Une leçon de vie

Mon oncle ! Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est ainsi que lui m'appelait ainsi, moi la première d'une série de neveux et nièces bien-aimés. Mon oncle ! Et à chaque fois, sa phrase finissait par un rire, lui qui adorait défier les mots et les usages, les formules et les habitudes.
Je ne t'ai connu que joyeux, éloignant avec dédain les spectres dramatiques qui pourtant nous collaient à la peau. Je ne t'ai connu qu'heureux avec tes quatre femmes qui valaient un empire et qui savaient te chérir. Je ne t'ai connu qu'élégant, autant par la prestance que par le verbe ou les actes. Je ne t'ai connu qu'épicurien, profitant de ce que cette vie pouvait nous donner de meilleur.
Mon oncle, aujourd'hui, permets-moi de renverser la situation et de t'appeler, moi, mon oncle. Oncle Touma. Celui qui avait toujours dans son cœur et dans sa vie un endroit pour accueillir, prendre par la main et montrer les chemins de la vie et du plaisir. Oncle Touma.
Celui qui savait qu'au-delà des clichés, des apparences, des petits drames quotidiens, il y a juste le bonheur d'exister. Je ne vais pas en dire plus. Juste te dire que, grâce à ton panache, même dans mon chagrin, et à chaque fois que je t'évoquerai, je le ferai avec un sourire parce que, mon oncle, tu m'as appris la temporalité de tout instant, la simplicité de chaque seconde, l'amour de chaque minute.
Au revoir, oncle Touma.