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Liban: Hariri appelle le Hezbollah à se retirer du conflit syrien

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri s'est lancé samedi, lors du 10e anniversaire de l'assassinat son père Rafic Hariri, dans une diatribe contre le régime de Damas, appelant le Hezbollah chiite à se retirer du conflit syrien.

Il y a une décennie, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, un milliardaire devenu hostile à la tutelle syrienne sur le Liban, a été tué dans un attentat suicide à Beyrouth pour lequel le régime de Bachar al-Assad a été pointé du doigt. Cinq membres du Hezbollah, allié de Damas, sont jugés par contumace par un tribunal international.

"Après ton (assassinat), Bachar al-Assad est parvenu à détruire la Syrie sur la tête des Syriens (...) et à déplacer dix millions de citoyens syriens", a lancé Saad Hariri, rentré au pays pour l'occasion, alors qu'il s'impose depuis plusieurs années un exil pour des raisons de sécurité.

S'adressant au Hezbollah, M. Hariri, qui s'exprimait devant des milliers de personnes dans une salle à Beyrouth, a affirmé que la participation militaire du puissant parti armé aux côtés du régime syrien depuis deux ans était une "folie".

"Nous vous disons: retirez-vous de Syrie. Cessez de faire propager les incendies de Syrie vers notre pays", a lancé M. Hariri, acclamé à plusieurs reprises. Il avait lancé ce même appel à l'été 2014.

L'assassinat de Rafic Hariri avait plongé le Liban dans l'instabilité, le divisant entre détracteurs et sympathisants du régime syrien. Cette fissure a été exacerbée après 2011 avec notamment la participation du Hezbollah au conflit en Syrie.

Les rivaux du Hezbollah l'ont accusé d'entraîner le Liban dans le bourbier syrien, après une série d'attentats sanglants à travers le pays et le rapt de soldats libanais par des jihadistes en riposte à l'implication du parti chiite dans les combats contre les rebelles et les jihadistes sunnites.

Dans son discours, Saad Hariri, à la tête d'une coalition parrainée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, a refusé que le Liban fasse partie de l'axe "allant de l'Iran à la Syrie".

"Nous refusons que le Hezbollah s'arroge le droit de décider de la guerre et de la paix (...) pour sauver le régime syrien et défendre les intérêts iraniens", a par ailleurs l'ancien Premier ministre.

Il a critiqué notamment l'implication du Hezbollah dans le Golan syrien, où un raid israélien le 18 janvier a fait six morts parmi les membres du parti. Celui-ci a riposté par une attaque qui a tué deux soldats israéliens à la frontière, faisant craindre une escalade entre l'Etat hébreu et son ennemi juré qui s'étaient affrontés lors d'une guerre destructrice en 2006.

Depuis plusieurs semaines, un dialogue est cependant en cours entre le mouvement présidé par M. Hariri et le Hezbollah, dans le but de contenir les tensions confessionnelles entre sunnites et chiites.

"Nous luttons contre le retour du fantôme de la guerre civile" qui avait ravagé le pays de 1975 à 1990, a indiqué M. Hariri.

Dans le centre-ville, hommes politiques et citoyens ordinaires ont déposé des gerbes de fleurs sur la tombe de Rafic Hariri.

"Une décennie plus tard, le message reste que l'impunité ne sera pas tolérée", a affirme le patron de l'ONU Ban Ki-moon dans un communiqué.

De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a appelé à l'élection d'un président de la République, poste vacant depuis huit mois en raison des rivalités politiques.

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri s'est lancé samedi, lors du 10e anniversaire de l'assassinat son père Rafic Hariri, dans une diatribe contre le régime de Damas, appelant le Hezbollah chiite à se retirer du conflit syrien.Il y a une décennie, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, un milliardaire devenu hostile à la tutelle syrienne sur le Liban, a été tué dans un attentat suicide...