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Moyen Orient et Monde - Crise

La diplomatie française remue la crise syrienne

La France, qui a vu sa stratégie syrienne contestée, accueille cette semaine l'envoyé spécial de l'Onu et le chef de l'opposition syrienne en exil, à qui elle répétera ses positions de fermeté de principe dans un dossier où toute tentative de solution a échoué depuis quatre ans. Staffan De Mistura et le chef de la Coalition nationale syrienne, Khaled Hoja, arrivent mercredi à Paris, où ils rencontreront séparément les autorités françaises.
Ce regain d'activité de Paris autour de la question syrienne intervient une semaine après une visite controversée d'élus français à Damas, qui a alimenté un débat montant en Europe et aux États-Unis sur l'opportunité de parler au président Bachar el-Assad. Car quatre ans après le début de la tragédie syrienne, toutes les tentatives de résolution diplomatique de la crise ont échoué et l'irruption des jihadistes de l'État islamique a considérablement rebattu les cartes.
M. De Mistura lui-même a été le premier officiel à déclarer publiquement le mois dernier que le président syrien « faisait partie de la solution », s'attirant les foudres de l'opposition. Pour autant, Paris devrait répéter à ses interlocuteurs les principes de fermeté qui fondent sa stratégie : M. Assad ne peut représenter l'avenir de la Syrie, et la seule solution reste une transition politique fondée sur la base du communiqué de Genève en 2012, prévoyant la formation d'un gouvernement transitoire incluant représentants du régime et de l'opposition.
Mais Paris, qui a souvent adopté une posture morale, insiste désormais sur le côté pragmatique. « Il ne s'agit pas d'une question morale, en diplomatie on fréquente des tas de gens infréquentables. Mais Assad n'est pas opérationnel contre les jihadistes de Daech et ne le sera jamais, il ne contrôle plus rien », indique une source diplomatique française.

Relancer Genève et l'opposition
Paris, qui ne cache pas son « scepticisme » sur la solution de « gel » localisé des combats préconisée par l'envoyé spécial de l'Onu, notamment à Alep, la deuxième ville syrienne, insiste sur la nécessaire reprise de négociations, tout en restant flou sur le rôle que pourrait y tenir ou pas le président syrien. Et réaffirme son antienne de « soutien à l'opposition modérée », dont de nombreuses sources diplomatiques et du renseignement s'accordent à dire qu'elle est en voie de disparition sur le terrain.
Par ailleurs, la France a déjà livré des armes aux rebelles syriens mais se refuse à dire si tel est toujours le cas. Et politiquement, l'opposition a été laminée par des années de divisions et d'affaiblissement provoqué entre autres par les rivalités de ses différents parrains régionaux, Qatar, Arabie saoudite, Turquie...
Dans « le climat de désespérance générale », selon la formule d'un diplomate, Paris espère désormais que la menace du phénomène jihadiste de l'EI, à laquelle « nous sommes tous exposés », poussera les acteurs de la crise syrienne, au premier rang desquels Moscou et Téhéran, alliés du régime de Bachar el-Assad, à faire pression pour une solution politique.

Cécile FEUILLATRE/AFP

La France, qui a vu sa stratégie syrienne contestée, accueille cette semaine l'envoyé spécial de l'Onu et le chef de l'opposition syrienne en exil, à qui elle répétera ses positions de fermeté de principe dans un dossier où toute tentative de solution a échoué depuis quatre ans. Staffan De Mistura et le chef de la Coalition nationale syrienne, Khaled Hoja, arrivent mercredi à Paris,...

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