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Moyen Orient et Monde - Les lettres de Jacqueline A.

À l’attention de M. Shekau

Beyrouth, le 16 octobre 2014
M. Shekau,

J'épluchais une goyave ce matin dans la cuisine – Avez-vous des goyaves au Nigeria ? Un fruit délicieux, mais une vraie plaie à éplucher avec tous ces petits grains sur lesquels je me casserais une dent – je vous disais donc que j'épluchais une goyave quand ma fille est entrée dans la cuisine. Je lui ai tendu sa goyave, je crois qu'elle n'a pas dit merci. Elle n'est pas du matin. Nous nous sommes installées sur la petite table de la cuisine, moi avec mon Darjeeling et mes sucrettes, elle, en face, avec sa goyave et son téléphone. Elle ne le lâche jamais pour ainsi dire. S'il résistait à l'eau, elle bidouillerait avec sous la douche.
Elle n'est pas toujours aussi obtuse ma fille, mais ce matin, elle n'avait clairement pas envie de parler. Et je ne vais pas faire une leçon de politesse à une grande fille de 35 ans. Même si parfois, croyez-moi, il ne serait pas inutile de resserrer deux-trois boulons. D'un autre côté, ces petits déjeuners ensemble, elle et moi, me font tellement plaisir.
Mais je m'égare. Au bout d'un moment, elle a relevé la tête, je lui ai souri, elle pas. Elle m'a dit : « Tu te rends compte mum, ça fait six mois aujourd'hui que 200 filles sont otages de ces malades, tu sais, les Boko Haram. »

Pour tout vous dire, je ne savais pas. Je ne suis pas trop branchée actu, comme disent les jeunes. Je regarde les nouvelles le soir à la télévision. Souvent, je m'endors devant.
Je n'ai pas dû réagir comme il fallait, parce que ma fille a pris un air excédé avant de m'expliquer l'affaire.
Un enlèvement, il y a six mois, dans une école du fin fond du Nigeria. Plus de 200 filles, jeunes, moins de 17 ans, m'a-t-elle dit, embarquées par vos hommes dans des camions en pleine nuit, quelques-unes qui arrivent à s'échapper, les autres dont on est sans nouvelles.

Vous comprendrez qu'immédiatement, je me suis mise à la place des parents des petites. Si ma fille avait été enlevée par un monsieur de chez vous, je ne dormirais plus la nuit, je vous le garantis. Et puis ma fille m'a dit que votre nom, Boko Haram, signifiait « l'éducation est défendue ». Là, M. Shekau, vous êtes dans mon domaine, il se trouve que j'ai longtemps enseigné, en école primaire. Ah, les belles années ! Voir ces enfants se transformer, sous vos yeux, leur fierté quand ils arrivent à lire un texte entier, quand ils vont au bout d'une méchante division. M. Shekau, un mauvais professeur serait-il à l'origine de cette aversion pour l'école ?
Parce que j'en ai vu des professeurs sans vocation et sans passion. Des désastres ambulants !

Quand elle a fini sa goyave, ma fille est partie travailler, elle est avocate ma fille, mais cette histoire a continué de trotter dans ma tête.
Alors j'ai décidé de vous écrire. Il ne faut pas garder les choses comme ça à l'intérieur. Ma fille a tendance à ruminer.

Je vais être un peu directe M. Shekau, mais c'est nécessaire : je suis fâchée, ce que vous faites n'est pas bien. Je dirais même que c'est lâche. De grands garçons comme vous qui vous en prenez à des fillettes. Vraiment. Et puis pour quoi ? D'après ce que ma fille m'a expliqué, et je crois que c'est ça qu'il l'a mise de méchante humeur ce matin, tout le monde s'en fiche de votre histoire. Il y a eu mobilisation au début certes, mais six mois plus tard, on ne parle plus de vous. Ou si peu. Voyez, sans ma fille, je n'aurais pas été au courant.

Alors voilà, je vous le demande en tant que maman – vous en avez bien une, vous aussi, de maman ? – : relâchez les filles.

Jacqueline A.

Beyrouth, le 16 octobre 2014 M. Shekau,
J'épluchais une goyave ce matin dans la cuisine – Avez-vous des goyaves au Nigeria ? Un fruit délicieux, mais une vraie plaie à éplucher avec tous ces petits grains sur lesquels je me casserais une dent – je vous disais donc que j'épluchais une goyave quand ma fille est entrée dans la cuisine. Je lui ai tendu sa goyave, je crois qu'elle n'a pas...

commentaires (4)

Et la goyave fruit tropical excellent pour les diarrhées à faire bouillir les feuilles de l'arbre , radical et naturel , ma mère en Afrique nous soignait de cette façon . shekhau est un malade mental , pas physique , donc pas besoin de goyave pour enrailler sa fuite cervicale , il suffirait de l'engueuler , pas n'importe qui , que ses pères spirituels le fassent et ils se rangera illico presto , mais apparemment ils ne veulent pas le faire , parce que ça aide les patrons de ses pères à mieux s'installer en Afrique surtout le Nigéria 1ère puissance du continent où bizarrement ébola n'arrive pas à s'installer avec malgré tout 170 millions d'habitants et des frontières facilement accessibles pour ceux qui sont mis en quarantaine , à savoir le Libéria , la Sierra Leone et la guinée . Pour ces 3 pays on a officiellement envoyé 3000 soldats us parce qu'il paraitrait que ébola se tue avec des balles de fusil !! la goyave c'est le 1er fruit au monde avec lequel on fait du jus de fruit , sûr c'est pas l'orange, demandez aux brésiliens !

FRIK-A-FRAK

20 h 03, le 17 octobre 2014

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Commentaires (4)

  • Et la goyave fruit tropical excellent pour les diarrhées à faire bouillir les feuilles de l'arbre , radical et naturel , ma mère en Afrique nous soignait de cette façon . shekhau est un malade mental , pas physique , donc pas besoin de goyave pour enrailler sa fuite cervicale , il suffirait de l'engueuler , pas n'importe qui , que ses pères spirituels le fassent et ils se rangera illico presto , mais apparemment ils ne veulent pas le faire , parce que ça aide les patrons de ses pères à mieux s'installer en Afrique surtout le Nigéria 1ère puissance du continent où bizarrement ébola n'arrive pas à s'installer avec malgré tout 170 millions d'habitants et des frontières facilement accessibles pour ceux qui sont mis en quarantaine , à savoir le Libéria , la Sierra Leone et la guinée . Pour ces 3 pays on a officiellement envoyé 3000 soldats us parce qu'il paraitrait que ébola se tue avec des balles de fusil !! la goyave c'est le 1er fruit au monde avec lequel on fait du jus de fruit , sûr c'est pas l'orange, demandez aux brésiliens !

    FRIK-A-FRAK

    20 h 03, le 17 octobre 2014

  • Pire que durant la guerre "civile" libanaise de 75 entre "chrétiens et musulmans" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 44, le 17 octobre 2014

  • SHAKAU... MADAME... A GRANDI AVEC LES COUTEAUX... JOUE AUX COUTEAUX... TUE AU COUTEAU... ÉGORGE AU COUTEAU... DEMANDER À UNE BRUTE, DONT LA BOITE CRÂNIENNE EST SIMIESQUEMENT LAIDE ET VIDE, DE SE LAISSER ALLER À DE NOBLES SENTIMENTS AU LIEU DE SES ABJECTS INSTINCTS... C'EST DEMANDER AU LOUP DE PENSER ET DE SE COMPORTER EN HOMME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 21, le 17 octobre 2014

  • Monsieur Shekau. Je ne sais pas qui est pire, vous ou le calife Abou Bakr. Soyez un peu meilleur que lui quand même.

    Halim Abou Chacra

    05 h 33, le 17 octobre 2014

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