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Sport - Chroniques de la Canebière

« Bielsa no se va ? »

En poste à l’OM depuis juin 2014, Bielsa a réussi en peu de temps à transfigurer un collectif désenchanté.

En poste à l'Olympique de Marseille depuis juin 2014 et annoncé sur le départ à la fin de la saison, Marcelo Bielsa a réussi en peu de temps à transfigurer un collectif désenchanté. À une semaine du choc contre le Paris-Saint-Germain (PSG), son bilan laisse penser qu'il serait dommage pour le club Phocéen de le laisser partir.
En novembre 2010, les supporteurs chiliens déclaraient leur flamme à Marcelo Bielsa. Un fervent « Bielsa no se va ! » (Bielsa, ne t'en va pas ! ) était alors entonné par les 45 000 personnes venues assister à la rencontre amicale entre leur sélection et l'Uruguay, à l'Estadio Monumental de Santiago (victoire 2-0 pour le Chili). Cinq ans plus tard, c'est désormais au tour des supporteurs de l'Olympique de Marseille (OM) d'implorer celui que l'on surnomme « El Loco » de rester sur le banc de leur équipe la saison prochaine.
Mais les rapports délicats de cet entraîneur avec le président du club, Vincent Labrune, rendent cette perspective incertaine. En septembre déjà, Bielsa reprochait à l'administrateur d'avoir « fait des promesses qu'il savait intenables » concernant le recrutement de l'OM. En novembre, l'agent de joueurs Yvan Le Mé laissait échapper que l'Argentin, en contrat pour deux ans – dont une année sans option –, avait déjà annoncé son intention de partir au terme de la saison.
En mars, la position de l'intéressé a toutefois semblé se nuancer, Bielsa suggérant désormais que la balle serait dans le camp de la direction. Une éventuelle victoire au Vélodrome contre le PSG, mais, surtout, un sprint final réussi compteront sans doute pour beaucoup à la fin de la saison. Sur le plan sportif, cependant, même en cas de défaite dimanche prochain, le travail de l'Argentin aura fait honneur au rayonnement d'un club en difficulté depuis cinq ans.

L'OM du renouveau ?
Champion de France en 2010, l'OM n'a pas su faire fructifier la dynamique enclenchée par Robert Louis-Dreyfus lors de son entrée au capital du club en 2007. Après le décès de l'homme d'affaires en 2009, sa veuve et héritière, Margarita Louis-Dreyfus, abandonne progressivement la politique ambitieuse de son défunt époux (quelque 200 millions d'euros dépensés en deux ans) pour s'orienter vers une stratégie plus mesurée. Nommé en 2011 à la tête du club, Vincent Labrune met alors la priorité sur la réduction des déficits et le financement des travaux d'extension du stade au détriment de la politique de recrutement du club, au grand dam de nombreux supporteurs. Symbole de cette tendance, les seuls titulaires incontournables de l'équipe actuelle qui ont été recrutés en 2007 sont le gardien Steve Mandanda et le milieu offensif André Ayew.
Sur le plan sportif, l'OM était sur la pente descendante depuis le départ de Didier Deschamps en 2012. L'arrivée d'Élie Baup sur le banc marseillais avait clairement marqué une baisse des ambitions du club, avant la désillusion de 2014 (zéro pointé en Ligue des champions, 6e place en championnat). C'est à la suite d'un intérim de José Anigo, qui sera fatal à celui qui occupait le poste de directeur sportif de l'OM depuis la saison 2005-2006, que Labrune fait venir Bielsa à la Commanderie. Sans être un homme de palmarès, l'Argentin a la réputation d'un passionné adepte d'un style offensif construit sur pressing quasi permanent qui permet à ses équipes de prendre rapidement le contrôle des matchs. Les efforts qu'il exige de ses joueurs peuvent toutefois être source de conflits comme en témoigne la crise qui l'a opposé à Fernando Llorente lors de sa deuxième saison à l'Atletic Bilbao en 2012. Quelques années plus tard, l'attaquant espagnol décrivait au magazine So Foot la méthode de son ancien coach dans des termes plutôt élogieux : « La base de travail de Bielsa, c'est le joueur. Il arrive à te faire sortir des choses de ton subconscient footballistique dont tu n'imaginais même pas l'existence ! (...) Il nous disait souvent : pour s'améliorer, il faut s'ennuyer. »

Des efforts et des buts
La greffe d'El Loco à Marseille a en tout cas dépassé toutes les espérances des supporteurs marseillais habitués à voir leur équipe produire un football défensif justement réputé « ennuyeux » (pour les autres). Privé de compétition européenne, éliminé prématurément des coupes nationales, l'OM est toujours au contact à la course au titre à huit journées de la fin de saison. Mieux, le 14e club le plus populaire d'Europe, selon une étude du cabinet allemand Sport+Markt, devant l'Olympique lyonnais (17e) et le Paris-Saint-Germain (non classé), est également à ce stade dans le top 10 des meilleures attaques du continent, avec la bagatelle de 60 buts. Le record égalé de 12 victoires par 1 but à 0 sur la saison 2012-2013 semble désormais bien loin.
Sur le plan du jeu, les joueurs ont encore du mal à allier pressing et justesse technique, même si l'OM est désormais moins fébrile sur ses temps faibles, même en l'absence de son taulier, Nicolas Nkoulou. En termes de gestion d'effectif, Bielsa a lancé deux jeunes que peu d'observateurs attendaient, comme le défenseur Baptiste Aloé ou encore l'attaquant Michy Batshuayi, le « supersub » de ce début d'année 2015. Enfin, malgré une baisse de régime depuis le mois de décembre dernier, Bielsa a réussi à redresser la barre et mettre son équipe en position d'outsider par rapport au titre, avec la manière. En conclusion, grâce à Bielsa, l'OM a peut-être trouvé son second souffle. Et les supporteurs espèrent de tout cœur que la direction du club en profitera cette fois pour replacer leur club sur le devant de la scène européenne.

En poste à l'Olympique de Marseille depuis juin 2014 et annoncé sur le départ à la fin de la saison, Marcelo Bielsa a réussi en peu de temps à transfigurer un collectif désenchanté. À une semaine du choc contre le Paris-Saint-Germain (PSG), son bilan laisse penser qu'il serait dommage pour le club Phocéen de le laisser partir.En novembre 2010, les supporteurs chiliens déclaraient leur...

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