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Moyen Orient et Monde - Ukraine

L’UE élargit ses sanctions ciblées contre la Russie

Le Premier ministre annonce sa démission.

« Qui votera des lois impopulaires en ayant en tête les élections ? » s’est interrogé le Premier ministre Arseni Iatseniouk devant le Parlement. Andrew Kravchenko/Prime Minister Press-Service/AFP

En plein conflit armé avec les séparatistes prorusses, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a annoncé hier sa démission. Celle-ci – qui doit être encore approuvée par le Parlement pour devenir effective – semble être causée par une divergence avec le président Petro Porochenko concernant la stratégie politique de la majorité gouvernementale. Le chef de l'État s'est montré favorable à la disparition de la coalition actuelle pour aller vers des élections législatives anticipées, alors que son Premier ministre, très apprécié des Occidentaux, trouvait que le moment n'était pas bien choisi, vu la situation de l'Ukraine. « Qui votera des lois impopulaires en ayant en tête les élections ? » s'est-il interrogé.
Pendant que Kiev est secoué par cette crise politique inattendue, les combats entre loyalistes et rebelles prorusses s'intensifient et les accusations d'implication directe des forces de Moscou dans le conflit pleuvent. Dans la dernière en date, les États-Unis ont affirmé hier détenir des preuves que des militaires russes ont procédé à des tirs d'artillerie depuis le territoire russe contre des positions de l'armée ukrainienne. Moscou a en outre l'intention d'envoyer plus de lanceurs de roquettes aux rebelles prorusses de l'est de l'Ukraine, a déclaré la porte-parole adjointe du département d'État, Marie Harf, citant des sources du renseignement américain.
Sur le terrain, les combats entre rebelles et loyalistes se concentraient hier sur le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, dont les séparatistes occupent une partie, ce qui leur permet, selon Kiev, de recevoir des renforts de Russie. L'armée ukrainienne a indiqué avoir perdu quatre hommes au cours des dernières 24 heures. Selon des indications de source rebelle, impossibles à confirmer de sources indépendantes, une unité de parachutistes de la 25e Brigade aéroportée des forces loyalistes est encerclée à proximité de la frontière russe. C'est pour débloquer cette unité que Kiev aurait envoyé la veille quatre chasseurs Soukhoï, dont deux ont été abattus. Peu avant sa démission Arseni Iatseniouk a indirectement accusé la Russie d'avoir abattu l'un des deux avions.
Et preuve que le conflit n'est pas prêt à perdre en intensité, l'Union européenne a nettement élargi hier ses sanctions ciblées contre la Russie, et prépare activement un renforcement avec des mesures touchant directement l'économie russe. Ainsi, l'UE a ajouté à sa liste noire 15 personnalités et 18 entités accusées de soutenir les séparatistes dans l'est de l'Ukraine, a-t-on appris de sources européennes à l'issue d'une réunion des ambassadeurs des 28 à Bruxelles.

74 cercueils
Autre signe indirect de la tension croissante, les insurgés ont annoncé aux journalistes travaillant sur leur territoire qu'il leur était désormais interdit de s'approcher des zones de combat et même des points de contrôle sans autorisation ponctuelle préalable de leur « ministère de la Défense ». Dans ce contexte, la chaîne d'information américaine CNN a demandé hier la libération d'un journaliste ukrainien, Anton Skiba, qui travaille pour elle et qui est retenu par les séparatistes depuis deux jours dans l'est de l'Ukraine. Toujours dans le même cadre, la chaîne de télévision russe proche du Kremlin en langue anglaise Russia Today (RT) a annoncé que son journaliste britannique, Graham Phillips, pris en otage par les forces armées ukrainiennes, a, semble-t-il, été battu et conduit dans une autre région.
Sur un autre plan, l'Australie s'est dit prête à envoyer des policiers armés sur le site du crash du Boeing du vol MH17 où le Premier ministre Tony Abbott a estimé qu'il fallait encore procéder à des recherches rigoureuses. De leur côté, les Pays-Bas vont dépêcher 40 gendarmes sans armes sur le site du crash du vol en vue de « stabiliser la zone », a indiqué hier le Premier ministre Mark Rutte.
Parallèlement, deux avions, un néerlandais et un australien, qui transportaient au total 74 cercueils, ont atterri hier aux Pays-Bas, un jour après l'arrivée des quarante premiers corps.

(Source : AFP)

En plein conflit armé avec les séparatistes prorusses, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a annoncé hier sa démission. Celle-ci – qui doit être encore approuvée par le Parlement pour devenir effective – semble être causée par une divergence avec le président Petro Porochenko concernant la stratégie politique de la majorité gouvernementale. Le chef de l'État s'est...

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