Rechercher
Rechercher

Sport - Pensée foot

Bye bye, Titi !

Thierry Henry, sang bleu mais roi loin de France... Des titres de champion ? L’Antillais, fils d’un Guadeloupéen et d’une Martiniquaise, en a gagné à Monaco (club de ses débuts professionnels en 1994), à Arsenal, où il a été déifié (1999-2007), ou encore à Barcelone. La Ligue des champions ? Il l’a remportée avec le Barça de Pep Guardiola. L’équipe de France ? Il a battu le record de buts d’un certain Michel Platini (51 en 123 sélections, contre 41 en 72 capes pour « Platoche »), a été sacré champion du monde en 1998 (il ne reste plus que deux joueurs de cette épopée en activité, David Trézéguet et Robert Pirès) et d’Europe en 2000.

Voilà, c'est fini. Et comme à chaque fois c'est un petit pincement au cœur. Une partie, si minuscule soit-elle, de l'enfance qui s'en va au moment de dire au revoir à un joueur qui, quoi qu'on en dise, a marqué son époque. En portant les maillots de l'AS Monaco, de la Juventus, du FC Barcelone, des New York Red Bulls, mais surtout d'Arsenal et de l'équipe de France. Alors on essaie désespérément de se remémorer les souvenirs en les évoquant les uns après les autres.
On se souvient du Thierry Henry qui, à 20 ans à peine, transformait son tir au but, tout comme son pote Trézéguet, pour qualifier la France en demi-finale de Coupe du monde. On se souvient de son Euro 2000 XXL, l'un des sommets de sa carrière, où, à l'image d'un Ronaldo, il alliait puissance, technique et rapidité. On se souvient de son passage difficile, pendant 6 mois seulement, à la Juventus de Turin et surtout de son explosion, au poste d'avant-centre, à Arsenal avec tonton Arsène. On se souvient de son extrême professionnalisme durant ses années barcelonaises pendant lesquelles lui, Titi Henry, l'ancien « roi de Highbury », acceptait de se mettre au service du collectif pour gagner le dernier grand titre qui manquait à son immense palmarès : la Ligue des champions. On se souvient de son but, sur une passe décisive de Zizou, contre le Brésil en quart de finale de Coupe du monde en 2006. On se souvient de tous ces instants et de bien d'autres encore. Et malgré tous les défauts du personnage, malgré son amour-propre, malgré sa froideur et son sérieux dans les moments où on aurait rêvé qu'il enlève son maillot et partage sa joie avec les supporteurs, malgré une palette de dribbles extrêmement limités, malgré Knysna et l'Élysée, cela n'en reste pas moins la nostalgie qui prend le dessus.
À l'heure où ce géant prend sa retraite, les médias français soulignent à l'unanimité qu'il n'a jamais été prophète en son pays. Véritable légende en Angleterre, où Arsenal lui a carrément érigé une statue à son effigie (de son vivant!), Henry est toujours passé derrière Platini, Cantona, Papin et surtout Zidane dans le cœur des Français. Lui, vainqueur de la Coupe du monde et de l'Euro avec le maillot bleu, recordman du nombre de buts en équipe de France, n'a pas reçu les éloges que sa carrière méritait. Les Français ont pardonné à Zidane d'avoir pété les plombs en finale de Coupe du monde en frappant le torse de Materazzi avec son crâne et en éliminant, alors, presque toutes les chances que son équipe avait de remporter la victoire. À lui, le Zizou national, ils étaient prêts à tout lui pardonner, mais pas à Henry. Sa main contre l'Irlande restera l'un des épisodes les plus marquants de sa carrière. Pas parce qu'il a utilisé sa main, 99 % des joueurs dans son cas auraient fait la même chose, mais parce que,à ce moment-là, les plus virulentes critiques sont venues du pays qu'il venait de qualifier in extremis pour la Coupe du monde 2010. Aussi, jeune retraité, c'est en Angleterre, avec la chaîne Sky Sport, qu'Henry va continuer de prouver au monde entier son amour et sa connaissance du football. Et tant pis pour les Français !
Henry n'aura jamais la joie de vivre de Trézéguet, le génie de Zizou, le côté franchouillard de Papin, ni le caractère de Cantona. C'était un grand professionnel, un « bosseur », comme il aime à le répéter, dont l'action fétiche, accélération-crochet-frappe enroulée côté opposé (Robben n'a rien inventé), reste dans toutes les mémoires, particulièrement dans celle des gardiens anglais.
Quoi qu'on puisse lui reprocher, Henry fait indéniablement partie de la classe des très grands. Faut-il rappeler qu'il a été l'une des pièces maîtresses de trois équipes tout simplement fantastiques : la France de l'Euro 2000, l'équipe des « Invincibles » à Arsenal et le Barcelone du sextuplé? Alors, même s'il lui aura manqué ce petit quelque chose pour pouvoir côtoyer, sans avoir à rougir, les plus grandes légendes de ce sport, il n'y a qu'une phrase qu'on aimerait lui dire aujourd'hui : « Bye bye, Titi, and thank you for these moments ! »

Voilà, c'est fini. Et comme à chaque fois c'est un petit pincement au cœur. Une partie, si minuscule soit-elle, de l'enfance qui s'en va au moment de dire au revoir à un joueur qui, quoi qu'on en dise, a marqué son époque. En portant les maillots de l'AS Monaco, de la Juventus, du FC Barcelone, des New York Red Bulls, mais surtout d'Arsenal et de l'équipe de France. Alors on essaie...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut