Australie: les sommets de l'Etat visés par les jihadistes

L'Australie a déclaré vendredi que les plus hauts sommets de l'Etat étaient menacés par les jihadistes au lendemain de l'annonce par Canberra qu'elle avait déjoué des projets d'assassinats, en particulier la décapitation de civils, prêtés au groupe Etat islamique (EI).

Comme on demandait au Premier ministre Tony Abbott si lui même et d'autres hauts responsables politiques pouvaient être la cible des jihadistes de l'EI, il a répondu par l'affirmative. "Il y a des bruits, il y a eu des bruits, parmi ces réseaux sur le ciblage de membres du gouvernement", a-t-il dit. "Il n'y a aucun doute la-dessus", a-t-il ajouté. Les membres du Parlement sont également concernés, d'après le Premier ministre. "Nous sommes en train de relever le niveau de protection du Parlement de Canberra" et c'est la police fédérale qui est chargée désormais de la sécurité du bâtiment en remplacement de ses services de sécurité internes, a-t-il dit à la télévision Nine Network.

L'Australie avait annoncé jeudi avoir arrêté 15 personnes et déjoué des assassinats sur son sol, en particulier la décapitation filmée de civils, projetés par des jihadistes du groupe Etat islamique (EI), lors d'une opération à laquelle plus de 800 policiers avaient participé.
Neuf personnes ont été relâchées mais l'une d'elle, un jeune homme de 22 ans, a été placée en détention provisoire pour avoir planifié un acte terroriste destiné "à choquer, horrifier et terrifier", selon le parquet.
Les autorités soupçonnent un Australien haut placé dans l'EI en Syrie d'avoir donné l'ordre à "ses réseaux en Australie de chercher à commettre des exécutions" pour l'exemple, a rappelé le Premier ministre à la chaîne de télévision Seven. "Parce que nous estimions qu'une exécution pour l'exemple était imminente, nous avons agi comme nous l'avons fait pour démanteler ce réseau", a-t-il ajouté.

Cette opération, la plus grande de ce type jamais organisée en Australie, est survenue une semaine à peine après que Canberra eut relevé son niveau d'alerte face à la menace terroriste représentée par les combattants australiens de l'EI de retour du Moyen-Orient.
Outre la récente décapitation de trois otages occidentaux par des jihadistes de l'EI, le mode opératoire envisagé rappelle le meurtre à l'arme blanche du soldat britannique Lee Rigby, attaqué le 22 mai 2013 en plein jour dans une rue du sud de Londres.
Une soixantaine d'Australiens combattent dans les rangs jihadistes en Irak et en Syrie, et une centaine fournissent, d'Australie, un soutien actif aux mouvements sunnites radicaux, selon les services de sécurité du pays.