En dépit d'un compromis détaillé, conclu à Lausanne, qu'il a qualifié d'« historique », le président américain Barack Obama n'en a pas fini avec le dossier nucléaire iranien : il va lui falloir empêcher un Congrès sceptique de saboter un éventuel accord tout en prévenant le risque d'une rupture des pourparlers d'ici à juin.
« C'est un développement encourageant, mais le diable se cache toujours dans les détails », souligne Edwin Lyman, de l'Union of Concerned Scientists, une ONG basée à Washington très critique vis-à-vis de l'énergie nucléaire. Barack Obama lui-même a averti jeudi que l'accord d'étape de Lausanne ne garantissait pas un succès au final. En outre, l'annonce d'un compromis entre l'Iran et le P5+1 n'a pas convaincu l'opposition républicaine, majoritaire au Congrès, de renoncer à des projets de loi qui pourraient saborder les futurs pourparlers. Un de ces projets exigerait que tout accord définitif soit validé par le Congrès. Le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, a estimé que l'accord de Lausanne représentait un « écart alarmant » par rapport aux buts initiaux de Barack Obama, sans préciser en quoi. Le sénateur Marco Rubio, l'un des prétendants républicains à la présidentielle de 2016, en a jugé les termes « très préoccupants » en promettant d'œuvrer à la mise en œuvre de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Arak et Fordo
Préparant la bataille à venir avec le Congrès, Barack Obama a invoqué certains de ses prédécesseurs, dont les républicains Richard Nixon, l'homme de la normalisation avec la Chine, et Ronald Reagan, signataire des premiers accords sur la réduction des arsenaux nucléaires avec l'Union soviétique. « Si le Congrès tue cet accord, alors les États-Unis seront accusés de l'échec de la diplomatie, l'unité internationale s'effondrera et la voie menant au conflit s'élargira, a-t-il dit. Cela, le peuple américain le comprend, et c'est pourquoi de solides majorités soutiennent un règlement diplomatique à la question du nucléaire iranien. » Obama, qui s'est fait élire en 2008 à la Maison-Blanche sur la promesse d'en finir avec les interventions militaires à l'étranger, pourrait aussi s'appuyer sur le contenu plutôt détaillé de l'accord-cadre, même si de nombreux points cruciaux n'ont toujours pas été réglés. « La grande question est de savoir si c'est assez précis pour répondre aux demandes des opposants au Congrès et assez vague pour que les Iraniens puissent faire valoir à leur opinion qu'ils n'ont pas cédé sur tous les points », déclare Jon Alterman, directeur pour le Moyen-Orient du Center for Strategic and International Studies de Washington. « Le comportement de l'Iran en Syrie, en Irak et au Yémen va continuer de troubler le jeu pour Obama au Moyen- Orient, estime Aaron David Miller, ancien négociateur américain sur le Proche-Orient. Mais il y a sans doute aujourd'hui assez d'élan pour parvenir à la prochaine phase des négociations. »
Matt SPETALNICK/Reuters
commentaires (4)
Le fond du fond du probleme n'est pas Obama ni le traite de Lausanne ni le congres , c'est seulement si les usurpateurs peuvent y aller et detruire les installations nucleaires de l'Iran NPR sans les consequences d'un day after ! On voit babayahou et ses 40 voleurs demander qu'on rattache a cet accord le reconnaissance d'israel par l'Iran NPR , en a t il vraiment besoin ???? La verite est que si on ne peut pas bombarder l'Iran a cause de l'effet Chebaa du mois de janvier dernier , on se la boucle a double tour .
FRIK-A-FRAK
12 h 01, le 04 avril 2015