Une réfugiée syrienne, Maryam Khawli, a tenté de s'immoler par le feu à Tripoli, devant le siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à la Foire internationale Rachid Karamé. Brûlée à 60 %, cette femme est soignée à l'hôpital as-Salam de Tripoli, après y avoir été transportée par des membres de l'organisation internationale.
L'époux de la victime avait expliqué le geste désespéré de sa femme, en dénonçant « l'injustice dans la distribution des aides alimentaires » de la part du HCR.
« Nous ne connaissons pas les raisons du geste de Maryam Khawli », a répondu à ce propos la porte-parole du HCR, Dana Sleiman, assurant que la femme est enregistrée auprès de l'organisation depuis l'année 2011. « L'organisation n'a aucun intérêt à donner la priorité à certaines personnes ou familles aux dépens d'autres, a-t-elle souligné. La distribution d'aides alimentaires se fait conformément à des listes qui tiennent compte de la situation économique des familles ». Elle a toutefois reconnu que « si certains ne reçoivent pas l'aide alimentaire, c'est que l'argent ne suffit pas ».
Mardi, alors que des centaines de réfugiés faisaient la queue pour recevoir de l'aide à un centre d'enregistrement du HCR à Tripoli, une femme vêtue de noir a commencé à crier, a raconté Abou Riad al-Amudi, un vendeur ambulant se trouvant près du centre.
« Elle a dit: 'Cela fait trois jours que je viens ici pour recevoir de l'aide pour moi et mes quatre enfants et à chaque fois, on me renvoie et on me promet de l'aide si je reviens le lendemain. Mais ces promesses sont vides' », a-t-il déclaré à l'AFP. « Puis, avec ses enfants debout à côté d'elle, elle a sorti de son sac une petite bouteille d'eau en plastique, en versant le contenu sur sa tête et ses habits. C'était du gazole. Elle a pris un briquet et s'est immolée », a-t-il ajouté, visiblement ému.
Aussitôt, plusieurs personnes ont enlevé leurs vestes pour couvrir la femme et l'ont aspergée d'eau. Les gardes de l'ONU ont ensuite éteint les flammes et l'ont emmenée à l'hôpital.
Le directeur de l'hôpital, Gabriel al-Sabeh, a affirmé à l'AFP que la femme souffrait de brûlures au visage et sur plusieurs parties du corps. Sur son lit, d'une voix presque inaudible, la femme a déclaré à l'AFP : « Ma poitrine me fait mal, on n'a pas de quoi manger ». Des bandages couvraient son visage.
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