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Moyen Orient et Monde - Yémen

Hadi s’en va défier les houthis... à Aden

Le président a rejeté comme « nulles et non avenues (...) toutes les mesures » prises par les rebelles depuis la prise de Sanaa.

Des soldats yéménites gardant l’entrée du batiment des Nations unies hier à Sanaa. Mohammad Huwais/AFP

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a réussi à fuir la capitale Sanaa pour trouver refuge dans son fief d'Aden, tente de reprendre la main face à la milice chiite des houthis qui l'a chassé du pouvoir. M. Hadi, dont la démission annoncée en janvier sous la pression des houthis n'a jamais été entérinée par le Parlement, a présidé hier à Aden une réunion régionale au cours de laquelle il appelé à relancer la transition politique, selon son entourage.
Il s'agit de sa première activité politique au lendemain de son arrivée dans l'ancienne capitale du Yémen-Sud où il a aussitôt rejeté comme « nulles et non avenues (...) toutes les mesures » prises par les houthis depuis la prise de Sanaa en septembre. En outre, il a exhorté la communauté internationale à « rejeter le coup d'État » de ces miliciens. Les gouverneurs des provinces d'Aden, Lahj, Dhaleh, Abyane et Socatra ainsi que le commandant de la 4e région militaire se sont réunis hier avec M. Hadi à Aden et ont réaffirmé « la nécessité d'appliquer les recommandations du dialogue national », a déclaré à l'AFP un membre du cabinet présidentiel.

Rapport de force inversé
En réussissant à fuir samedi Sanaa pour Aden, « M. Hadi a repris l'initiative politique, retirant toute légitimité aux houthis (...), qui n'ont plus d'autre choix que de reprendre les négociations sur la base des recommandations du dialogue national », a déclaré à l'AFP le politologue yéménite Fahd Soltane. Des discussions politiques, parrainées par l'émissaire de l'Onu au Yémen Jamal Benomar, ont repris en soirée après avoir été interrompues samedi. Cependant, ces discussions « sont désormais inutiles », a estimé le parti nassérien (panarabe) en invitant M. Hadi à « exercer ses fonctions de chef de l'État », une revendication partagée par diverses personnalités politiques et organisations de la société civile.
De leur côté, les tribus de Marib, la province riche en pétrole, à l'est de Sanaa, ont été plus exigeantes. Elles ont exhorté M. Hadi à faire d'Aden la « capitale provisoire du Yémen jusqu'à la libération de Sanaa, occupée par les miliciens houthis ». Le gouverneur d'Aden, Abdel Aziz ben Habtour, a déclaré aux journalistes que « M. Hadi va poursuivre ses activités politiques et diriger les affaires du pays durant la prochaine étape depuis Aden (...) où il devrait recevoir des délégations étrangères ayant demandé à le rencontrer ».
Par ailleurs, en réussissant à fuir Sanaa, « M. Hadi a renversé la table sur toutes les parties » qui négocient une sortie de crise, a estimé l'analyste Majed al-Medhagi. « La sortie de M. Hadi de Sanaa marque, pour la première fois, un changement dans le rapport des forces en faveur de l'État et aux dépens des houthis », selon Ibrahim Sharqieh, un autre spécialiste du Yémen. De plus, « M. Hadi, élu par 7 millions de voix le 21 février 2012, représente toujours la légitimité aux plans interne et international ». Enfin, cet expert prédit que les règles de ce dialogue ont « changé » car « les houthis ne pourront plus imposer leur agenda aux autres forces politiques ».

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a réussi à fuir la capitale Sanaa pour trouver refuge dans son fief d'Aden, tente de reprendre la main face à la milice chiite des houthis qui l'a chassé du pouvoir. M. Hadi, dont la démission annoncée en janvier sous la pression des houthis n'a jamais été entérinée par le Parlement, a présidé hier à Aden une réunion régionale au...

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