Suspension de la construction du barrage de Janné : les députés Abiramia et Dib dénoncent un "scandale"

Les députés libanais membres du Courant patriotique libre (CPL), Simon Abiramia et Hikmat Dib ont donné jeudi une conférence de presse au cours de laquelle ils ont dénoncé l'arrêt des travaux du barrage de Janné, un village situé au nord de Beyrouth.

M. Abiramia a qualifié cette suspension des travaux de "scandale" inacceptable, assurant que l'Office des eaux a tout à fait le droit de mener des travaux sur le barrage. Le député du CPL a en outre accusé les députés de Beyrouth d'avoir "lancé une compagne programmée." Il a ensuite demandé au ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb de revenir sur sa décision d'arrêter les travaux, indiquant que le barrage serait très bénéfique à la population en terme d'alimentation en eau.

Lundi, les députés de Beyrouth, Mohammed Kabbani et Serge Ter Sarkissian, et le ministre du Tourisme Michel Pharaon avaient tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils avaient exprimé leur opposition à la construction du barrage de Janné. MM. Pharaon et Kabbani avaient notamment souligné l'inutilité du projet, compte tenu des conditions géologiques du terrain. M. Pharaon avait stigmatisé "un crime écologique dans la région", à savoir l'autorisation d'abattre près de 400 000 arbres. "Le site n'est pas propice à un barrage", avait renchéri le député Kabbani.

Jeudi, le député Hikmat Dib a répondu que le barrage de Janné pourra fournir les ressources hydrauliques nécessaires à Beyrouth et à Jbeil et rejeté toutes les critiques concernant le projet. "Le barrage de Janné est un projet vital alors que nous souffrons de sécheresse. Toutes les allégations contre ce projet sont mensongères", a-il-déclaré.

Mercredi, le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, avait annoncé dans un communiqué "la suspension des travaux sur le barrage de Janné". Les travaux seront interrompus en attendant qu'une nouvelle étude sur l'impact environnemental du projet soit faite, a noté le ministre. Reconnaissant que "le projet du barrage vise à assurer de l'eau à Beyrouth et ses environs", il a ajouté que "l'approvisionnement en eau ne doit pas se faire au détriment de l'environnement".