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Moyen Orient et Monde - Conflit

L’Otan appelle la Russie à cesser ses « actions militaires illégales » en Ukraine

Poutine veut « contraindre » Kiev à négocier avec les séparatistes prorusses.

Des protestataires géorgiens brûlent des photos de Vladimir Poutine dans un geste de solidarité avec l’Ukraine. David Mdzinarishvili/Reuters

L'Otan a appelé en termes très fermes la Russie à cesser ses « actions militaires illégales » en Ukraine au cours d'une réunion de crise hier. « Nous condamnons dans les termes les plus forts le mépris permanent de la Russie de ses obligations internationales. Nous appelons la Russie à cesser ses actions militaires illégales, à arrêter son soutien aux séparatistes armés et à prendre les mesures immédiates et vérifiables en vue d'une désescalade de cette crise », a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, à l'issue d'une réunion d'urgence des ambassadeurs.
Jeudi, l'Alliance a affirmé que plus de 1 000 soldats russes combattaient en Ukraine et que 20 000 étaient massés le long de la frontière.
Berlin a qualifié hier d'« intervention militaire » l'action des forces russes en Ukraine, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier jugeant que la situation risquait de devenir « hors de contrôle » avec une « confrontation immédiate » entre troupes russes et ukrainiennes.

Kiev veut adhérer à l'Otan
Face à cette escalade, Kiev a annoncé hier son intention de relancer le processus d'adhésion à l'Otan, l'Alliance atlantique soulignant qu'elle ne fermerait pas la porte à l'Ukraine. « Permettez-moi de vous rappeler la décision prise en 2008 par l'Otan, selon laquelle l'Ukraine deviendrait un État membre », a déclaré M. Rasmussen, ajoutant que chaque pays avait « le droit de décider lui-même, sans ingérence de l'extérieur ».
Kiev avait renoncé à son projet d'adhésion en 2010 sous le gouvernement prorusse de l'époque. Mais hier, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a annoncé que son « gouvernement soumettrait au Parlement un projet de loi visant à annuler le statut faisant que l'Ukraine ne souhaitait appartenir à aucun bloc et à revenir sur la voie de l'adhésion à l'Otan ».
Au moment où l'Otan tançait la Russie, Vladimir Poutine déclarait qu'il fallait « contraindre » Kiev à négocier avec les séparatistes prorusses qui affrontent les forces armées ukrainiennes dans l'est de l'Ukraine depuis près de cinq mois et qui ont repris ces derniers jours l'initiative dans le conflit ayant fait par près de 2 600 morts, selon l'ONU.
Dans un communiqué publié dans la nuit, l'homme fort de la Russie avait vanté les « succès considérables » de la rébellion dans un communiqué destiné aux « insurgés de la Novorossia » (Nouvelle Russie), mot qu'il a utilisé après l'annexion de la Crimée pour désigner plusieurs régions de l'est et du sud de l'Ukraine. Vladimir Poutine est allé jusqu'à demander aux rebelles d'ouvrir un « couloir humanitaire » pour les soldats ukrainiens encerclés.
Des combattants loyalistes ukrainiens sont encerclés et sans renforts depuis plus d'une semaine dans la ville d'Ilovaïsk, à 40 km au sud-est du bastion séparatiste de Donestk.
« L'Ukraine ne rendra pas les armes et ne se mettra pas à genoux devant l'agresseur », a pour sa part réagi le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.
Vladimir Poutine a aussi affirmé que la Crimée, « lieu sacré » pour les Russes, ne retournerait pas dans le giron de Kiev, lançant que « le peuple russe et le peuple ukrainien étaient quasiment un seul et même peuple ».

Marioupol organise sa défense
Sur le terrain, Kiev a reconnu jeudi avoir perdu le contrôle de la ville côtière de Novoazovsk située près de la frontière russe et prise, selon l'armée ukrainienne, par des « troupes russes ».
Tous les regards sont désormais tournés vers Marioupol (460 000 habitants), port stratégique ukrainien sur la mer d'Azov qui relie par côte la frontière russe à la Crimée. Le gouverneur pro-Kiev de la région de Donetsk, Serguiï Tarouta, a appelé les habitants de cette ville à mettre sur pied un « bataillon » pour se défendre.
La ville se préparait au conflit dans le calme. Certains habitants de Marioupol quittaient la ville en car ou en voiture, d'autres creusaient des tranchées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Sur un autre plan, le rouble est tombé hier à un niveau jamais vu face au billet vert (37,02 roubles pour un dollar), les investisseurs s'inquiétant d'un possible renforcement des sanctions occidentales contre Moscou évoqué par Washington, Berlin et Londres.
Comme souvent quand se précise une menace de sanctions, Moscou a répliqué en brandissant l'arme du gaz. Le ministre russe de l'Énergie a déclaré hier qu'il y avait « un risque que le gaz livré par (la compagnie russe) Gazprom à l'attention de l'Europe soit illégalement prélevé par l'Ukraine pour ses propres besoins ». « La situation est hautement critique à l'approche de la saison de la remise en marche du chauffage », a lancé Alexandre Novak.

L'Otan a appelé en termes très fermes la Russie à cesser ses « actions militaires illégales » en Ukraine au cours d'une réunion de crise hier. « Nous condamnons dans les termes les plus forts le mépris permanent de la Russie de ses obligations internationales. Nous appelons la Russie à cesser ses actions militaires illégales, à arrêter son soutien aux séparatistes armés et à...

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