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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Rohani joue sa crédibilité dans les négociations avec l’Occident

Le président iranien Hassan Rohani à Téhéran, le 9 novembre 2013. Atta Kenare/AFP

Le président modéré iranien Hassan Rohani avait promis de mener à bien les relations et négociations avec l'occident concernant le nucléaire afin de relancer l'économie en crise. On se souvient qu'en 2013, M. Rohani avait en effet axé sa campagne pour la présidentielle sur son expérience dans les négociations nucléaires avec l'Occident au début des années 2000, assurant être le mieux placé pour conclure un accord. Le tout couronné de promesses que cette entente déboucherait sur une remise sur les rails de l'économie iranienne, très affectée par les sanctions internationales, ainsi que la fin de l'isolement de la République islamique sur la scène internationale. Ceci étant, les discussions sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, entrées mardi dans leur dernière ligne droite à Vienne, divisent en Iran car au sein du régime, la frange la plus radicale refuse toute concession à l'Ouest.
Par ailleurs, le président Rohani a la tâche très délicate de convaincre le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le dossier nucléaire, des bienfaits d'un accord sur le programme controversé de Téhéran. « Si ces négociations se révèlent être un échec ou sont considérées comme tel, M. Rohani se retrouvera dans une position très difficile », estime Davoud Hermidas-Bavand, vétéran de la politique iranienne. « Les radicaux qui menacent l'atmosphère de coopération (dans les négociations) diront que M. Rohani a échoué et il lui sera difficile de dire qu'il a tenu ses promesses », a-t-il dit à l'AFP.
D'autant plus que la politique de modération et d'ouverture de M. Rohani est attaquée par les conservateurs, qui s'en prennent régulièrement aux membres du gouvernement. N'oublions pas qu'un soutien public de l'ayatollah Khamenei à un accord nucléaire ferait taire les critiques à l'adresse de l'équipe de négociateurs menée par le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif et renforcerait le gouvernement dans la poursuite de sa politique. Sans un tel appui, la position de M. Rohani serait fragilisée et cela pourrait entraîner dans sa chute son ministre des Affaires étrangères, estime Siavush Randjbar-Daemi, spécialiste de l'Iran et du Moyen-Orient à l'Université de Manchester. « Les attentes générées par ce gouvernement seraient déçues, et son image de dirigeants capables de trouver une issue favorable au dossier nucléaire serait ternie », explique-t-il. En effet, pour M. Rohani, le problème est de parvenir à un résultat « conforme aux intérêts de la nation » en préservant son programme nucléaire et de convaincre l'Occident de son caractère pacifique.
Dans ce contexte, l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont salué la nouvelle atmosphère des négociations depuis leur relance en septembre 2013 et affirment qu'un accord est possible à Vienne. Mais les exigences de Téhéran augmentent à chaque échéance. Le 7 juillet, avant la fin de l'accord intérimaire finalement prolongé jusqu'en novembre, l'ayatollah Khamenei avait émis de nouvelles conditions.
L'Iran voulait une capacité d'enrichissement d'uranium 20 fois supérieure à son volume actuel, avait-il affirmé, aux antipodes de la réduction drastique voulue par les Occidentaux. L'Iran demande en outre une levée immédiate et totale des sanctions économiques internationales en cas d'accord, une demande jugée « pas du tout réaliste » par l'autre camp.

Le président modéré iranien Hassan Rohani avait promis de mener à bien les relations et négociations avec l'occident concernant le nucléaire afin de relancer l'économie en crise. On se souvient qu'en 2013, M. Rohani avait en effet axé sa campagne pour la présidentielle sur son expérience dans les négociations nucléaires avec l'Occident au début des années 2000, assurant être le...

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