Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Conflit

En deuil, les Pays-Bas accueillent les premières dépouilles mortelles des victimes du vol MH17

Deux avions de chasse ukrainiens ont été abattus ; l'Ukraine en état de guerre civile, selon le CICR.

Les corbillards contenant les premières dépouilles mortelles des 298 victimes du vol MH17 sont partis de l’aéroport d’Eindhoven, direction la base militaire d’Hilversum, près d’Amsterdam, où le processus d’identification, qui pourrait prendre plusieurs mois, devait commencer. ANP/Sander Koning/AFP

Dans un silence chargé d'émotion, les cercueils contenant les premières dépouilles mortelles des 298 victimes du vol MH17 sont arrivés hier après-midi à l'aéroport d'Eindhoven, aux Pays-Bas.
Vers 14h00 GMT, le pays était à l'arrêt lorsque les deux avions transportant 40 cercueils de bois clair ont atterri à Eindhoven, dans le sud du pays. Sous le soleil ont alors retenti les clairons de l'armée, en hommage aux disparus. Parmi eux, 193 étaient néerlandais. Les drapeaux des nations ayant perdu des citoyens dans la catastrophe étaient en berne à l'aéroport et une minute de silence a été observée par les nombreux proches et familles présents, ainsi que par Willem-Alexander et Maxima, le roi et la reine des Pays-Bas, en tenue de deuil, et par le Premier ministre Mark Rutte. Les soldats de l'armée néerlandaise ont ensuite transporté, dans un absolu silence, les cercueils vers les corbillards qui devaient les emmener à la base militaire d'Hilversum, près d'Amsterdam, où le processus d'identification, qui pourrait prendre plusieurs mois, devait commencer. Sur les bords de l'autoroute, sur les ponts ou devant la base militaire, des milliers de Néerlandais s'étaient massés et au passage du convoi, jetaient des fleurs et applaudissaient, en hommage aux victimes.
Alors que les familles ont dû attendre avec angoisse le rapatriement des premiers corps, de nombreux autres seraient encore sur place « en plein air », exposés « aux ravages de la chaleur et des animaux », affirme Tony Abbott, le Premier ministre de l'Australie, dont 28 citoyens sont décédés dans le drame.

Une mer de fleurs
Le silence était impressionnant à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, d'où était parti l'avion jeudi midi, dans un lieu d'habitude vibrant d'activité. Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, les larmes ont coulé devant la mer de fleurs déposées à l'entrée de l'aéroport, où aucun avion n'a atterri ou décollé pendant une minute. Ailleurs dans le pays, la journée de deuil national, la première depuis la mort de la reine Wilhelmina en 1962, a été marquée par l'arrêt des trains, des trams et du métro afin que chacun puisse observer la minute de silence tandis que résonnaient les cloches des églises du pays.
Le vol MH17 de la Malaysia Airlines s'est écrasé jeudi dernier après le tir d'un missile et hier encore, près d'une semaine après, deux avions de chasse ukrainiens ont été abattus à quelques dizaines de kilomètres du crash dont Kiev rend la Russie responsable. « Deux de nos avions ont été abattus à l'altitude de 5 200 mètres. Selon les premières informations, le tir des missiles a été effectué depuis le territoire de la Russie », a déclaré le Conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien dans un communiqué. La précision sur l'altitude à laquelle se déplaçaient les deux appareils est importante, car les rebelles ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils ne disposaient pas de missiles sol-air pouvant dépasser le plafond de 2 500 à 3 000 mètres. Ces affirmations avaient pour but de démentir leur rôle dans la chute du vol MH17, détruit par un missile alors qu'il volait à 10 000 mètres. Cependant, selon des renseignements compilés par les services de renseignements américains, notamment, il y avait dans la zone rebelle, au moment du crash de l'appareil malaisien, un engin lance-missiles Bouk. « L'explication la plus plausible c'est qu'il s'agit d'une erreur » et que le missile a été tiré « par un équipage mal entraîné », a indiqué un haut responsable du renseignement américain qui a requis l'anonymat.

Mission policière internationale
Le président ukrainien Petro Porochenko s'est entretenu mardi soir au téléphone avec le Premier ministre Mark Rutte. Ce dernier s'est dit prêt à envoyer avec l'Australie et d'autres pays touchés par le drame du vol MH17 « une mission policière sous l'égide de l'Onu » afin de préserver le lieu du crash en zone contrôlée par les séparatistes et assurer une enquête indépendante. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, va repartir pour l'Ukraine ce soir en compagnie de son homologue australienne, Julie Bishop, afin de discuter avec Kiev du « rapatriement des corps et de l'enquête sur le crash ».
Par ailleurs, les boîtes noires de l'avion malaisien sont arrivées hier au Royaume-Uni pour y être analysées. Il est peu probable, cependant, qu'elles permettent d'identifier l'origine du tir fatal. Les enquêteurs qui examinent les boîtes noires n'ont trouvé aucune preuve d'altération de celle qui enregistrait les conversations dans la cabine de pilotage.
Sur un autre plan, le ministère russe des Affaires étrangères s'est inquiété hier de la disparition de quatre journalistes, dont un journaliste britannique de la chaîne pro-Kremlin en anglais RT, retenus selon lui par l'armée ukrainienne.
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) considère que les combats en Ukraine constituent une situation de guerre civile et exhorte « toutes les parties à respecter le droit international humanitaire », a-t-il indiqué hier. Cette qualification de guerre civile permet de poursuivre en justice les auteurs d'infractions graves du droit international humanitaire comme les crimes de guerre, notamment devant les tribunaux pénaux internationaux.
(Source : AFP)

Dans un silence chargé d'émotion, les cercueils contenant les premières dépouilles mortelles des 298 victimes du vol MH17 sont arrivés hier après-midi à l'aéroport d'Eindhoven, aux Pays-Bas.Vers 14h00 GMT, le pays était à l'arrêt lorsque les deux avions transportant 40 cercueils de bois clair ont atterri à Eindhoven, dans le sud du pays. Sous le soleil ont alors retenti les clairons...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut