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Culture - Web culture

Sur Artscoops.com, de l’art arabe à portée de clic

Création artistique, marché financier et nouvelles technologies. Raya et Maya Mamarbachi réunissent ces trois domaines dans Artscoops.com. Avec l'ambition de faire de ce site « l'art space le plus up to date du monde arabe ».

Une photographie hachurée de Mustapha Azeroual à 4400 dollars ou une autre, spectrale, de Tania Traboulsi à 1400 dollars? Un couple nu de Fulvio Codsi à 9000 dollars? Ou une photo de l'artiste iranienne Shirin Aliabadi à 18000 dollars? Le caddy électronique accueille tous vos désirs artistiques, mais encore faut-il que le portefeuille soit assez garni pour suivre. Bienvenue dans le monde du commerce électronique où les denrées sont des œuvres d'art. Et où les créateurs sont des artistes. Où (chose que l'on voit rarement, sinon jamais dans le monde réel des galeries) une sculpture à 25000 dollars ou une toile à 57000 dollars du vétéran libanais Hussein Madi côtoient l'art de la jeune pousse Maya Hage (une toile à 800 dollars).
Le scoop, alors? Le surfeur du site a de quoi faire un choix décent, mais pas encore très fourni ou varié. Le bon point: ces artistes viennent tous du monde arabe. Et Artscoops se propose de leur fournir une tribune vers le marché international.
Spécialisé dans l'achat et la vente d'œuvres d'art issues du Maghreb et du Machreq, Artscoops.com a récemment inauguré sa plateforme digitale. Cette dernière propose à la vente des œuvres modernes et contemporaines par le biais de galeries prescriptrices à l'international ou directement via leurs créateurs. Sans pour autant être exclusif, le site a pour aire de spécialisation l'Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient.
Derrière cette initiative, cherchez... la fille et sa maman. Raya et Maya Mamarbachi, un duo chic qui s'intéresse depuis longtemps à l'art et à son marché.
«L'idée nous est venue en aidant l'équipe de l'exposition Syri-Arts qui s'est déroulée entre le 30 octobre et le 8 novembre 2013 au Beirut Exhibition Center, expliquent-elles. L'initiative bénévole de l'ONG Kayani était d'inviter des artistes à offrir des œuvres qui seront mises aux enchères par Paddle 8 et de collecter ainsi des fonds au profit des enfants syriens réfugiés au Liban. Nous avons alors pensé: pourquoi ne pas donner au monde arabe sa plateforme digitale artistique?»
Artscoops est ainsi né. «Je suis intéressée par le marché des arts et j'ai publié des articles sur la valeur de l'art comme actifs d'investissement alternatif, raconte Raya. Je ne pouvais pas lancer le projet toute seule. Qui de mieux pour s'y joindre que ma partenaire dans le business, ma propre mère, May Mamarbachi. Entrepreneur en série, collectionneur, ayant collaboré avec le Victoria and Albert Museum?»
Artscoops a lié des alliances avec des galeries pour amener leurs œuvres d'art online. A-t-il été facile de les convaincre? «Le projet est innovant, il vise un marché international. Il n'y a pas de commissions initiales. Bon nombre de galeries ont trouvé cela "rafraîchissant" et y ont vu une solution win-win (gagnant-gagnante). Ce n'est donc pas difficile de les convaincre, nous n'avons pas de problèmes à attirer de nouvelles galeries. C'est juste une question de temps, pour entrer en contact avec les différentes personnes concernées, leur expliquer le projet et faire le follow-up. Nous sommes actuellement une petite équipe», précise encore Raya Mamarbachi.
Et d'ajouter: «La sélection actuelle a été réalisée, en premier lieu, avec des artistes que nous connaissons. Puis d'autres nous ont été présentés. Dans la deuxième phase, nous avons été approchés par des artistes voulant être connus. Un choix a pu ainsi être réalisé avec nos curateurs. Il fallait que la plateforme soit multidimensionnelle et qu'elle comporte les artistes émergents tout autant que ceux qui sont reconnus.»
Elle appelle donc les artistes à présenter leurs portfolios online, une équipe de curateurs se chargera de sélectionner les œuvres qui pourront être exposées.
«Notre objectif est de présenter un éventail assez large d'œuvres du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, de promouvoir les œuvres de la nouvelle génération et des artistes chevronnés, toutes techniques confondues», martèle la jeune fille.
Il est évident, pour le surfeur, que la présentation d'une œuvre d'art sur un support digital soit moins attractive que le fait de pouvoir la voir en réalité. Pour pallier à ce défaut, Artscoops accompagne sa «sélection» de biographies, de textes de présentation, de critiques d'art, de revues de presse. «Les visiteurs du site doivent pouvoir retrouver toutes les informations dont ils ont besoin, regroupées sur un même site Web», précise Mamarbachi.
Après ce premier mois, l'équipe de Artscoops a remarqué que certains genres étaient plus vendeurs online que d'autres: les graphic prints et la photo se placent en effet en haut de la «wish list».
Une liste qui ne cesse de s'allonger et qui reste à la disposition des amateurs d'art, acheteurs ou simples curieux, qui pourront y voir là une galerie virtuelle à visiter entre deux consultations de
mails.

Une photographie hachurée de Mustapha Azeroual à 4400 dollars ou une autre, spectrale, de Tania Traboulsi à 1400 dollars? Un couple nu de Fulvio Codsi à 9000 dollars? Ou une photo de l'artiste iranienne Shirin Aliabadi à 18000 dollars? Le caddy électronique accueille tous vos désirs artistiques, mais encore faut-il que le portefeuille soit assez garni pour suivre. Bienvenue dans le monde...
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