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Moyen Orient et Monde - Sécurité

Les Européens veulent accroître leur coopération avec la Turquie et les pays arabes dans la lutte antiterroriste

L'Europe est en alerte ; la tension monte dans de nombreux pays musulmans, et particulièrement en Tchétchénie, contre les caricatures de « Charlie Hebdo ».

Les Européens ont décidé hier d’enrôler la Turquie et les pays arabes, notamment l’Égypte, le Yémen, l’Algérie et les pays du Golfe, dans leur lutte contre le terrorisme. Entre-temps, la colère continue de faire rage dans le monde musulman, particulièrement en Tchétchénie où des centaines de milliers de manifestants se sont réunis au pied de la mosquée de Grozny en scandant « Allah Akbar » et en agitant des banderoles proclamant leur amour pour le Prophète. Yelena Fitkulina/AFP

Les Européens ont décidé hier d'enrôler la Turquie et les pays arabes dans leur lutte contre le terrorisme. « Nous préparons des projets spécifiques à lancer dans les prochaines semaines avec des pays précis pour accroître le niveau de coopération en matière de contre-terrorisme », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Elle a cité « la Turquie, l'Égypte, le Yémen, l'Algérie, des pays du Golfe », à l'issue d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l'UE, à laquelle avait été convié le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. L'UE a aussi décidé une meilleure « coordination » en matière « d'échange d'informations » et de « renseignement », au sein de l'UE mais aussi avec « d'autres pays » : de nouveau la Turquie, l'Égypte, les pays du Golfe, mais aussi « l'Afrique du Nord, l'Afrique et l'Asie ». Parmi les « actions concrètes immédiates », Mme Mogherini a cité la présence « d'attachés de sécurité dans toutes les délégations de l'UE dans les pays pertinents », afin d'entretenir des « contacts réguliers entre professionnels de la sécurité et du contre-terrorisme ». Elle a récusé tout « deux poids, deux mesures », en soulignant que les « premières victimes du terrorisme sont les musulmans et les pays arabes ». Elle a plaidé pour le « dialogue et l'alliance pour éviter toute perception d'un choc » des civilisations. La lutte contre le terrorisme n'est pas seulement « une question militaire ou sécuritaire », a estimé à Bruxelles M. Arabi, affirmant qu'il fallait la livrer « aux niveaux intellectuel, culturel, médiatique, religieux ». « C'est cela que nous tentons », dit-il.

« Relancer le travail sur le PNR »
Aussi, la coopération en matière de renseignement, le renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen, la lutte contre le trafic d'armes ou la création d'un registre commun des passagers aériens (PNR) sont devenus une priorité des dirigeants européens après les attentats meurtriers de Paris. Les 28 ont ainsi appelé le Parlement européen à « relancer le travail sur le PNR », que les élus européens bloquent depuis 2011 en réclamant des garanties sur la protection des données personnelles. Ces questions seront discutées par les ministres compétents, ceux de l'Intérieur, le 29 janvier à Riga, et surtout par les chefs d'État et de gouvernement le 12 février, lors d'un sommet consacré à la lutte contre le terrorisme. C'est pourquoi, plusieurs chefs de la diplomatie de pays de l'UE participeront dès jeudi à Londres à une rencontre organisée en commun par le Royaume-Uni et les États-Unis entre pays membres de la coalition contre l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

L'Europe est en alerte
En Allemagne, la manifestation hebdomadaire du mouvement anti-islam Pegida a été annulée à Dresde en raison de menaces proférées par l'EI contre l'un de ses organisateurs. En France, neuf personnes soupçonnées d'avoir pu apporter un soutien logistique à Amédy Coulibaly, en armes et véhicules notamment, sont en garde à vue jusqu'à ce soir.
Parallèlement, un Algérien de 33 ans, arrêté samedi à Athènes et soupçonné d'avoir un lien avec la cellule jihadiste démantelée la semaine dernière en Belgique, a aussi été présenté hier au parquet en vue de son éventuelle extradition. Mais le chef de la cellule belge, qui projetait des attentats contre des policiers, est toujours en fuite. Il s'agirait d'Abdelhamid Abaaoud, un Belge d'origine marocaine de 27 ans, qui a combattu dans les rangs de l'EI en Syrie, selon les médias belges.

Manifestations à Grozny, Téhéran...
Par ailleurs, la tension monte dans de nombreux pays musulmans. De nouvelles manifestations ont eu lieu hier contre la publication d'une nouvelle caricature du prophète Mohammad en une de Charlie Hebdo, cible de l'attentat meurtrier du 7 janvier. Des islamistes radicaux ont menacé les Français à Gaza, et des drapeaux français ont été brûlés à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan. Surtout, la Tchétchénie, république musulmane du Caucase russe, est devenue pour quelques heures hier l'épicentre de la contestation anti-Charlie Hebdo. Scandant « Allah Akbar » et agitant des banderoles proclamant leur amour pour le prophète Mohammad, des centaines de milliers de manifestants se sont réunis au pied de la mosquée de Grozny. De leurs côtés, les autorités locales et le gouvernement fédéral à Moscou ont évoqué de 800 000 à 1 million de manifestants. Mais il est difficile de dire avec précision combien de personnes, de Tchétchénie et de l'ensemble du Caucase russe, ont répondu à l'appel du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov. Pour rappel, la population totale de la Tchétchénie s'établit officiellement à 1,2 million d'habitants et celle de Grozny à 220 000 habitants.
(Source : AFP)

Les Européens ont décidé hier d'enrôler la Turquie et les pays arabes dans leur lutte contre le terrorisme. « Nous préparons des projets spécifiques à lancer dans les prochaines semaines avec des pays précis pour accroître le niveau de coopération en matière de contre-terrorisme », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Elle a cité « la Turquie,...

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