Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.
Jean de La Fontaine, in Le Coche et la Mouche.
Rien n'est plus insupportable que le lyrisme lorsqu'il est cheap. Qu'un show off égotique comme jamais, bouffon et plouc, mal (sur)joué par des acteurs tellement mauvais qu'ils confirment à chacune de leurs apparitions à quel point le casting, dans sa quasi-totalité, est affligeant.
Après avoir verrouillé le Parlement comme s'il s'agissait des portails de résidences secondaires, voire tertiaires, à Faqra ou à Denver, après avoir dénaturé le législatif, anschlussé la volonté populaire et donné des vacances dorées à des députés überpayés pour ne pratiquement rien faire, le très Fukushima Nabih Berry a décidé de lâcher les eaux. Et en voiture, Simone : on passe du vide intersidéral à l'hyperactivité endocrinienne.
Les séances plénières se succèdent alors au pas de charge, stakhanovistes, mal gérées comme d'habitude, mal torchées comme presque toujours, et avec, entre autres coups de génie, l'autorisation donnée aux maris de violer leurs femmes, mais sans les frapper, et aux enseignants de frapper leurs élèves, sans, naturellement, les violer. Sans oublier la lumineuse idée de la production électrique à privatiser, comme si les investisseurs n'attendaient que cela : venir débourser des millions de dollars dans le plus inouï des bordels-poubelles de la région.
Quant aux commissions mixtes, elles ne se quittent plus. Ça hurle ; ça s'énerve; ça menace ; ça boude ; ça se tape dans le dos devant les caméras ; ça donne son avis (si, si : ça a un avis) sur comment assurer ce paiement des grilles des salaires hérité de la démagogie outrancière du gouvernement Mikati alors que ça ne comprend strictement rien à rien ; ça croise le fer avec l'Association des banques (férocement pas angélique, loin de là, mais qui a eu absolument raison d'accuser les politiques, tous, d'avoir largement contribué à plonger le pays dans la ruine) alors que ça a passé des années à magouiller avec les caisses de l'État et, surtout, à couvrir une horde de fonctionnaires grassement rémunérés pour ne strictement rien faire. Et si ces 128 génies décidaient de réduire leurs salaires et ceux de leurs centaines de prédécesseurs (et de leurs différentes épouses) surtout, par exemple d'au moins 30 %, comme cela se fait dans les pays qui se noient ? Elle ne serait pas plus facile à assurer, la grille des salaires ?
Parallèlement, et après avoir empêché pendant près de onze mois la formation d'un gouvernement, comme si la prise d'otage du Liban dans son ensemble ne lui suffisait pas, comme si le fait de jouer les mercenaires à la solde des Assad n'en finissait pas de poignarder ce Liban exsangue, voilà ce bon Hezbollah et ses alliés-sbires déterminés de nouveau à paralyser l'exécutif, à empêcher, entre autres, des nominations urgentes sous le brillant prétexte confessionnel que c'est ou tout ou rien, et, avant toute autre considération, à littéralement pourrir les derniers mois à Baabda du président de la République le plus intéressant des trente dernières années. Du coup, les Conseils des ministres, concept que l'on croyait totalement exterminé, ressemblent de plus en plus à des matchs de catch.
Il ne faut pas oublier le judiciaire. Évidemment. Qui gigote lui aussi comme jamais : il est un brave juge dont on taira le nom pour ne pas écoper d'un troisième procès qui n'est pas près d'oublier, les Libanais non plus, qu'il a relâché le mari de Roula Yaacoub, tuée sous les coups de ce monsieur. Ne pas oublier enfin, et c'est de saison : une fois tous les six ans, l'hyperbourgeonnement de la thyroïde des maronites candidats à la présidence d'une cocoteraie appelée Liban, qu'ils soient en uniforme ou en cravate, et qui n'ont absolument aucun état d'âme à être élus grâce au bon vouloir et au bon plaisir des puissances ou semi-puissances étrangères. À ce sujet, il n'y a, depuis un an, que Michel Sleiman qui tire son épingle du jeu. Parce qu'il s'en va.
Si la Suisse est devenue Suisse, encore une fois, c'est parce qu'il y avait des Suisses. Qui savaient pour qui voter. Et pourquoi.
Rien n'est plus insupportable que le lyrisme lorsqu'il est cheap. Qu'un show off égotique comme jamais, bouffon et plouc, mal (sur)joué par des acteurs tellement mauvais qu'ils...
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LES ABRUTIS ONT RÉDUIT LE PAYS À UNE GRANDE MAISON D'OISELETS Où RÈGNENT : NÉVROSE... FRÉNÉSIE... HYSTÉRIE... ABERRATION... AVEUGLEMENT... SCHIZOPHRÉNIE... ABSURDITÉ... ALIÉNATION DU LOBE... ETC... ETC... ETC... TOUT Y EST. PAUVRE LIBAN ! PAUVRE PEUPLE LIBANAIS !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 25, le 12 avril 2014