les Américains. Mais il coopère désormais avec des groupes ayant reçu des missiles antichars américains largement employés dans les derniers combats.

Qu'est-ce qui explique les succès ?
L'avancée relativement rapide à Idleb est due en partie à une meilleure coordination entre les groupes rebelles, selon Noah Bonsey, analyste à l'International Crisis Group. « Mais le plus important au niveau stratégique, ce sont les pertes humaines que le régime n'est plus en mesure de remplacer », dit-il. En outre, la province d'Idleb, située à la frontière avec la Turquie, se trouve loin de Damas et n'est donc pas une priorité pour les alliés du régime comme le Hezbollah, qui est en revanche très présent aux côtés des forces gouvernementales autour de la capitale. « Il y a fort à parier que le régime se défendra de manière bien plus efficace dans des régions qu'il considère comme stratégiques comme Damas », selon Noah Bonsey.

Quels sont ses rapports avec l'EI ?
« L « 'Armée de la conquête » n'a pas de rapports avec le groupe jihadiste État islamique (EI). Depuis sa création, elle n'a pas affronté l'EI, mais cela pourrait être le cas si elle progressait dans la province de Hama, le groupe ultraradical étant présent. En revanche, plusieurs de ses composantes ont combattu l'EI dans le passé, dans le nord et surtout l'est de la Syrie. Dans les zones conquises, la stratégie suivie est différente. Ainsi, à Idleb, les groupes rebelles se partagent l'administration en dépit de l'annonce l'an dernier par le Front al-Nosra de vouloir créer un « émirat » islamique rivalisant avec le « califat » de l'EI.

Et après ?
L'« Armée de la conquête » va sûrement continuer à se concentrer sur Idleb pour prendre les dernières positions du régime afin de l'éliminer de la province. Les rebelles ont également avancé dans la province de Hama et ils peuvent utiliser l'avantage créé par la prise de Jisr el-Choughour pour mener des attaques vers le bastion du régime que représente la région côtière de Lattaquié.
Pour le régime, les pertes sont sérieuses mais pas nécessairement désespérées, selon l'expert de la Syrie Thomas Pierret. Le régime est « en position de grande faiblesse. Ceci ne signifie pas nécessairement que la chute est pour demain. En 2012, le régime a survécu alors qu'il subissait des désastres militaires d'une plus grande ampleur », selon lui.

(Source : AFP)

Qui forme l'« Armée de la conquête » ?Annoncée en mars, la coalition « Jaïch el-Fateh » est composée essentiellement de groupes islamistes, comme Ahrar el-Cham, et jihadistes, tels que le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. Elle compte aussi Faïlaq el-Cham, un regroupement de bataillons liés aux Frères musulmans, ou le petit groupe jihadiste Jund el-Aqsa. Cette...

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LA ROUE TOURNE AVEC VITESSE... MAIS APRÈS ? UNE NOUVELLE LYBIE ? IL FAUT CONTRÔLER LA ROUE...

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 19, le 29 avril 2015

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Commentaires (1)

  • LA ROUE TOURNE AVEC VITESSE... MAIS APRÈS ? UNE NOUVELLE LYBIE ? IL FAUT CONTRÔLER LA ROUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 19, le 29 avril 2015

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