Iran : protestation après une vidéo montrant la mise à mort de chiens par injection

Une vidéo montrant des hommes en train d'injecter de l'acide à un chien pour le tuer dans la ville de Shiraz (sud) a provoqué des protestations dans plusieurs villes iraniennes, ont rapporté lundi des médias locaux.

Quelque 500 personnes se sont rassemblées dimanche à Téhéran devant le siège de l'Organisation de la protection de l'environnement pour protester contre la mise à mort des chiens par injection montrée dans une vidéo non datée. Certains portaient des pancartes avec l'inscription "ne soyez pas cruels" avec les chiens ou "arrêtez l'abus des animaux".

La vice-présidente de l'Iran et chef de l'Organisation, Massoumeh Ebtekar, qui s'est adressée aux protestataires a déclaré que "faire du mal aux animaux est inacceptable en toute circonstance", selon les médias iraniens. Dans une lettre au ministre de l'Intérieur, la vice-présidente a demandé de prendre des mesures pour faire cesser "ces méthodes non conventionnelles de contrôle de la population des chiens errants", selon l'agence officielle Irna.

L'ancienne star du football iranien Ali Karimi, qui avait joué au Bayern Munich, a publié une photo avec ses deux chiens sur son compte Instagram en ajoutant: "les chiens sont les animaux domestiques les plus gentils. J'espère que ceux qui, sous n'importe quel prétexte, ont commis cela auront ce qu'ils méritent". Un défenseur des droits des animaux a affirmé à l'agence Fars que l'équivalent de 4 dollars était versé pour chaque chien tué.

La mairie de Shiraz a été submergée par les appels de d'habitants qui voulaient protester contre la mise à mort des chiens, selon Jafar Omidi, un responsable local, cité par l'agence Fars. En février dernier, la municipalité de Téhéran a lancé un programme pour vacciner les chiens errants dans les montagnes du nord de la capitale pour les protéger.

Le fait de posséder un chien en Iran est vu par les autorités comme une mode importée de l'Occident, contraire aux mœurs islamiques qui les considèrent comme "najes" (impur en farsi) lorsqu'ils vivent à l'intérieur du domicile. Promener son chien dans un lieu public ou le transporter en voiture est interdit, sous peine de voir l'animal saisi et le véhicule confisqué. En novembre, des députés ultraconservateurs avaient soumis au Parlement un texte punissant les propriétaires de chiens de 74 coups de fouet ou de lourdes amendes.