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Sport - Football - Corruption

Garcia claque la porte de la Fifa

Ne mâchant pas ses mots, « l'incorruptible » provoque une nouvelle crise au sein de l'instance.

Michael Garcia (53 ans), l’Eliot Ness du ballon rond. Ce républicain convaincu est l’auteur d’une thèse sur Mark Twain. Sa proximité avec l’administration Bush lui a sans doute coûté, en 2011, le poste de grand patron du FBI. Fabrice Coffrini/AFP

Et une nouvelle crise à la Fifa! Michael Garcia, surnommé « l'incorruptible », qui enquêtait sur l'attribution des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar, a démissionné hier de l'instance internationale, dénonçant des manques de transparence et d'envie de faire la lumière, a rapporté l'AFP.
Pour Michel Platini, président de l'Uefa, la démission de M. Garcia est « un nouvel échec pour la Fifa ». Michael Garcia, ancien procureur fédéral américain, a en effet des mots très durs vis-à-vis de la Fifa dans le texte où il annonce sa démission, communiqué par le cabinet d'avocats américain où il travaille. « Pendant les deux premières années après mon recrutement en juillet 2012 comme président indépendant de la chambre d'enquête de la commission d'éthique de la Fifa, je pensais que (cette dernière instance) faisait de réels progrès. Ces derniers mois, cela a changé », commence-t-il.
Et de dénoncer ensuite, étape par étape, tout ce qui l'a hérissé. M. Garcia rappelle qu'il a remis son rapport le 5 septembre, identifiant « des problèmes, sérieux et de grande envergure, dans le processus de candidature et de sélection » de ces Coupes du monde décidément mal nées. Celui qui était comparé à Eliot Ness par la presse tombe dès lors en désaccord avec le président de l'autre chambre de la commission d'éthique, celle de jugement, Hans-Joachim Eckert. L'Allemand est opposé à une publication de ce rapport tandis que M. Garcia pense qu'une « transparence insuffisante ne sert pas les intérêts de la Fifa ». Il n'était pas le seul, d'autres personnalités du foot, comme Michel Platini, réclamaient la publication de ce rapport.
Michael Garcia regrette que le comité exécutif de la Fifa, gouvernement du foot mondial, n'ait pas pris position sur ce sujet en septembre, dénonçant en outre, fait nouveau, que cet organe ait voulu le traduire devant la commission de discipline pour avoir, entre autres, enfreint les règles d'éthique par ses prises de position publiques sur une meilleure transparence. M. Garcia révèle dans son texte que le président du corps disciplinaire de la Fifa, Claudio Sulser, n'a pas suivi cette requête et ne l'a pas inquiété.
Le président de la Fifa, Joseph Blatter, s'est, lui, dit « surpris », dans un communiqué, par la démission de M. Garcia, alors que le Français Jérôme Champagne, adversaire du Suisse pour la présidence de l'instance, a estimé que cette décision constituait « un pas en arrière ». De son côté, Mark Pieth, professeur de droit pénal à l'Université de Bâle et qui avait présidé une commission indépendante sur la gouvernance de la Fifa, a qualifié cette démission de « déplorable ». « La démission de M. Garcia m'inspire des regrets très forts. Cela démontre que nous avions raison de demander la création d'une entité indépendante qui puisse donner une position indépendante » sur la gestion de la Fifa, a-t-il réagi pour l'AFP.

Un timing parfait
Le 13 novembre, M. Eckert a rédigé une synthèse de l'enquête de M. Garcia, concluant qu'il n'y avait pas matière à remettre en cause l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Des conclusions que l'Américain a immédiatement contestées, parlant « d'omission de pièces ». M. Garcia a alors interjeté appel le 24 novembre, appel rejeté mardi par la commission de recours de la Fifa. « Je ne suis pas d'accord avec la décision (de rejeter son appel) de la commission de recours de la Fifa », a grincé M. Garcia hier. L'Américain n'a pas digéré non plus les propos de M. Blatter, qui a déclaré récemment sur le site de la Fifa que « l'enquête sur la procédure de candidature à l'organisation des Coupes du monde de 2018 et 2022 est close ».
Michael Garcia en déduit que la position de M. Eckert est « le point final » sur ces dossiers. L'Américain pense qu'un recours de sa part devant le Tribunal arbitral du sport (Tas) de Lausanne ne serait pas productif. Et de conclure sévèrement : « Aucune commission de gouvernance indépendante, aucun enquêteur (...) ne peut changer la culture d'une organisation. Et tandis que, le 13 novembre, la décision de M. Eckert m'a fait perdre confiance dans l'indépendance de la chambre de jugement, c'est maintenant le manque de leadership sur ces problèmes qui me conduit à mettre un terme à ma fonction. »
La balle est maintenant dans le camp de la Fifa. Le timing de M. Garcia est en ce sens parfait. Aujourd'hui et demain, le comité exécutif de la Fifa se réunit à Marrakech, au Maroc. Il y sera donc encore question, une nouvelle fois, du Qatar et de la Russie.

Et une nouvelle crise à la Fifa! Michael Garcia, surnommé « l'incorruptible », qui enquêtait sur l'attribution des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar, a démissionné hier de l'instance internationale, dénonçant des manques de transparence et d'envie de faire la lumière, a rapporté l'AFP.Pour Michel Platini, président de l'Uefa, la démission de M. Garcia est « un nouvel...

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